Épargne : les Français veulent garder la main sur leur avenir information fournie par Mingzi 17/07/2025 à 09:25
Dans un contexte économique incertain, les Français continuent de privilégier la prudence en matière d'épargne et expriment une méfiance grandissante envers les tentatives d'encadrement public. Le Cercle de l'Épargne vient de publier une étude qui révèle des comportements contrastés mais une volonté commune : protéger leur avenir en gardant la liberté de choix.
Une épargne sous le signe de la précaution
Depuis la crise sanitaire, le réflexe d'épargne des Français s'est solidement enraciné. En 2025, 71 % déclarent mettre de l'argent de côté, avec un taux d'épargne atteignant 18,8 % du revenu disponible brut au premier trimestre, bien au-dessus de la moyenne historique. Cette tendance s'explique par une succession de chocs (Covid, inflation, instabilité géopolitique) qui ont renforcé le besoin de protection. Le retour à une épargne financière élevée rappelle même les niveaux observés... en 1950 !
Si les jeunes (18-24 ans) restent les moins dotés en épargne (36 % n'en ont pas), la majorité d'entre eux épargne tout de même. À l'opposé, 90 % des foyers gagnant plus de 4.000 euros par mois mettent de l'argent de côté, contre seulement 46 % des ménages aux revenus inférieurs à 1.200 euros.
Refus d'un encadrement de l'épargne
Le message est clair : 78 % des Français s'opposent à toute orientation de leur épargne par les pouvoirs publics, même via des incitations fiscales. Cette défiance touche tous les profils, en particulier les plus de 50 ans, grands détenteurs de patrimoine. Seuls les jeunes sont plus ouverts à un fléchage écologique.
Même l'idée d'orienter l'épargne vers la défense nationale reste impopulaire (69 % d'opposants), malgré une légère ouverture chez les moins de 25 ans et les plus de 65 ans, préoccupés respectivement par leur avenir et les enjeux géostratégiques.
Assurance vie, PER, immobilier : les produits qui séduisent
L'assurance vie reste le placement préféré des Français (58 % la jugent intéressante), devant l'immobilier locatif et le Livret A, en perte de vitesse à cause de son rendement en baisse. Plébiscitée par toutes les générations et toutes les classes sociales, l'assurance vie bénéficie d'une image de solidité.
Le Plan d'Épargne Retraite (PER), bien qu'en légère perte de vitesse, est jugé intéressant par 52 % des sondés, notamment chez les 50-64 ans. Son attractivité reste liée à son avantage fiscal, donc à un certain niveau de revenu.
Les actions gagnent du terrain, surtout auprès des jeunes (52 % des 18-24 ans y voient un placement d'avenir), même si leur caractère perçu comme risqué les classe souvent, à tort, dans les produits de court terme.
Entre court et long terme : des repères brouillés
L'épargne de long terme est incarnée par des produits traditionnels comme l'assurance vie, le PER ou l'immobilier locatif. Le Livret A, bien que conçu pour le court terme, est paradoxalement vu comme un outil de long terme par de nombreux foyers modestes, faute d'alternatives.
Les cryptoactifs, quant à eux, séduisent une minorité – surtout jeune – mais peinent à convaincre la majorité, avec près de 80 % de Français les jugeant peu fiables malgré leur popularité croissante.
Un attachement fort au cash
Enfin, un dernier chiffre illustre la prudence française : 78 % des sondés s'opposent à la suppression des pièces et billets. Même les plus jeunes, pourtant habitués aux paiements numériques, y restent majoritairement attachés. Le cash demeure un symbole de liberté, de contrôle... et de sécurité.
En conclusion : face à l'incertitude économique, les Français continuent d'épargner massivement, tout en revendiquant une liberté totale sur la gestion de leur argent. Le rapport à l'épargne évolue, mais la recherche de sécurité reste, plus que jamais, au cœur de leurs préoccupations.