Investir dans les sacs de luxe : effet de mode ou véritable valeur refuge ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 22/12/2025 à 08:30

Hermès, Chanel, Vuitton, Gucci... Autant de sonorités qui résonnent agréablement à l’oreille des fashionistas du monde entier ! Mais si les sacs de luxe proposés par ces marques, au-delà d’être des accessoires de mode iconiques, étaient aussi devenus de véritables actifs financiers ? Dans un contexte économique marqué par l’instabilité et la volatilité des marchés, certains investisseurs se tournent vers des biens tangibles. Les sacs issus des marques les plus prestigieuses ne sont ainsi plus seulement des symboles de statut ; ils deviennent des placements stratégiques, parfois plus rentables que l’immobilier ou l’art.

Investir dans les sacs de luxe : effet de mode ou véritable valeur refuge ? / iStock.com - ValuaVitaly

Quelles marques, quels records de prix ?

Certaines maisons de couture se distinguent par leur capacité à maintenir, voire à accroître, la valeur de leurs sacs au fil du temps. Hermès est sans conteste la référence absolue : ses modèles Birkin et Kelly atteignent régulièrement des records aux enchères, avec des hausses de prix annuelles dépassant parfois celles de l’or. Ainsi, un « Birkin de Jane Birkin » datant de 1984 a été vendu en juillet 2025 pour 8,58 millions d’euros chez Sotheby’s à Paris, devenant le sac le plus cher jamais adjugé. Un autre exemplaire a été vendu en décembre 2025 pour 2,45 millions d’euros lors d’une enchère à Abou Dhabi. Un « Kelly Diamond en crocodile » à été pour sa part vendu en 2021 pour environ 513 000 dollars, un record à l’époque. En 2024, les dix sacs Hermès les plus chers aux enchères totalisaient près de 2,1 millions de dollars, avec une moyenne de 212 000 dollars par sac. Chez Chanel, l’intemporel 2.55 ou le Classic Flap, restent des valeurs sûres, prisées pour leur élégance et leur rareté. La marque Louis Vuitton avec le Speedy ou le Neverfull, séduit par son héritage et sa forte demande internationale. Les modèles vintage ou en collaboration spéciale - comme ceux en toile Monogram rare - peuvent atteindre plusieurs dizaines de milliers d’euros. Enfin, Gucci et Longchamp s’imposent également avec des modèles qui connaissent une revalorisation constante sur le marché secondaire.

Un placement tangible face à l’incertitude économique, mais nécessitant une certaine expertise

Alors que les marchés financiers sont soumis à des fluctuations imprévisibles, les sacs de luxe apparaissent comme une alternative rassurante. Leur valeur repose sur trois piliers : la rareté, la qualité artisanale et la demande croissante. Contrairement à des actifs immatériels, un sac de luxe peut être porté, admiré et transmis. La valeur patrimoniale de certains sacs est également liée aux personnalités iconiques qui les ont inspiré, à l’instar du fameux « Birkin » dédié à Jane Birkin. Les plateformes spécialisées comme Vestiaire Collective ou les maisons de ventes aux enchères confirment la tendance : certains modèles voient leur prix augmenter de plus de 400 % en quelques années. Cependant, il ne faut pas négliger les risques. Tous les sacs ne prennent pas de la valeur, et l’investissement exige un œil averti. Les éditions limitées, les couleurs rares et les modèles iconiques sont les plus susceptibles de générer une plus-value. À l’inverse, les collections saisonnières ou trop diffusées peuvent perdre de leur attrait. Investir dans un sac de luxe ne doit pas être vu comme une spéculation rapide, mais comme une démarche experte, et de long terme.