Wall Street vue en légère baisse, l'Europe portée par la "pharma"
information fournie par Reuters 01/10/2025 à 14:23

Un homme marche à Wall Street devant la Bourse de New York (NYSE)

par Claude Chendjou

Wall Street est attendue en légère baisse mercredi à l'ouverture alors que les investisseurs évaluent les conséquences du "shutdown" aux Etats-Unis, tandis que les Bourses européennes, portées par le secteur de la santé dans le sillage de l'accord entre Pfizer et l'administration américaine, sont orientées timidement à la hausse à la mi-séance. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,49% pour le Dow Jones, de 0,55% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,63% pour le Nasdaq au lendemain d'une séance en dents de scie qui s'est achevée dans le vert.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,43% à 7.930,74 points vers 11h45 GMT. À Francfort, le Dax avance de 0,51% et à Londres, le FTSE prend de 0,68%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 progresse de 0,67%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,42%, et le Stoxx 600 de 0,63%.

Les opérations de l'administration fédérale américaine sont fermées en grande partie ce mercredi alors que de profondes divisions partisanes ont empêché le Congrès et la Maison blanche de parvenir à un accord budgétaire, provoquant le quinzième "shutdown" du pays depuis 1981.

Ce nouveau shutdown ne semble pas toutefois inquiéter grandement les marchés, l'indice VIX de la volatilité à Wall Street remontant seulement d'environ 3,5% aux alentours de 16 points. Son équivalent sur l'Eurostoxx est même en baisse, également à environ 16 points.

"Même si une fermeture du gouvernement provoque des perturbations dans une certaine mesure, ce n'est pas exactement le moment pour les investisseurs ou la Fed de perdre l'accès aux données économiques clés", explique Bret Kenwell, analyste investissement chez eToro.

Les marchés s'appuient fortement sur l'espoir d'une politique monétaire accommodante de la Fed pour soutenir le rallye en cours qui a permis mardi aux actions à Wall Street d'enregistrer un deuxième trimestre consécutif dans le vert.

Les fermetures d'activités du gouvernement fédéral américain n'ont historiquement pas fait dérailler les marchés, le S&P 500 ayant progressé lors de chacun des six derniers shutdown, selon une note de Deutsche Bank.

Le shutdown en cours intervient cependant dans un contexte de valorisation élevée des actions, ce qui pourrait expliquer la prudence attendue à Wall Street. D'autant que le marché prendra connaissance dans l'après-midi aux Etats-Unis de l'indice ISM sur l'activité des entreprises et de l'enquête ADP sur l'emploi, prélude au rapport officiel sur l'emploi attendu vendredi, dont on ignore pour le moment si la publication pourra avoir lieu en raison du shutdown.

En Europe, la tendance positive est portée par le secteur de la santé qui bondit de 3,22% après que le président américain Donald Trump a annoncé mardi un accord avec le laboratoire pharmaceutique Pfizer sur la baisse des prix de tous ses médicaments vendus dans le cadre du programme d'assurance maladie "Medicaid" aux Etats-Unis.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Nike prend 3% en avant-Bourse après avoir fait état mardi d'une hausse inattendue de son chiffre d'affaires et dépassé les attentes en matière de bénéfice au titre du premier trimestre.

Lithium Americas s'envole de 33% en avant-Bourse après une prise de participation de l'Etat américain de 5% au capital du groupe.

VALEURS EN EUROPE

Les groupes pharmaceutiques et leurs fournisseurs en Europe - dont beaucoup ont des activités aux Etats-Unis - sont recherchés mercredi: Sanofi bondit de 4,21%, Novo Nordisk de 3,25%, Novartis de 2,64%, Ambu de 7,99%, Sartorius de 7,68%, Merck de 6,12%, Roche de 5,93% et AstraZeneca de 6,43%.

Soitec, qui a annoncé le départ à venir de son actuel directeur général peu avant l'ouverture de la Bourse, grimpe de 6,39%.

Tate & Lyle plonge de 9,11% après avoir averti mercredi que son bénéfice et son chiffre d'affaires annuels diminueraient en raison d'un ralentissement de la demande dans les Amériques, son marché clé.

Arcadis avance de 8,44%, le groupe néerlandais d'ingénierie ayant lancé un nouveau programme de rachat d'actions.

Sur le plan sectoriel, les nouvelles technologies et l'immobilier sont en retrait.

TAUX

Le rendement du Bund allemand à dix ans varie peu, s'affichant à 2,71%, après des indicateurs globalement sans surprise en Europe. L'inflation en zone euro a accéléré comme prévu en septembre, à 2,2% sur un an, tandis que l'activité manufacturière dans le bloc s'est à nouveau repliée le mois dernier, à 49,8 contre 50,7 en août. Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, de son côté, perd 1,3 point de base, à 4,13%, après le shutdown.

CHANGES

Le dollar recule de 0,05% face à un panier de devises internationales, après avoir touché mercredi son plus bas niveau en une semaine. La paralysie des administrations publiques américaines perturbe les marchés et menace de retarder la publication de données clés sur l'emploi, considérées comme cruciales pour les décisions de politique monétaire de la Fed.

L'euro avance de 0,04%, à 1,1738 dollar, après avoir gagné 0,2% en septembre et 13,5% depuis le début de l'année.

La livre sterling s'échange à 1,3484 dollar (+0,31%), malgré une contraction du secteur manufacturier en Grande-Bretagne en septembre au rythme le plus rapide depuis cinq mois.

PÉTROLE

Le marché pétrolier recule encore mercredi après deux séances consécutives de baisse, les investisseurs évaluant une possible augmentation de la production de l'Opep+ le mois prochain, tandis que les données en provenance des Etats-Unis et d'Asie montrent des signes de baisse de la demande.

Le Brent reflue de 0,30% à 65,8 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 0,35% à 62,15 dollars.

PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES À L'AGENDA DU 1ER OCTOBRE :

PAYS GMT INDICATEUR PÉRIODE CONSENSUS PRÉCÉDENT

USA 12h15 Enquête ADP sur l'emploi septembre 50.000 54.000

USA 14h00 Indice ISM manufacturier septembre 49,0 48,7

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)