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Au micro de BFMTV ce matin, le président de la coopérative U évoque une baisse de 5% à 6% sur les prix du foie gras, rendue possible par une augmentation de la production.
Enfin une bonne nouvelle à l'approche des fêtes de Noël. Ce mardi 26 novembre Dominique Schelcher, le président de la coopérative U, a annoncé que le prix du foie gras s'orientait cette année à la baisse du côté de la grande distribution avec des diminutions de l'ordre de «5% à 6%». Un signe visible d'une reprise de la production en 2023 après les épisodes massifs du virus de la grippe aviaire qui est venu bousculer la filière ces dernières années. Après une crise inédite et prolongée d'épizootie (32 millions de volailles abattues entre l'été 2021 et l'automne 2023), la production de foie gras avait chuté de 18.800 tonnes en 2015 à 11.500 tonnes en 2021. «On revient à des niveaux de production normaux, donc à une situation normale où les enseignes utilisent nos produits pour attirer les clients» , explique Fabien Chevalier, président du Comité Interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog).
Cet effondrement de 40 % en six ans avait alors entraîné une hausse des prix sans précédent. «Depuis trois ans, nous avions une crise de l'offre, et pas de la demande» , reprend Fabien Chevalier. D'après une étude Kantar commandée par l'interprofession du foie gras, ce produit attire toujours plus de Français chaque année. En 2023, la production a progressé de 20%, après une année 2022 catastrophique marquée par la massification des abattages préventifs. Après une augmentation des prix de plus de 15% en 2022, puis un ralentissement de la hausse à 5% en 2023, ce produit phare des fêtes de fin d'année verra enfin son prix baisser dans les rayons des supermarchés.
Succès de la vaccination
Pour endiguer l'épidémie et soutenir la filière, le gouvernement a décidé en 2023 de rendre obligatoire la vaccination dans les élevages de plus de 250 canards, hors animaux reproducteurs. D'octobre 2023 à septembre 2024, 85% de la campagne de vaccination (achat des doses, administration, suivi...) a été financée par l'État, le reste étant à la charge des professionnels. Les laboratoires allemands Boehringer Ingelheim et français Ceva Santé Animale avaient été retenus en mars 2024 pour fournir la deuxième vague de vaccins contre la grippe aviaire en France. Boehringer Ingelheim «fournira 34,2 millions de doses de vaccins» contre la grippe aviaire, «soit plus de la moitié des volumes du deuxième appel d'offres lancé par le ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire» , indiquait alors le groupe dans un communiqué.
L'État a néanmoins décidé de réduire sa participation à 70% pour les trois derniers mois de 2024, renouvelant l'inquiétude des producteurs quant au budget 2025. «On en finit par être inquiets» en cette «période d'arbitrages budgétaires» , remarquait Fabien Chevalier. L'hiver dernier, la France a été largement épargnée par la grippe aviaire grâce à la moindre circulation du virus en Europe et à la vaccination des canards, qu'elle est le seul pays exportateur à pratiquer, selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).
Autre bonne nouvelle pour les consommateurs, Dominique Schelcher estime que les huîtres seront, elles aussi, «sensiblement moins chères» qu'en 2023. Au micro de nos confrères de BFMTV, le dirigeant encourageait ainsi les clients des magasins U à soutenir les ostréiculteurs dont «la trésorerie est difficile» . À l'inverse du foie gras, la filière ostréicole fait face à une crise de la demande. « On enregistre une baisse de 20 % de la consommation en France depuis trois ans et la courbe ne remonte pas» , déplorait Thierry Hélie, président du Comité régional normand de la conchyliculture (CRC), auprès de nos confrères de Ouest-France lors de la semaine de l'huître, début octobre.