Certificats d'économie d'énergie: 4 à 6 centimes d'impact sur le carburant (pétroliers)
information fournie par AFP 26/11/2025 à 15:02

Le prix du litre de gazole s'élevait en moyenne au vendredi 21 novembre à 1,697 euro le litre, celui du super SP95-E10 à 1,707 euro le litre, selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique. ( AFP / FRED TANNEAU )

Les carburants à la pompe vont augmenter de 4 à 6 centimes par litre dès le 1er janvier, en réaction à l'évolution du dispositif des "certificats d'économies d'énergie" (CEE), estime mercredi l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

Ce dispositif créé en 2005, qui repose sur le principe du pollueur-payeur, oblige les fournisseurs d'énergie à financer des actions de réduction de la consommation d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique, une obligation revue à la hausse par le gouvernement à compter du 1er janvier.

De ce fait, "je m'attends à ce que les prix à la pompe augmentent (...) de l'ordre de 4 à 6 centimes par litre", a déclaré à l'AFP Olivier Gantois, directeur de l'Ufip Energies et mobilités, confirmant une information du quotidien Ouest France. M. Gantois indique par ailleurs que ce dispositif pèse actuellement d'environ 11 centimes dans le prix du litre de carburant.

A la différence du gaz et de l'électricité, le marché des carburants "n'est pas régulé", rappelle M. Gantois et donc, chaque distributeur décidera indépendamment des autres du niveau du prix qu'il pratiquera.

Il est néanmoins "certain" qu'une telle augmentation "donc de 4 à 6 centimes, devrait être répercutée", étant donné que "les marges nettes des distributeurs, ce qui reste dans leur poche, sont de l'ordre de 1 à 2 centimes d'euro".

Donc, les 11 centimes que pèsent aujourd'hui ces CEE dans le prix du litre de carburant "devraient devenir 15 à 17 centimes, et ça c'est dès le 1er janvier", puisque le dispositif s'applique sur "tous les volumes d'énergie vendus en 2026, donc dès le premier janvier, les obligations vont augmenter de cet ordre de grandeur".

En échange d'octroyer une subvention à un ménage ou à une entreprise, par exemple pour remplacer une chaudière au fioul pour une pompe à chaleur, le fournisseur obtient un CEE. A chaque fin de période, il doit justifier qu'il a atteint l'objectif de CEE fixé par l'Etat.

L'enveloppe représentait déjà 6 milliards d'euros en 2025, mais cette machine à financer les économies d'énergie et la décarbonation verra son enveloppe atteindre plus de 8 milliards d'euros en 2026, selon un décret du ministère de l'Economie publié début novembre.

Côté gaz, Engie a fait savoir que pour les clients de ses contrats Passerelle, "les prix seront révisés le 1er janvier 2026 pour intégrer ces évolutions règlementaires des CEE", ainsi que la création d'un dispositif pour soutenir le biogaz, avec une hausse moyenne "d'environ +3,5% du budget annuel" gaz de ces clients, sans modification du tarif d'abonnement.

"Nous serons très vigilants à l'impact du dispositif sur l'évolution des prix en 2026", a indiqué Bercy à l'AFP, soulignant que Matignon a demandé au ministre de l'Économie de travailler à des scénarios de baisse des prix de l'électricité.

Le prix du litre de gazole s'élevait en moyenne au vendredi 21 novembre à 1,697 euro le litre, celui du super SP95-E10 à 1,707 euro le litre, selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique.