(Crédits: Unsplash - Brad Smith)
Coût du voyage, accès aux parcs nationaux, formalités d'entrée : plusieurs évolutions attendent les Français qui prévoient de se rendre aux États-Unis en 2026. Voici ce qu'il faut anticiper.
Un séjour à New York ou en Arizona prévu en 2026 ? Il faudra composer avec de nouvelles règles. Après un ralentissement de fréquentation lié à « l'effet Trump » depuis début 2025 et le « shutdown » de 43 jours, entraînant la fermeture de nombreux sites touristiques, les voyageurs français semblent renouer avec le pays de l'oncle Sam.
Ce regain d'intérêt s'accompagne toutefois de plusieurs changements, à commencer par la hausse du prix de l'ESTA , passé de 21 à 40 dollars par personne depuis la fin septembre. Votée par le Sénat américain en juillet 2025, cette augmentation vise notamment à financer la modernisation de l'espace aérien et le renforcement de la sécurité aux frontières, dans un contexte politique axé sur la « priorité aux Américains ». Elle a déjà des conséquences : le tourisme international vers les États-Unis recule, avec une baisse de 6,3 % prévue en 2025 selon l'U.S. Travel Association.
Un séjour américain qui devient plus coûteux
Cette hausse du coût de l'ESTA s'ajoute à d'autres signaux qui pèsent sur le budget des voyageurs. Pour une famille, la formalité administrative représente désormais une dépense non négligeable, avant même l'achat des billets d'avion ou la réservation des hébergements.
Dans un contexte de recul du tourisme international, cette augmentation s'inscrit dans une volonté affichée par Washington de recentrer les bénéfices économiques sur le marché domestique, tout en finançant des dispositifs de sécurité renforcés.
Parcs nationaux : les touristes étrangers mis à contribution
Autre changement majeur pour les voyageurs français : le prix d'entrée des parcs nationaux va fortement augmenter pour les touristes étrangers.
À partir du 1er janvier 2026, le pass annuel permettant d'accéder à l' ensemble des 63 parcs nationaux coûtera 250 dollars pour les visiteurs non résidents, contre 80 dollars aujourd'hui. Un supplément de 100 dollars s'ajoutera pour les billets achetés à l'unité dans les sites les plus fréquentés, dont le Grand Canyon ( Arizona ), Yosemite ( Californie ), Yellowstone (Wyoming) ou Zion (Utah).
L'objectif, selon Donald Trump, est double : rendre ces lieux « plus abordables » pour les Américains et financer l'amélioration des infrastructures. Une évolution qui inquiète certains professionnels du tourisme, les parcs nationaux constituant un passage incontournable des voyages en famille et des circuits dans l'Ouest américain.
Des ventes en baisse, mais une demande qui résiste
Sur le terrain, les avis divergent. « L'Ouest américain demeure notre troisième destination la plus demandée, surtout en été. Notre clientèle a diminué depuis le début de l'année 2025, cela ne va pas aider », observe Alexandre Vendé, directeur de l'organisme Voyage en français, qui regroupe sept agences de voyages en Amérique du Nord.
D'autres acteurs se montrent plus confiants. « Ces visites sont incontournables pour nos clients, et nous ne constatons aucun frein à leur volonté d'y consacrer le budget nécessaire. À ce stade, nous ne relevons donc aucun impact sur l'intérêt ou la motivation à découvrir ces sites naturels exceptionnels », indique l'agence Marco Vasco (groupe Le Figaro). Le voyagiste reconnaît toutefois que les ventes de voyages aux États-Unis en 2025 sont inférieures à celles de 2024.
Une tendance également observée par Brand USA, l'office du tourisme américain. D'après ses dernières données, le nombre de visiteurs français a reculé de 6 % entre janvier et août 2025. « Pour un voyage prévu l'année prochaine, il faut anticiper les demandes d'ESTA et acheter les pass annuels des parcs nationaux avant la fin de l'année, pour éviter le surplus qui sera ajouté en janvier », recommande Chris Heywood, vice-directeur de la communication de Brand USA. Il suggère aussi d'explorer les nombreux State Parks , gérés par les États, souvent moins chers et tout aussi spectaculaires. Autre option ? « Partir hors vacances scolaires, en septembre ou octobre, permet également de réduire le budget », ajoute-t-il.
Vers des conditions d'entrée plus strictes ?
Comme annoncé cette semaine , selon le Federal Register , le journal officiel du gouvernement fédéral américain, l'administration pourrait prochainement exiger, dans le cadre de l'ESTA, la transmission de données personnelles élargies : historique des réseaux sociaux et des numéros de téléphone sur cinq ans, adresses e-mail utilisées sur dix ans, ainsi que des informations détaillées sur les membres de la famille.
Sauf contestation en justice, cette extension d'un dispositif déjà en vigueur depuis 2019 pour les visas de longue durée pourrait entrer en application dans les 60 jours. Problème : elle risque d'allonger les délais de traitement, d'accroître les refus et d'ajouter une surcharge administrative pour les voyageurs occasionnels.
Ces évolutions interviennent alors que les États-Unis se préparent à accueillir la Coupe du monde de football 2026. Présentées comme une nécessité sécuritaire, elles pourraient néanmoins freiner certains voyageurs, renforcer l'image d'une destination plus difficile d'accès et détourner une partie des flux touristiques vers le Canada ou l'Amérique du Sud.
Pour s'y retrouver, mieux vaut anticiper, s'informer régulièrement sur l'évolution des règles et réserver le plus tôt possible. Reste à savoir si ces nouvelles contraintes pèseront durablement sur l'attractivité d'une destination qui continue, malgré tout, de faire rêver les voyageurs.
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