
Selon le baromètre, 9 % des sondés n'utilisent pas de dentifrice pour se brosser les dents. (PublicDomainPictures / Pixabay)
Selon une récente étude, 47% des Français diminuent leur consommation de produits d'hygiène et de beauté pour des raisons financières. Cette précarité se traduit par des comportements parfois dangereux.
Malgré le ralentissement de l'inflation, les Français peinent toujours à payer leurs factures et cherchent ainsi à effectuer des économies par tous les moyens. Comme le révèle un sondage Ifop pour le compte de l'association Dons solidaires, et publié par Le Parisien , les produits d'hygiène et de beauté ne sont pas épargnés par cette chasse aux petits prix. Parmi les 4.003 adultes interrogés, 47% ont reconnu que des raisons budgétaires les ont incités à réduire en 2024 leur consommation de ce type d'articles. «La précarité hygiénique est devenue critique» , déplore Dominique Besançon, la déléguée générale de Dons solidaires, en rappelant que ce taux atteignait 34% en 2023.
Si les produits qui passent le plus souvent à la trappe sont les articles de maquillage et de coloration pour cheveux (respectivement 33% et 27% des femmes interrogées ont confessé avoir déjà renoncé à leur achat par manque d'argent), l'hygiène de base est aussi parfois négligée. Selon le baromètre, 9% des sondés n'utilisent pas de dentifrice pour se brosser les dents, 15% se passent de produit d'entretien pour nettoyer leur maison, et 17% ont déjà été contraints de faire un choix entre des articles d'hygiène ou de la nourriture.
Des serviettes hygiéniques remplacées par des chaussettes
Ce renoncement oblige les personnes en situation de précarité à adopter des stratégies de contournement, qui peuvent parfois se révéler dangereuses. Outre le fait de consommer moins de papier toilette ou de prendre une douche un jour sur deux, certains sondés reconnaissent en effet qu'ils essayent de changer les couches de leurs bébés le moins souvent possible, ce qui peut générer des irritations ou des infections urinaires. Par ailleurs, certaines femmes avouent maximiser la durée de leurs tampons quand d'autres remplacent leurs serviettes hygiéniques par du papier toilette, des mouchoirs, des gants de toilette ou des chaussettes.
Ces comportements ne seraient pas uniquement l'apanage des foyers les plus modestes. «Des actifs ayant un emploi fixe, des mamans solos, de jeunes parents ont de plus en plus de mal à joindre les deux bouts , assure Dominique Besançon. Ne pas pouvoir prendre soin de soi est vécu comme un véritable déclassement, et peut se solder par un isolement social» . En effet, 31% des sondés ont déjà renoncé à sortir en raison de leur apparence.