Épargne longue durée : l’assurance vie plus compétitive que le PER ? information fournie par Boursorama avec LabSense 25/09/2025 à 08:30
Deux produits financiers aux airs de famille
L’assurance vie reste la star des placements en France, avec plus de 2 000 milliards d’euros d’encours. Mais le PER, né de la loi Pacte en 2019, a déjà conquis plus de 7 millions d’épargnants. Ces deux produits partagent un fonctionnement proche : une part sécurisée sur fonds euros et une part plus risquée investie en unités de compte. Leur souplesse à l’entrée, leurs modalités de versements libres et la possibilité de désigner des bénéficiaires en font des enveloppes comparables. La différence majeure tient à la disponibilité de l’épargne. En effet, l’assurance vie peut être rachetée à tout moment, alors que le PER est verrouillé jusqu’à la retraite, sauf cas exceptionnels comme l’achat de la résidence principale.
Le poids décisif des frais de gestion
Si la mécanique se ressemble, le coût, lui, diffère. Selon le premier rapport annuel de l’Observatoire des produits d’épargne financière, les frais de gestion d’un PER dépassent en moyenne ceux d’une assurance vie. En 2023, ils atteignaient 0,73 % sur les fonds euros et 0,91 % sur les unités de compte, contre respectivement 0,64 % et 0,85 % pour l’assurance vie. Ce différentiel, apparemment modeste, pèse pourtant lourd sur la performance à long terme. Sur cinq ans, l’impact cumulé des frais est évalué à -1,93 % pour un PER, contre -1,16 % pour une assurance vie. Autrement dit, à somme investie égale, le PER rogne davantage le rendement.
Des objectifs bien distincts
Ce surcoût n’est pas sans logique. Le PER a une vocation clairement tournée vers la retraite. La loi impose un mode de gestion pilotée par défaut, censé équilibrer rendement et sécurité au fil des années, ce qui entraîne des frais supplémentaires. L’assurance vie, de son côté, joue le rôle de « couteau suisse » de l’épargne. Elle s’adresse aussi bien à ceux qui veulent financer un projet ponctuel qu’à ceux qui préparent une succession. Plus polyvalente, elle est souvent utilisée par les assureurs comme produit d’appel, ce qui contribue à maintenir ses frais à un niveau plus compétitif.
Une concurrence stimulée par les acteurs en ligne
L’écart n’est cependant pas uniforme. Certains PER affichent des frais réduits, parfois inférieurs à 0,6 % par an. De quoi brouiller la frontière avec l’assurance vie. Mais ces offres demeurent minoritaires face à un marché globalement plus coûteux. En face, l’assurance vie bénéficie d’une implantation ancienne et d’une réputation d’outil de gestion patrimoniale polyvalent, qui continue de séduire près d’un Français sur deux lorsqu’il s’agit de préparer la retraite. Ainsi, l’assurance vie coûte moins cher en frais et reste donc plus compétitive que le PER pour un épargnant sur le long terme.