Timbres: votre collection vaut-elle encore quelque chose aujourd’hui? information fournie par Le Particulier 12/10/2025 à 13:00
Sommaire:
- Comment déterminer la valeur d’un timbre?
- Le déclin du timbre se poursuit
- Quels timbres conservent de la valeur?
Comment déterminer la valeur d’un timbre?
La valeur d’un timbre repose sur plusieurs critères:
- La qualité , c’est-à-dire l’état de la pièce. Les timbres neufs ont plus de valeur que les timbres oblitérés. On prête particulièrement attention aux dentelures et à la gomme. Un timbre neuf collé avec une charnière et présentant une trace au verso est moins bien coté.
- La rareté . Il s’agit d’un élément décisif dans l’estimation des timbres de votre collection. La rareté de votre objet dépend de son âge, de sa valeur faciale, de son tirage et surtout des éventuels défauts, faisant grimper la cote. L’un des exemples les plus célèbres est celui du bloc de 4 timbres «1 franc vermillon», dont l’un est imprimé tête bêche. Adjugé à 1 million d’euros, il est aujourd’hui évalué à 1,6 voire 1,8 million. Le timbre seul vaut entre quelques milliers et quelques dizaines de milliers d’euros, selon son état.
- La demande . Ce facteur est assez aléatoire, hormis pour les pièces rares ou célèbres, qui trouvent toujours preneur.
Le déclin du timbre se poursuit
Jusque dans les années 1980, les collections de timbres s’appréciaient de 5 à 10% par an en moyenne. Depuis, elles ont perdu énormément de leur valeur. Plusieurs facteurs ont contribué au déclin du timbre de collection en tant que placement:
- Avec Internet, le volume de courrier diminue toujours plus, et la demande faiblit.
- Les jeunes générations s’intéressent moins à la philatélie. La baisse du nombre de collectionneurs entraîne une baisse de la demande.
- La Poste a procédé à d’importants tirages à partir de 1960. Elle émet aujourd’hui 400 à 500 nouveaux timbres par an, contre 25 à 30 timbres il y a quelques décennies. Beaucoup de collectionneurs ont cru investir dans un placement mais l’abondance a saturé le marché.
L’intérêt financier que pouvait avoir une collection de timbres il y a 40 ans s’est largement effrité. La plupart des collections reçues de parents ou grands-parents sont sans valeur. Un timbre se négocie environ 10 ou 20% de sa cote chez les revendeurs professionnels et jusqu’à 30% dans un club. Toutefois, certaines pièces restent recherchées.
Quels timbres conservent de la valeur?
Le marché est plutôt orienté à la baisse, pour autant certains timbres sont encore recherchés. Les records enregistrés lors de ventes aux enchères sont la preuve qu’il est toujours possible de réaliser des plus-values, à condition de posséder des spécimens rares et recherchés. Cela requiert une certaine expertise et une solide connaissance du secteur.
Il est possible de distinguer en un coup d’œil une collection susceptible de receler des spécimens rares. Les timbres sont bien classés, suivant les numéros des catalogues philatéliques, comme ceux d’Yvert et Tellier. Ils sont généralement neufs, la gomme au dos est intacte. À l’inverse, les collections constituées d’albums en bandes (sans cases préimprimées) présentent généralement peu d’intérêt, tout comme les collections récentes composées de timbres oblitérés et thématiques (animaux, sportifs, voitures, fleurs...). Cependant, les grandes règles connaissent des exceptions.
Les timbres rares conservés en blocs sont recherchés. Les spécimens anciens ont généralement plus de valeur. Toutefois, les pièces récentes issues de tirages limités ou émises à l’occasion d’expositions philatéliques suscitent un grand intérêt parmi les collectionneurs. Les timbres oblitérés sont moins bien cotés. Cependant, certaines lettres, cartes postales ou documents portant des cachets postaux d’époque sont recherchés pour leur caractère historique. Il est judicieux de conserver les enveloppes si elles portent un timbre rare ou une oblitération particulière.
Si vous possédez des timbres chinois, ces derniers ont peut-être beaucoup de valeur
Certains spécimens a priori sans intérêt peuvent réserver de belles surprises. C’est le cas des timbres chinois émis avant ou pendant la Révolution culturelle (1966-1970). Sous Mao, collectionner des timbres était perçu comme un acte bourgeois, donc risqué. Beaucoup de timbres de cette période ont été exportés vers l’étranger. Il était courant d’en trouver dans les pochettes thématiques pour enfants ou philatélistes débutants. Aujourd’hui, les classes moyennes et supérieures chinoises recherchent activement les spécimens de cette époque. Les séries «chrysanthèmes», «paysages» et «papillons» émises entre 1960 et 1963 peuvent atteindre une valeur comprise entre 500 et 1500 euros à l’état neuf. On continue de les retrouver dans des collections d’amateurs, parfois oubliées au fond d’un grenier.