Visiter 3 lieux méconnus près de Paris (Crédits photo : Shutterstock)
À l’automne, histoire de changer d’air, il est tentant pour les parisiens d’aller faire un tour à quelques kilomètres de leur domicile. Mais souvent, ils se retrouvent dans les mêmes endroits : forêt de Fontainebleau, jardins de Giverny ou Château de Versailles. Pourtant, les environs de la capitale fourmillent de lieux insolites. Nous en avons découvert trois qui valent le détour.
Le musée Fragonard : un musée anatomique, parfait décor d’un film d’horreur
Aux portes de Paris, l’un des plus anciens musées de France conserve une fantastique collection de spécimens de l’école vétérinaire de Maison-Alfort. Il s’agit du musée Fragonard qui ne porte pas le nom du célèbre peintre, mais celui de son cousin, brillant anatomiste à la cour de Louis XV.
En 1766, il fonda à la demande du roi un cabinet d’histoire naturelle et d’anatomie des animaux. Les squelettes sont partout dans les collections du musée Fragonard et ce sont des milliers d'ossements qui attendent les visiteurs. Plusieurs vitrines proposent des monstruosités comme le mouton à cinq pattes ou le veau à deux têtes. Mais ce qui a fait la célébrité du lieu est le cabinet des écorchés.
On le doit à l’extraordinaire travail d’Honoré Fragonard. Il vernissait ces pièces anatomiques, les peignait et les mettait en scène. Résultat, 250 ans plus tard, ces momies humaines et animales sont en parfait état. Vous y découvrirez un « Cavalier de l’Apocalypse », le « Singe vert » ou « L’homme à la Mandibule ». Un endroit passionnant pour ceux qui n’ont pas le cœur trop sensible (Musée Fragonard, 7 Avenue du Général de Gaulle, 94700 Maisons-Alfort).
Il était une fois le Château de Breteuil, un château de contes de fées
Dans la vallée de Chevreuse, à 35 kilomètres au sud de Paris, le Château de Breteuil et ses jardins sont un lieu idéal pour une journée hors du temps. Ici, la famille est à l’honneur. Il faut dire que le château qui tient son nom de Louis de Breteuil, un intendant des Finances à la cour de Louis XIV, est toujours aujourd’hui la propriété de la famille Breteuil. C’est donc tout naturellement que l’actuel propriétaire du château, Henri-François de Breteuil, a eu l’idée de faire revivre le passé de sa famille.
Dans le château, cinquante personnages de cire réalisés par le Musée Grévin vous attendent pour revivre l’histoire des ancêtres Breteuil. Vous y rencontrerez des ministres, des ambassadeurs, une femme de sciences et quelques évêques. Dans les jardins, de la Belle au Bois dormant au Chat Botté, les héros des Contes de Perrault vont vous surprendre. Spectacles, animations, jeux, il se passe toujours quelque chose à Breteuil.
Cette année, la part belle est donnée à un escape Game : invité au château en 1912, le Prince de Galles court un grave danger, vous avez 1 heure pour démasquer le mystérieux assassin et déjouer ses plans. Êtes-vous prêt ? Réservation et achat des billets sur le site du château de Breteuil, 78460 Choisel (tous les mercredis et samedis à 13h, 15h, 17h, 19h et 21h, 30 € par personne).
Le Désert de Retz, un endroit poétique propice à la rêverie
Entre 1774 et 1789, François de Monville, homme des Lumières, passionné d’architecture et de botanique, créa le Désert de Retz. À cette époque, le mot désert était employé pour désigner un endroit à l’abri de l’agitation du monde. François de Monville conçut un parc paysager dans lequel il planta des espèces rares et exotiques.
Dans ces 38 hectares, il fit d’abord construire un temple grec puis un pavillon chinois. En quelques années, vingt « fabriques » s’élevèrent dans ce lieu charmant mais pas si désert que cela. En effet, loin d’être un misanthrope, M. de Monville y organisait de somptueuses fêtes. Il se murmure que Marie-Antoinette y trouva l’inspiration pour faire bâtir son Petit Trianon. À la révolution, M. de Monville dut donner tous ses biens pour échapper à la guillotine. Ce fut le début d’une longue décrépitude pour le Désert de Retz.
Plus près de nous, des célébrités comme Colette et Malraux ont pris sa défense et en 2017, la commune de Chambourcy s’est lancée dans sa réhabilitation. Le Désert de Retz, Jardin des Lumières, fait aujourd’hui 17 hectares et compte encore 7 fabriques : la Colonne détruite, la Tente tartare, l'Eglise gothique ruinée, le Temple au Dieu Pan, le Petit Autel presque ruiné, le Théâtre découvert et la Glacière pyramide. La Colonne détruite vaut le détour à elle seule : elle évoque la Tour de Babel fissurée en son milieu par la foudre divine. Cet endroit si particulier est ouvert les 2ème et 4ème samedis d’avril à octobre. Des guides bénévoles et passionnés vous y attendent (Désert de Retz, allée Frédéric Passy, Chambourcy, renseignements sur le site ou au 01 39 22 31 37).
