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Mont de Piété : qui peut encore accorder un prêt sur gage aujourd’hui ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 08/11/2025 à 08:30

Autrefois appelé Mont de Piété, le prêt sur gage a traversé les siècles sans jamais disparaître. Ce dispositif ancien, qui permet d’obtenir de l’argent contre un objet de valeur, reste aujourd’hui très encadré. En France, une seule institution est autorisée à le proposer. Explications.

Mont de Piété : qui peut encore accorder un prêt sur gage aujourd’hui ? / iStock.com - PfeifferV

Mont de Piété : qui peut encore accorder un prêt sur gage aujourd’hui ? / iStock.com - PfeifferV

Le Crédit Municipal, héritier du Mont de Piété

Le prêt sur gage ne relève plus d’un passé révolu ! En effet, il est toujours bien vivant grâce au réseau des Caisses de Crédit Municipal, établissements publics héritiers directs des Monts de Piété fondés au XIXᵉ siècle. Ces organismes, gérés par les collectivités locales et placés sous le contrôle de l’État, sont les seuls autorisés à accorder ce type de crédit. Toute forme de prêteur sur gage privé est interdite en France. La première de ces caisses a vu le jour à Bordeaux en 1801. Depuis, de nombreuses villes disposent de leur propre Crédit Municipal dont Paris, Lille, Marseille, Lyon ou encore Toulouse, permettant à chacun d’obtenir un financement rapide, sans conditions de ressources ni de garantie.

Un prêt accessible à tous, sans condition de revenus

Le fonctionnement est simple : toute personne peut déposer un objet de valeur : bijou, montre, œuvre d’art, instrument de musique, sac de luxe ou encore pièce de collection, pour obtenir en échange une somme d’argent correspondant à une partie de sa valeur estimée. L’évaluation est réalisée par un commissaire-priseur mandaté par le Crédit Municipal. Le prêt correspond généralement à 50 à 60 % de la valeur de l’objet, et l’argent est remis immédiatement, en espèces ou par virement selon le montant. Ce système représente une véritable bouffée d’oxygène pour ceux qui n’ont pas accès au crédit bancaire classique. Comme les personnes en situation de précarité, interdites bancaires ou simplement désireuses d’éviter les démarches longues et les justificatifs habituels.

Le cadre légal du prêt sur gage

Chaque prêt sur gage fait l’objet d’un contrat écrit, valable six à douze mois, qui précise le montant accordé, le taux d’intérêt et les éventuels frais de garde. Ce taux reste souvent inférieur à ceux pratiqués par les organismes de crédit traditionnels. Contrairement à un prêt à la consommation, il n’existe pas de droit de rétractation. Ainsi, dès la signature, l’argent est versé et l’objet est conservé dans un espace sécurisé. L’emprunteur garde la propriété de son bien tant que le prêt n’est pas arrivé à échéance. S’il rembourse la somme due, il récupère son objet. S’il ne le peut pas, il peut demander un renouvellement du contrat, ou bien l’objet est mis aux enchères publiques. Le produit de la vente sert à rembourser le prêt et les intérêts. Si la vente dépasse le montant dû, le surplus revient à l’emprunteur.

Des objets très variés, une estimation encadrée

Les biens acceptés en gage sont multiples, mais doivent être de valeur certaine et en bon état. Bijoux en or, montres de marque, argenterie, tableaux, sculptures, vins rares, maroquinerie de luxe, instruments de musique ou encore pièces de collection peuvent servir de garantie. Les commissaires-priseurs évaluent ces objets selon les prix du marché des enchères, assurant une estimation objective. Les objets sont ensuite conservés dans des coffres sécurisés jusqu’au remboursement ou à la vente. Cette transparence et cette sécurité expliquent pourquoi le Crédit Municipal reste une référence dans ce domaine, plus de deux siècles après la création des premiers Monts de Piété.

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