Zone euro/PMI-L'activité économique plus faible que prévu en décembre information fournie par Reuters 16/12/2025 à 10:34
La croissance de l'activité économique en zone euro a ralenti plus que prévu en cette fin de 2025, la contraction du secteur manufacturier s'étant accentuée tandis que l'expansion dans le secteur des services a décéléré, montre une enquête publiée mardi.
Le bloc monétaire a cependant fait preuve de résilience pendant la majeure partie de l'année malgré le relèvement des droits de douane américains et le renforcement des incertitudes dans le monde.
L'indice composite préliminaire des directeurs d'achat (PMI) de la zone euro, établi par S&P Global et HCOB, est ressorti à 51,9 en décembre, à un plus bas de trois mois, contre 52,8 en novembre.
Ce chiffre est inférieur aux prévisions de Reuters, qui tablaient sur 52,7, mais il marque la première année civile complète depuis 2019 au-dessus du seuil des 50 séparant croissance et contraction de l'activité.
"La faiblesse des résultats est principalement imputable à l'industrie allemande, où le ralentissement s'est accentué. En France, en revanche, on observe des signes de reprise prudente dans l'industrie, même s'il ne faut pas surinterpréter un seul chiffre mensuel", commente Cyrus de la Rubia, chef économiste chez Hamburg Commercial Bank (HCOB).
"En résumé, la période qui s'annonce pour la nouvelle année semble plutôt instable", a-t-il ajouté.
L'activité manufacturière s'est contractée en décembre pour le deuxième mois consécutif avec un indice PMI à 49,2, son niveau le plus bas depuis avril. En novembre, cet indice était ressorti à 49,6, tandis que le consensus Reuters prévoyait 49,9 pour décembre.
Le sous-indice mesurant la production, qui alimente l'indice PMI composite, s'est contracté pour la première fois en 10 mois et les nouvelles commandes ont diminué au rythme le plus rapide depuis février.
Le secteur des seuls services a continué de jouer un rôle prépondérant dans l'activité économique, mais sa croissance a ralenti avec un indice à 52,6 en décembre, contre 53,6 en novembre qui était alors son plus haut niveau en deux ans et demi. Le consensus Reuters prévoyait 53,3 en décembre.
"Nous prévoyons que le secteur des services continuera de jouer un rôle stabilisateur pour l'économie dans son ensemble au cours de l'année à venir. Toutefois, une véritable reprise ne sera possible que si le secteur manufacturier retrouve son équilibre", a prévenu Cyrus de la Rubia.
L'optimisme général quant à l'activité future a chuté à son plus bas niveau depuis mai. Les entreprises ont cependant augmenté leurs effectifs à un rythme plus rapide.
Parallèlement, les pressions sur les prix se sont accentuées, les coûts des intrants augmentant au rythme le plus rapide depuis mars et les coûts de production progressant encore plus vite.
L'inflation globale a légèrement augmenté récemment, mais est restée proche de l'objectif de 2% fixé par la Banque centrale européenne (BCE), qui se réunit jeudi et devrait opter pour un nouveau statu quo sur ses taux.
(Rédigé par Jonathan Cable; version française Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin)