Worldline réagit à une enquête réalisée par plusieurs médias information fournie par AOF 25/06/2025 à 08:59
(AOF) - Worldline a réagi à la publication d’articles par le réseau de journalisme européen EIC, qui évoquent le traitement de paiements pour des milliards d’euros de transactions qualifiées de " douteuses, voire frauduleuses " pendant une décennie. Elles auraient notamment été réalisées pour le compte notamment de casinos illégaux et groupes pornos controversés. Sa filiale belge est en particulier visée.
Worldline a rappelé qu'il évoluait " dans un environnement réglementaire exigeant et en constante évolution, en particulier dans les secteurs HBR (High Business Risk), tels que les casinos en ligne, les plateformes de courtage en ligne ou les services de rencontres pour adultes ".
Le spécialiste des paiements a ajouté avoir renforcé en 2023 son cadre de gestion des risques liés aux commerçants afin d'en assurer la totale conformité aux lois et réglementations. Il a également rappelé avoir mené une revue approfondie de son portefeuille HBR — qui représente actuellement environ 1,5 % de ses volumes acquis — et résilié les relations commerciales identifiées comme non conformes à ce cadre renforcé.
Worldline souligne que " tous les clients HBR encore actifs dans ce portefeuille font désormais l'objet d'une surveillance renforcée, basée sur des procédures spécifiques ". " Des exigences supplémentaires en matière de contrôles, de vérifications et de documentation ont été introduites afin de garantir une conformité continue aux obligations réglementaires et à nos standards internes renforcés ", précise la société française.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Numéro un européen des services de paiements et des transactions électroniques ;
- Revenus de 4,6 Mds€ centrés sur l'Europe et générés par 3 pôles -les services aux commerçants (73 %), les services financiers (19 %) puis la mobilité & services web transactionnels ;
- Ambition : être la Paytech internationale de 1 er plan au service des banques et commerçants ;
- Capital ouvert avec 3 positions fortes –Crédit Agricole (7 % depuis janvier 2024), SIX Group (10,5 des actions et 18,3 % des droits de vote) et BPI France (5 et 8,2 %) et une entrée à l’automne 2024 de fonds activistes remettant en cause la gouvernance;
- Renouvellement de la gouvernance : Wilfried Verstraete assure, depuis juin 2024, la présidence du conseil, resserré à 12 administrateurs, Pierre-Antoine Vacheron étant, depuis le 1 er mars 2025, directeur général.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires visant une « croissance solide » et assurant une « génération de trésorerie robuste :
- resserrement de la chaîne managériale , nomination de nouveaux responsables et revue du portefeuille d’activités,
- compétitivité via la réduction des coûts structurels (baisse de 8 % des effectifs et réduction des coûts de 50 M€ en 2025), la stricte gestion des investissements et du fonds de roulement (négatif en 2024), la convergence des plateformes et l’automatisation des processus-clés,
- services aux commerçants : assainissement des portefeuilles clients, cession des activités trop réglementées, réorganisation en 2 divisions, lancement d’une solution alliant plateforme et place de marché et de CAWL, société commune avec le Crédit agricole,
- services financiers : déploiement d’offres dans la mobilité et l’internet,
- innovation déclinée entre la sécurité des systèmes d’information propres au groupe, l’incrémentation et la rupture, avec un focus sur les solutions inclusives ;
- Stratégie environnementale TRUST 2025 :
- réduction de 20 % des émissions de CO2 par rapport à 2020,
- inclusion des critères de durabilité dans les offres de solutions,
- soutien aux fintechs dédiées (l’africaine InTouch) ;
- Situation financière maîtrisée : dette nette ramenée à 2 Mds€ avec effet de levier de 1,9 et autofinancement libre de 201 M€.
Défi
- Défiance boursière après les avertissements successifs depuis 2023, renforcée en avril par la réévaluation des perspectives 2025, décidée fin avril alors que un nouveau plan stratégique sera présenté à l’automne ;
- Attente d’un recentrage du portefeuille et d’une remontée du secteur, très concurrentiel, des services marchands ;
- Retombées des restructurations en Australie, résolution des problèmes de livraison en Belgique et, dans l’activité services marchands, cessions en cours pour un rebond attendu au 2ème semestre,
- Interrogations sur une sortie du capital de SIX Group ;
- Après une perte nette en 2024 et une hausse de 4,3 % des revenus au 1er trimestre, objectifs 2025 (stabilité du chiffre d’affaires et d’une croissance du flux de trésorerie) en cours de révision ;
- Absence de dividende pour la 5ème année consécutive.