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Avec une inflation de 6,2 % sur un an en octobre, les Français sont de plus en plus inquiets pour leur budget. À partir de quand faut-il prendre des mesures ou se faire accompagner ? Les seuils à connaître.
Par MoneyVox,
Selon un récent sondage réalisé par le CSA pour le Journal du dimanche, près d'un Français sur deux se dit inquiet pour son pouvoir d'achat. En cause ? L'inflation, et les incertitudes qui pèsent sur l'avenir des prix de l'énergie, de l'alimentation ou encore des carburants. Face à cela, vérifier l'équilibre de ses finances est essentiel et peut permettre de prendre certaines mesures au plus tôt, ou de solliciter un accompagnement afin de se sortir de l'impasse. Zoom sur un indicateur clé : le reste à vivre.
Le reste à vivre, qu'est-ce que c'est ?
Généralement, la notion de "reste à vivre" n'est pas étrangère à ceux qui ont déjà souscrit un emprunt, notamment un crédit immobilier. En effet, aux côtés du taux d'endettement, cette donnée est utilisée par les banques pour calculer le montant maximal qu'un foyer peut emprunter. Mais le reste à vivre peut aussi être utilisé par les ménages eux-mêmes. Jean-Louis Kiehl, président de la fédération Crésus qui accompagne les personnes qui rencontrent des difficultés financières, souligne : "Nous avons un problème d'éducation financière : la France est un pays où l'on craint de parler d'argent".
Alors, le reste à vivre, c'est quoi ? Il s'agit de la somme d'argent restante à la fin du mois, une fois les charges fixes et les mensualités de prêt payées, soit la formule suivante :
Reste à vivre = total des revenus – charges fixes – mensualités d'emprunt
Le reste à vivre permet ainsi de payer ses dépenses variables, telles que l'alimentation, l'habillement ou les loisirs, ainsi que d'épargner.
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Et concrètement, comment calculer son reste à vivre ?
Tous les revenus doivent être pris en compte, depuis les salaires perçus, en passant par les aides, les revenus fonciers ou encore les allocations chômage. Les charges fixes, quant à elles, couvrent à la fois les différentes factures d'énergie (électricité, eau, gaz…), le loyer, les assurances (habitation, auto, santé…), les impôts (impôt sur le revenu, taxe foncière…), ainsi que les frais liés aux enfants (garde, cantine…) et les pensions alimentaires versées. Enfin, les mensualités d'emprunt comprennent les échéances relatives à des crédits immobiliers, des prêts à la consommation ou des (coûteux !) crédits revolvings.
La méthode classique pour calculer son reste à vivre ne vous convient pas ? Il est tout à fait possible de vous simplifier la tâche en utilisant une application web surnommée "BGV" pour Budget Grande Vitesse. La fédération Crésus permet ainsi aux particuliers de faire le point sur leurs finances grâce à l'open banking : l'application analyse l'historique bancaire de l'utilisateur et estime le reste à vivre du ménage. Moins précise, cette technique présente néanmoins l'avantage d'être rapide et simple d'utilisation.
Quels sont les seuils d'alerte à connaître ?
Votre reste à vivre est-il suffisant ? Certains indicateurs permettent de tirer la sonnette d'alarme. Pour cela, il convient de calculer son reste à vivre par unité de consommation (UC), c'est-à-dire en fonction du nombre de personnes dans le foyer. La première personne de plus de 14 ans compte pour 1 UC, la seconde pour 0,5 et les moins de 14 ans pour 0,3. Par exemple, un couple avec un jeune enfant (1+0,5+0,3) doit diviser son reste à vivre par 1,8.
Une fois le reste à vivre par UC connu, il convient de le comparer avec certains seuils. En dessous de 600 euros par UC, le ménage est considéré comme étant en "pré-endettement". Ici, des mesures visant à changer ses habitudes de consommation peuvent permettre de retrouver l'équilibre. En dessous de 400 euros, il s'agit de "mal-endettement" : un accompagnement par un organisme dédié, les Points Conseil Budget, est nécessaire, ainsi qu'éventuellement par sa banque. Enfin, en dessous de 100 euros par UC, le ménage est en situation de surendettement, et il est impératif d'être accompagné, en particulier dans le cadre d'un dossier de surendettement déposé auprès de la Banque de France.