Ambitieuses, talentueuses et pleine d’énergie voici les portraits de 3 cheffes étoilées crédit photo : Facebook
Les deux premières femmes à avoir été reconnues par le Guide Michelin sont deux “mères lyonnaises”, les fameuses Eugénie Brazier et Marie Bourgeois. Elles ont été récompensé par 3 étoiles en 1933. En 2021, 57 cheffes sont célébrées par le guide rouge. Voici trois d’entre elles ayant le privilège de diriger leur propre établissement.
Anne-Sophie, “la reine de Pic”
Anne-Sophie Pic est une cheffe française talentueuse et mondialement reconnue. Née en 1969 à Valence, elle a grandi dans une famille de grands cuisiniers. Son grand-père André Pic et son père Jacques Pic sont des multi-étoilés du Guide Michelin . En 1992, au décès de son père, la jeune femme reprend l‘affaire familiale en déclin. À force de travail et de talent, elle se forge une signature et en 2007 le restaurant familial retrouve sa troisième étoile au Michelin .
La cuisinière s’impose ainsi comme la seule femme à s’être vu attribuer trois étoiles au Guide Michelin , auxquelles vient s’ajouter en 2011 le titre de “Meilleure Femme cheffe au monde”. Depuis, elle a étendu son rayonnement culinaire et se trouve aujourd’hui à la tête d’un petit empire gastronomique. Anne-Sophie Pic gère le restaurant familial, La Maison Pic, tout en orchestrant son expansion à l’échelle nationale et internationale. À Valence, sa ville fétiche, elle a d’abord ouvert L’éPICerie (épicerie fine, traiteur). À Lausanne, elle inaugure en 2009 son restaurant 2 étoiles au Beau-Rivage Palace. À Paris, Londres et Singapour, c’est à La Dame de Pic que viennent se régaler les amateurs de cuisine étoilée.
Toutefois, la marque Pic, c’est aussi un concept de cantines gourmandes, Daily Pic, pour bien manger au quotidien avec des petits plats faits maison, cuisinés d’après les recettes de la cheffe. Anne-Sophie Pic a aussi ouvert une école de cuisine baptisée Scook et écrit de nombreux ouvrages dans lesquels elle décline ses meilleures recettes et ses astuces.
Stéphanie Le Quellec, une “Top Cheffe” doublement étoilée
Née en 1981 à Enghien-les-Bains, Stéphanie Le Quellec commence sa carrière en 2001 au restaurant du Georges V. C’est le début d’une ascension qui ne s’est jamais arrêtée. En 2011, le grand public la découvre grâce à sa victoire chez Top Chef . Elle entre aussitôt à la direction des cuisines du palace parisien Prince-de-Galles, où elle obtient sa deuxième étoile en 2019. Dans la foulée, elle quitte le prestigieux établissement, pour ouvrir avec son mari son propre restaurant qu’elle définit en ces termes: “Un chez-moi imaginé pour mieux recevoir les autres”.
Le restaurant La Scène, situé avenue Matignon, a aussitôt été récompensé par deux étoiles au Michelin . Ambitieuse et optimiste, Stéphanie Le Quellec ne s’est pas laissée abattre par les restrictions sanitaires drastiques. En pleine pandémie, elle a lancé une nouvelle enseigne Paris Mam, entre épicerie, traiteur et pâtisserie. Début 2021, elle a aussi investi dans un potager dans le Loir-et-Cher pour alimenter son restaurant parisien. Elle exprime clairement son ambition: “Je n’ai pas honte de le dire, je n’ai pas envie de m’arrêter là. Je n’aurai peut-être jamais trois étoiles, mais je m’en donne les moyens.” Dans ce but, elle a fait entrer de nouveaux grands crus dans sa cave à vin . Tant d’énergie conjuguée à tant de talent pourrait bien décrocher une nouvelle étoile dans un futur proche.
Avec Claire Vallée, la cuisine vegan ne compte pas pour des prunes
Le 18 janvier 2021, la cérémonie des étoiles Michelin a récompensé pour la première fois un restaurant bio et vegan. Cerise sur le gâteau, c’est une femme. Claire Vallée a fait les honneurs de cette première mondiale. Son restaurant, situé à Arès sur le bassin d’Arcachon, elle l’a baptisé ONA, ce qui signifie “origine non animale”.
Revenons à l’origine de cette belle aventure. Née en 1980 à Nancy, Claire Vallée a fait des études d’archéologie avant de se tourner vers la restauration par pure passion. La jeune femme ayant aussi l’âme voyageuse, elle se découvre vegan lors d’un voyage en Thaïlande. De retour en France, elle ouvre en 2017 son propre restaurant grâce au financement participatif. Chez ONA, pas de laitages, de chair animale ou d’œufs. Le cuir et la laine sont proscrits de la décoration intérieure. Les épluchures sont recyclées en compost. L’eau réutilisée grâce à un système de récupération et sur la terrasse, un herbier rassemble plus de 140 plantes.
Six mois après son ouverture, ONA était déjà récompensé par une toque au Gault&Millau . En février 2018, soit un an plus tard, le Guide Michelin lui attribue 1 assiette et 1 fourchette. Voilà Claire Vallée lancée vers les étoiles. En 2021, cette première étoile apporte une reconnaissance à la gastronomie végétale que de nombreux professionnels attendaient depuis longtemps.