Richard Mille modele RM 030 (Crédits: Wikimedia Commons - Y.Leclercq)
Un touriste américain, qui a loué une villa environ 21.000 euros durant 10 jours, a perdu ses deux montres de luxe dans un cambriolage.
Dix jours entre amis sur la Côte d'Azur, à 30 minutes de Saint-Tropez. Des vacances de rêve ! Mais le rêve a viré au cauchemar. Un touriste américain, âgé de 30 ans, loue une villa sur Airbnb du 18 au 28 juillet pour presque 21.000 euros. Le 24 juillet, il déchante. La propriété connaît deux cambriolages successifs. L'unique coffre-fort de la maison, situé près de la porte d'entrée, est forcé sans apparente difficulté. Les deux montres du locataire, la première, de marque Richard Mille, estimée à 250.000 euros, et la seconde à 100.000 euros, de marque Audemars Piguet, disparaissent mystérieusement.
Des caméras de vidéosurveillances étaient installées et l'Américain a alors cru que toutes les mesures avaient été prises pour assurer la sécurité des lieux. Mais il a découvert avec stupeur que les caméras ne fonctionnaient pas. Il a porté plainte auprès de la gendarmerie de La Croix-Valmer le 24 juillet. Traumatisé par le cambriolage, il quitte précipitamment la villa. Le service client d'Airbnb a été contacté afin d'obtenir une assistance et un dédommagement pour le préjudice subi mais aucune solution n'aurait été trouvée.
Le locataire n'a pas été remboursé et son préjudice n'a pas été réparé. « J'utilise souvent Airbnb aux États-Unis et dans certaines régions d'Europe et je n'ai jamais rencontré ce genre de problème », confie l'Américain au Figaro . Le locataire décide d'envoyer une lettre de mise en demeure à Airbnb, par l'intermédiaire de son avocat. La plateforme touristique n'a pas répondu à cette lettre et l'Américain l'assigne en justice, après avoir assigné les propriétaires de la villa. «Nous avons contacté l'hôte afin de le sensibiliser sur les bonnes pratiques à adopter en matière de sécurité, et l'annonce a été désactivée jusqu'à ce qu'un changement complet des serrures soit effectué» explique Airbnb . «Le voyageur a séjourné neuf nuits. À titre gracieux, nous avons procédé au remboursement de 5 000 dollars ainsi qu'un dédommagement pour les frais d'hôtel des deux dernières nuits de son séjour» . Airbnb affirme par ailleurs que «l'assurance responsabilité civile des hôtes, incluse dans AirCover pour les hôtes, offre une couverture allant jusqu'à un million de dollars en cas de blessure, de dommage ou de vol subi par un voyageur, si l'hôte est reconnu responsable. Une expertise est en cours, menée par un tiers mandaté par notre assureur. Dans ce cas, l'enquête est toujours en cours. Les incidents sur Airbnb sont extrêmement rares, et notre équipe d'assistance à la communauté est disponible 24h/24 et 7j/7 pour apporter son aide».
Un coffre-fort brinquebalant
« La villa était présentée comme une villa de luxe et son prix, presque 21.000 euros pour dix jours, démontre que les propriétaires ciblaient une clientèle riche. Or, si les locataires ont les moyens de payer des villas de luxe, c'est qu'ils sont potentiellement fortunés et ont potentiellement des objets de valeur. Les propriétaires et Airbnb doivent permettre un usage paisible et sécurisé du logement », explique Me Jonathan Bellaiche, avocat en droit immobilier, qui a déjà mené plusieurs actions en justice contre Airbnb, notamment pour ne pas avoir collecté la taxe de séjour sur l' île d'Oléron en 2022. Effectivement l'annonce de la villa mentionne une « vue mer, piscine à débordement et jacuzzi », « une salle de bains avec balnéo », et un « terrain de pétanque et volley-ball », des « équipements de luxe ».
Selon lui, Airbnb a sa part de responsabilité. « C'est un éditeur de contenus, il est coresponsable au titre de l'annonce publiée de la qualité du logement. Il a un rôle actif et ne se contente pas de juste héberger du contenu », assène-t-il. Les équipements de sécurité, alarmes, caméras et coffre-fort auraient dû être en bon état de fonctionnement. Or, le coffre-fort était brinquebalant. Aucune alarme ni système de gardiennage n'étaient proposés.
« En conséquence, le bien loué n'était pas propre à l'usage pour lequel il était loué », affirme-t-il. « Vous vous faites voler quelque chose dans un hôtel, il y a une réglementation qui engage la responsabilité de l'hôtel. Quid du vol dans un meublé, d'autant plus dans le cadre d'une villa de luxe ? », s'interroge Me Bellaiche. L'avocat du plaignant réclame à Airbnb et aux propriétaires de la villa le remboursement des montres au titre du préjudice financier et 30.000 euros au titre du préjudice moral.
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