Budget 2026 : deux signaux positifs pour le Plan d’Épargne Retraite information fournie par Mingzi 13/11/2025 à 08:10
Le projet de loi de finances pour 2026 réserve deux bonnes nouvelles aux épargnants : un plafond de déduction fiscale plus souple pour les versements sur le Plan d'Épargne Retraite (PER) et l'abandon d'un amendement qui voulait imposer sa clôture à l'âge de la retraite.
Un plafond de déduction plus flexible
Les députés ont adopté un amendement qui améliore sensiblement l'attractivité du PER. Déposé par Charles de Courson (Liot) et Félicie Gérard (Horizons & Indépendants), il prolonge de trois à cinq ans la période pendant laquelle un contribuable peut reporter le reliquat de déduction fiscale non utilisé sur ses versements volontaires.
Jusqu'à présent, lorsqu'un épargnant n'utilisait pas pleinement son plafond de déduction une année donnée, il pouvait reporter cette capacité sur les trois années suivantes. Avec cet amendement, cette marge de manœuvre s'étendrait sur cinq ans.
L'objectif est clair : favoriser la constitution d'une épargne retraite, alors que nombre de Français ne commencent à investir qu'à partir de 50 ans. Selon la DREES, cette tranche d'âge représente 29 % des nouveaux titulaires d'un PER. « Beaucoup de jeunes actifs n'ont pas la capacité financière d'épargner tôt. Cet assouplissement leur permettra de rattraper plus facilement les années perdues », a expliqué la députée Félicie Gérard lors des débats.
Cette mesure, issue d'un rapport parlementaire sur la fiscalité de l'épargne retraite, s'inscrit dans la volonté du gouvernement de renforcer la diffusion du PER, dont les encours progressent rapidement depuis sa création en 2019 dans le cadre de la loi PACTE.
La clôture obligatoire du PER rejetée
Deuxième évolution : les épargnants ne seraient pas contraints de liquider leur PER à l'âge de la retraite. Un amendement défendu par le groupe Socialistes et apparentés proposait de rendre ce dénouement obligatoire, afin de limiter certaines stratégies d'optimisation fiscale consistant à conserver le capital jusqu'au décès pour le transmettre dans des conditions fiscales favorables.
Cette proposition, qui aurait pu remettre en cause la souplesse du dispositif, a été rejetée. Le gouvernement et la majorité ont estimé qu'elle risquait de décourager l'épargne de long terme, alors même que le PER a vocation à accompagner la transition vers une retraite mieux préparée.
Les détenteurs pourraient donc continuer à conserver leur PER au-delà de l'âge de la retraite, et choisir librement entre une sortie en capital, en rente ou en combinaison des deux.
Un pilier croissant de l'épargne longue
Le PER, instauré par la loi PACTE du 22 mai 2019, fusionne les anciens dispositifs d'épargne retraite (PERP, PERCO, contrats Madelin…). Il permet de déduire les versements volontaires de l'assiette de l'impôt sur le revenu, dans la limite de 10 % du revenu professionnel.
Avec 125,7 milliards d'euros d'encours et plus de 11,6 millions de titulaires fin 2024, le PER affiche une croissance annuelle moyenne supérieure à 60 % depuis 2020.
En consolidant les avantages fiscaux et en maintenant la liberté de gestion, le projet de loi de finances 2026 confirme le rôle central du PER dans la stratégie d'épargne des ménages français. Une manière de réconcilier fiscalité et préparation à la retraite, dans un contexte où le vieillissement de la population pousse à renforcer les compléments de revenus par capitalisation.