Exécuteur testamentaire : qui est-il et quelles sont ses missions ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 13/09/2025 à 08:30

Lorsqu’une personne rédige son testament, elle peut décider de confier la responsabilité de veiller à la bonne application de ses dernières volontés à un exécuteur testamentaire. Ce rôle, bien que facultatif, est essentiel pour garantir que la succession se déroule conformément aux souhaits du défunt et dans le respect de la loi. Explications.

Exécuteur testamentaire : qui est-il et quelles sont ses missions ? / iStock.com - Worawee Meepian

Une figure juridique prévue par le Code civil

L’exécuteur testamentaire est expressément reconnu par le Code civil. Il s’agit d’une personne désignée par le testateur de son vivant, généralement dans son testament ou dans un acte écrit séparé. Son rôle est clair, il doit s’assurer que les volontés exprimées par le défunt soient respectées. Il peut s’agir d’un membre de la famille, d’un ami proche ou encore d’un professionnel tel qu’un notaire. Cette personne doit être majeure et juridiquement capable ; elle est libre d’accepter ou de refuser cette mission. Le caractère volontaire de cette fonction est important. En effet, le législateur n’impose pas la désignation d’un exécuteur testamentaire. Mais cette possibilité s’avère précieuse dans des contextes familiaux complexes ou lorsqu’aucun héritier direct ne peut garantir la bonne exécution des dernières volontés.

Un rôle qui dépasse la simple surveillance

La mission de l’exécuteur testamentaire ne se limite pas à vérifier que le testament est respecté. Ses prérogatives peuvent être larges. La loi de 2006 a renforcé ses pouvoirs, lui permettant, en l’absence d’héritiers réservataires, d’intervenir directement sur la gestion du patrimoine successoral. Concrètement, il peut procéder au partage des biens, gérer des immeubles, encaisser et placer des capitaux ou encore régler les dettes du défunt. Dans d’autres cas, il agit de manière plus ponctuelle : inventorier les biens, sécuriser certains avoirs, ou vendre du mobilier pour apurer des dettes urgentes. Cette souplesse lui permet de répondre à des situations variées et parfois conflictuelles.

Une responsabilité encadrée et contrôlée

Accepter la fonction d’exécuteur testamentaire implique des obligations précises. La loi lui impose notamment de rendre compte de ses actions aux héritiers dans un délai de six mois après l’achèvement de sa mission. S’il ne reçoit pas de rémunération, ses frais peuvent en revanche être remboursés. Cette mission a également une durée limitée. L’exécuteur dispose de deux ans pour accomplir ses tâches, délai qui peut être prolongé d’une année sur autorisation judiciaire. Ce cadre légal garantit un suivi rigoureux et évite que les héritiers restent trop longtemps dans l’incertitude.

Pourquoi faire appel à un professionnel ?

Si le rôle peut être confié à un proche, certains testateurs préfèrent désigner un notaire ou une société spécialisée. Cette option présente des avantages, notamment lorsque la succession est complexe. Habitué aux démarches administratives et aux délais légaux, le notaire peut s’avérer précieux pour accélérer les procédures et réduire les tensions entre héritiers. Le recours à un professionnel répond aussi à une exigence de neutralité : là où des héritiers pourraient être soupçonnés de partialité, un exécuteur extérieur apporte une garantie supplémentaire d’impartialité et de respect de la volonté du défunt. En désignant un exécuteur testamentaire, le testateur confie à une personne de confiance le soin de protéger ses volontés au-delà de sa disparition.