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Glimpact Scan : cette application qui veut rendre vos courses écolos
information fournie par Le Figaro 25/05/2023 à 09:03
Temps de lecture: 4 min

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Sur le modèle de Yuka, Glimpact Scan permet de scanner des produits au supermarché pour connaître leur impact environnemental, de la consommation d'eaux au bilan carbone.

« Si vous mangez une pomme au printemps [ce n'est pas la saison, NDLR], l'impact sur l'environnement sera moins important en la faisant venir du Chili que d'en manger une française ! » L'affirmation de Christophe Girardier est volontairement provocatrice. Voilà des années qu'on nous répète que manger local est meilleur pour la planète que d'émettre du CO2 en faisant voyager nos aliments autour de la Terre. C'est souvent vrai, mais ce n'est pas le seul paramètre à prendre en compte. Et à force de se focaliser sur le seul impact des émissions de gaz à effet de serre avec l'urgence du réchauffement climatique qui accélère, quand bien même il est primordial de les réduire drastiquement , on a fini par en oublier tout le reste.

L'entrepreneur, à la tête de Glimpact, un cabinet évaluant l'impact environnemental de produits et d'entreprises, présente ce mercredi 24 mai deux nouvelles applications à destination du grand public. Elles sont basées sur le PEF (pour «product environmental footprint»), un score environnemental mis au point par des scientifiques sous l'égide de la Commission européenne, qui prend en compte les émissions de gaz à effet de serre mais aussi 15 autres critères : consommation d'eau, usage des terres, émissions de particules fines, acidification des sols, toxicité…

Ne pas donner des leçons

Le premier outil, My Glimpact, s'inspire du simulateur de bilan carbone de l'Ademe et permet de calculer l'impact environnemental de son mode de vie. Selon le temps que l'on y consacre, on remplit le formulaire en détaillant plus ou moins chaque poste : son régime alimentaire, ses achats vestimentaires, ses habitudes de déplacement… Avant que le verdict ne tombe, avec un score vulgarisé, exprimé en nombre de planètes qu'il faudrait si les huit milliards d'êtres humains vivaient comme soi (cinq planètes, pour un Français moyen). On peut ensuite observer sur quel critère son impact est le plus fort, et ce qui pèse le plus dans notre comportement.

« C'est comme chez le médecin, glisse Christophe Girardier. Il faut d'abord avoir un diagnostic pour savoir sur quoi on peut agir. » L'entrepreneur se défend de donner des leçons, mais veut aider à la prise de conscience pour savoir quels leviers actionner en priorité « selon ce que chacun est prêt à changer ». L'alimentation, un des principaux postes d'impact environnemental, est l'un de ces leviers.

Le jus de pomme plus écolo que le jus d'orange

C'est là qu'intervient la seconde application, Glimpact Scan. À la manière de Yuka , elle permet de scanner les produits au supermarché pour connaître leur score PEF. Là encore, on peut voir ce sur quoi le produit pèse le plus, mais aussi quelles étapes ont le plus d'impact au cours de son cycle de vie, comment il se situe par rapport aux produits similaires et même à quoi correspond cette empreinte environnementale. On y apprend ainsi que manger une bavette de bœuf serait comme rouler 239 km en voiture thermique, ou faire tourner 50 fois sa machine.

Les steaks végétaux sont-ils vraiment meilleurs pour la planète ?

Pour le moment, il s'agit plutôt de l'impact moyen d'un type de produit, calculé à partir de la très complète base de données de l'Ademe, Agribalyse . L'application ne fait pas encore la différence entre des spaghettis Barilla, Galbani, Auchan ou Leclerc, par exemple. Plus de 250.000 produits sont reconnus lors du scan, mais il n'existe que 10.000 fiches différentes.

C'est déjà l'occasion de faire de la pédagogie et d'évacuer les idées reçues. Prenez une tablette de chocolat noir. « Quand l'industriel se vantera d'avoir changé l'emballage pour rendre son produit plus écologique, on constatera que ça pèse moins de 1% de l'impact total », pointe Christophe Girardier. Si c'est un bon début, cela ne doit effectivement pas occulter l'essentiel : 98% de l'impact environnemental est dû à la production des matières premières, et c'est là qu'il faut agir pour améliorer sensiblement la performance du produit. On peut aussi comparer différents produits d'une même famille, et découvrir, par exemple, qu'un jus de pomme a deux fois moins d'impact environnemental, en moyenne, qu'un jus d'orange.

Appel à la transparence des industriels

À terme, Glimpact Scan entend bien différencier les produits par marque et adapter en fonction des ingrédients ou du processus de fabrication. Il faudra pour cela que les industriels consentent à lui fournir leurs données. Une poignée est déjà entrée dans la base, issue des clients qui travaillent déjà avec l'entreprise pour faire, volontairement, le bilan environnemental de leurs produits. Un indicateur de transparence précise, sur l'application, si le produit est classé en fonction d'informations détaillées ou selon la simple moyenne.

Les outils, qui ont demandé deux ans et demi de travail, sont entièrement gratuits, Glimpact assurant se financer par son activité première à destination des entreprises. Quant aux données entrées par les utilisateurs pour calculer l'impact de leur mode de vie, « elles ne sont pas conservées », rassure Christophe Girardier. Après l'alimentation, les consommateurs devraient prochainement pouvoir scanner leurs vêtements et produits ménagers.