Impôts, épargne et patrimoine : ce que change la feuille de route fiscale de Lecornu information fournie par Mingzi 01/10/2025 à 08:33
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté, ce 26 septembre, sa feuille de route fiscale pour 2026. Au-delà des équilibres budgétaires, ce sont les Français qui sont directement concernés : niveaux d'imposition, sécurité de leur épargne et avenir de leur patrimoine. Décryptage des impacts possibles.
Quand un chef de gouvernement parle budget et fiscalité, les chiffres semblent souvent abstraits. Mais derrière le déficit public ou les milliards d'économies, il s'agit avant tout de choix qui touchent le portefeuille des ménages : combien vais-je payer d'impôts demain ? Mon livret d'épargne est-il protégé ? Mon entreprise familiale ou mon appartement seront-ils davantage taxés ? Décryptage de la feuille de route fiscale pour 2026 de Sébastien Lecornu, présentée vendredi 26 septembre.
Pas de hausse généralisée des impôts, mais des réajustements ciblés
Bonne nouvelle pour les contribuables : le Premier ministre a écarté l'idée d'une hausse globale des impôts. Concrètement, cela signifie que le taux de TVA, l'impôt sur le revenu ou la CSG ne devraient pas exploser dans les prochains mois. En revanche, il n'exclut pas des ajustements ciblés : certains ménages pourraient voir leur fiscalité augmenter, tandis que d'autres bénéficieraient d'allègements.
L'objectif affiché est de rééquilibrer la charge fiscale pour plus de justice, sans alourdir uniformément la facture. Les débats parlementaires préciseront les « gagnants » et les « perdants » de cette redistribution.
Épargne et patrimoine : pas de « super-impôt » sur les riches
Le rejet de la taxe Zucman, un prélèvement sur les très gros patrimoines, est un signal fort. Les ménages possédant un patrimoine important — immobilier ou professionnel — n'auront pas à craindre de nouvelle contribution exceptionnelle.
De même, Sébastien Lecornu a écarté tout retour de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF). Il insiste sur la protection du patrimoine professionnel : artisans, agriculteurs ou entrepreneurs ne verront pas leur outil de travail taxé comme une simple richesse dormante. Pour les Français, cela traduit une volonté de préserver la transmission d'entreprise et l'investissement productif.
Les retraités et les classes moyennes sous surveillance
Même si rien n'est arrêté, le Premier ministre a reconnu que la répartition de l'effort fiscal pourrait être revue. Les retraités, souvent pointés pour leur pouvoir d'achat relativement protégé, pourraient être sollicités. À l'inverse, les classes moyennes, particulièrement sensibles à l'inflation et aux impôts locaux, pourraient bénéficier de mesures d'allégement.
Lecornu joue donc sur un équilibre délicat : rassurer les investisseurs et détenteurs de patrimoine, tout en montrant aux salariés et aux familles modestes qu'ils ne seront pas les seuls à contribuer à l'effort budgétaire.
Transparence et lutte contre la fraude : un bénéfice attendu pour tous
Le gouvernement mise aussi sur un levier consensuel : la lutte contre la fraude fiscale et sociale. L'idée est claire : récupérer plusieurs milliards d'euros auprès des fraudeurs pour éviter d'augmenter les impôts des contribuables honnêtes.
Autre évolution : la méthode de calcul du budget. Plus lisible et transparente, elle devrait permettre aux Français de mieux comprendre l'usage de leurs impôts. Cette pédagogie est une réponse directe à la méfiance envers l'État et la dépense publique.
Pour les Français, la feuille de route fiscale de Sébastien Lecornu se résume ainsi : pas de nouvelle taxe généralisée, protection du patrimoine professionnel et promesse de justice fiscale. Reste que les ajustements à venir pèseront forcément sur certaines catégories. Les prochains débats au Parlement diront qui devra contribuer davantage et qui verra sa charge allégée. Une certitude : la bataille de la fiscalité ne se jouera pas seulement dans les chiffres, mais dans la perception des citoyens de l'équité du système.