Wall Street: une hausse pour conclure mois de mai historique
information fournie par Cercle Finance 15/05/2025 à 23:54

(CercleFinance.com) - Wall Street clôture sur une hausse prudente mais le vert l'emporte largement ce jeudi, le Dow Jones s'adjuge +0,6%, le S&P500 +0,4% et le Nasdaq-100 +0,08%.
Une clôture positive, c'est un 'grand classique' à la veille des '3 sorcières', surtout en conclusion d'un mois boursier caractérisé par 80% de séances de hausse et des gains vertigineux.

Le Nasdaq-100 affiche +16,8%, ce qui devrait constituer -sauf accident ce vendredi- le meilleur boursier du 21ème siècle, devant les 16,4% d'avril 2020 (actions dopées par des taux ramenés à zéro et un 'all-in' monétaire), juillet 2022 (+14,7% avec l'espoir d'un 'pivot' de la FED) puis octobre 2015 (+13,1%, sur rebond, après un mauvais mois d'août) ou mars 2000 (avec +13%).

Pour le S&P500 qui se rapproche des 6.000 (à 5.916), le gain mensuel est de +12% depuis le 17 avril, soit sa 2ème meilleure performance absolue, juste derrière les +13,6% d'avril 2020 mais bel et bien devant les +11,6% de mars 2000
Et il convient de préciser que le Nasdaq-100 réussit un 7/7 à la hausse
(+0,08% à 21.335), après une série de 9 hausses du 22 avril au 2 mai (il s'agissait de 8 hausses + 1 consolidation à l'horizontal).
Depuis le 21 avril, le Nasdaq-100 a progressé à 14 reprises, fini inchangé 2 fois et a consolidé 2 fois (le 5 et 6 mai).
Il vient d'inscrire sa meilleure clôture depuis le 24 février, la 4ème meilleure depuis le record absolu des 22.175Pts du 19 février, inscrit 3 séances auparavant.

Et cette nouvelle progression qui prolonge le rallye amorcé le 9 avril s'est matérialisée sans coup de pouce de la FED.
S'exprimant à l'occasion de la conférence du centre de recherche Thomas Laubach de Washington, Jerome Powell n'a pas dit un mot des taux d'intérêt (le '30 ans' a brièvement testé les 5,00% ce jeudi) ni de ses intentions pour les prochains FOMC.
Les spécialistes des marchés de taux ont bien conscience d'avoir vu les T-Bonds atteindre des seuils hautement symboliques (5% sur le '30 ans' et 4,5% sur le '10 ans')
On observe une détente de -8Pts vers 4,445% sur le '10 ans' et -6Pts sur le '30 ans' (vers 4,905%).
Cela s'explique par la publication de chiffres 'macro' jugées globalement plus faibles que prévu, notamment l'indice 'Empire State'.

La 'stat' la plus attendue, c'était la production industrielle des Etats-Unis qui est restée stable après -0,3% en mars (chiffre confirmé par rapport à l'estimation initiale),

Cette stagnation le mois dernier résulte d'évolutions contrastées par secteur : si les productions manufacturière et minière se sont tassées de 0,4% et de 0,3% respectivement, celle des utilities a grimpé de 3,3%.

Toujours selon la Réserve fédérale, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine s'est dégradé de 0,1 point à 77,7% en avril, un niveau inférieur de 1,9 point à sa moyenne de long terme (1972-2024).

L'activité manufacturière dans la région de Philadelphie rebondit de -26,4 en avril à -4 en mai.
Ainsi, même s'il parvient à effacer l'essentiel du repli du mois précédent (30Pts), l'indice reste inférieur à 'zéro' et témoigne donc d'une contraction de l'industrie manufacturière dans la région.

Le sous-indice portant sur les nouvelles commandes a bondi de 42 points pour atteindre 7,5, compensant presque entièrement la baisse d'avril.

Mais l'enquête témoigne en revanche d'un nouveau repli des livraisons, pour le 4e mois d'affilée : l'indice recule de 4 points, pour atteindre -13, un plus bas depuis novembre 2023.
Les entreprises signalent par ailleurs une hausse de l'emploi, avec un indice en hausse de 16 points, soit 16,5 en mai.

Enfin, les deux indices des prix ont atteint leur plus haut niveau depuis juin 2022.
L'indice des prix payés a augmenté pour le sixième mois consécutif, atteignant 59,8 tandis que l'indice des prix reçus est passé de 30,7 à 43,6.

Les données sur l'activité industrielle US apparaissent contradictoires au vu de l'indice 'Empire State' calculé par la Fed l'État de New York en mai: il se dégrade à -9,2 contre -8,1 le mois précédent.

Les nouvelles commandes et les livraisons ont augmenté, après avoir diminué le mois dernier, tandis que l'emploi s'est contracté.
Les hausses des prix des intrants ont continué de s'accélérer, tandis que celles des prix de vente ont ralenti.

La Fed de New York ajoute que les entreprises interrogées sont restées pessimistes quant aux perspectives, l'indice des conditions générales futures des affaires se maintenant légèrement en dessous de zéro.

Le Département du Travail annonce avoir enregistré 229.000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 5 mai, stable par rapport à la semaine précédente (dont le niveau a été relevé de 228.000 à 229.000).
Enfin, et toujours en relation avec des 'stats' moins robustes sur le front de l'activité, le baril de pétrole a nettement corrigé : -3,2% vers 60,8$ sur le NYMEX.
Il y a un autre élément qui est venu amplifier le repli initial : un communiqué de Donald Trump qui évoque des progrès dans les négociations avec l'Iran sur l'uranium hautement enrichi.
Une levée des sanctions américaines permettrait à Téhéran de réexporter du pétrole (Trump envisageait de taxer à 100% les produit provenant de pays important du pétrole iranien : le 'coup de pression' aurait donc -une fois de plus- fonctionné).