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Taxe européenne sur les petits colis chinois : combien allez-vous payer en plus ?

information fournie par Le Figaro 13/12/2025 à 15:26

Les États européens se sont mis d’accord vendredi sur la création d’une taxe de trois euros sur les petits colis importés dans l’UE à compter du 1

Pressée par la France de protéger le marché européen de la déferlante de produits chinois à très bas prix de Shein , Temu ou AliExpress, l’UE passe à l’offensive. Vendredi 12 décembre, les États européens se sont mis d’accord sur l’instauration d’une taxe de trois euros sur les petits colis importés dans l’UE à compter du 1 er juillet 2026. Une mesure prise, selon le Conseil de l’UE, pour protéger les vendeurs européens d’ «une concurrence déloyale» , et les consommateurs européens de «risques pour la santé et la sécurité» . L’institution cite également le «taux élevé de fraude» dans ces petits colis, dont 91% viennent de Chine, ainsi que des «préoccupations environnementales» .

Si le ministre de l’Économie français Roland Lescure a salué «une victoire majeure pour l’Union européenne» , se félicitant que l’Europe agisse «concrètement pour protéger son marché unique, ses consommateurs et sa souveraineté» , cette taxe devrait avoir un impact sur le budget des consommateurs. En effet, comme le précise Bercy, bien que «ce montant forfaitaire pèse sur l’exportateur» , cela «n’empêche pas l’exportateur de le faire peser ensuite sur le consommateur» . Les plateformes «pourraient devoir augmenter leurs prix, c’est d’ailleurs ce qu’on souhaite» , indique au Parisien Marc Lolivier, directeur général de la Fédération de l’e-commerce et de la vente à distance (Fevad). «Quand il y a un droit de douane, en général, il est appliqué sur le prix du produit. Mais dans ce cas-là, ça casse le modèle de ces plateformes qui vont peut-être, compte tenu du volume, pouvoir absorber ces frais», estimait en octobre dernier dans nos colonnes M e Jean-Marie Salva, avocat en droit douanier au sein du cabinet DS Avocats.

Les Vingt-Sept se sont rangés derrière la position de la France, qui militait pour une taxe forfaitaire unique - c’est-à-dire un montant fixe -, tandis que la Commission européenne était plutôt partisane d’une taxe proportionnelle à la valeur des articles. Son montant a été fixé à 3 euros, et s’appliquera aux colis d’une valeur inférieure à 150 euros entrant dans l’UE. Précision importante, «il s’agit d’une taxe par catégorie d’article et non par unité d’article» , souligne-t-on dans l’entourage de Roland Lescure . Par exemple, si vous achetez 2 chemises femme, la plateforme paiera uniquement 3 euros, car c’est la même catégorie de produit. Idem si vous achetez 100 bougies - seulement si le prix total n’excède pas 150 euros. En revanche, si vous achetez une chemise femme et une bougie, la taxe grimpera à 6 euros.

Également des frais de gestion à partir de fin 2026

Cette taxe sur les petits colis n’est toutefois qu’un dispositif transitoire. Elle s’appliquera jusqu’au mois de juillet 2028, soit jusqu’à l’entrée en vigueur d’un dispositif douanier pérenne à l’échelle européenne. «À ce moment-là, toutes les marchandises d’une valeur inférieure à 150 euros seront soumises aux droits de douane selon les tarifs normaux de l’UE applicables aux produits individuels» , explique le Conseil de l’UE.

À noter que cette taxe européenne ne remplacerait pas la taxe sur les petits colis actuellement en discussions en France dans le cadre du projet de loi de finances (PLF) 2026. Elle s’ajouterait à la taxation à l’échelle française, si le budget 2026 était adopté avec cette mesure en son sein. Son montant a été fixé à deux euros par le gouvernement. Elle a été votée par les députés , puis rehaussée à 5 euros par les sénateurs, avant le retour du budget à l’Assemblée en deuxième lecture la semaine prochaine. «Il n’y a pas de contre-indication en soi car la taxe française proposée est ce qu’on appelle “des frais de gestion” et la taxe européenne votée correspond à des “droits de douane”» , explique-t-on à Bercy.

Cette taxation européenne des petits colis n’est que la première étape de l’offensive de l’UE contre l’avalanche de produits chinois qui entrent sur son territoire. Elle sera complétée, à partir de novembre 2026, par des frais de gestion sur ces mêmes colis valant moins de 150 euros, dont le montant sera compris entre 2 et 4 euros. «Ces frais de gestion européens, en vertu du PLF, prendront la suite des frais de gestion français» , indique Bercy. Pour y voir plus clair, le ministère prend l’exemple de l’achat d’une lampe et d’une chemise après le 1er juillet 2026 - et avant novembre 2026 : «La plateforme payerait (si le PLF était adopté) 4 euros (2 x 2 euros de frais de gestion français) + 6 euros (2 x 3 euros de tarif douanier européen). Soit 10 euros en plus.»

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