Wall Street poursuit sa baisse, entre aversion au risque et craintes économiques
information fournie par AFP 21/08/2025 à 16:10

Un opérateur à la Bourse de New York le 7 août 2025 ( AFP / TIMOTHY A. CLARY )

La Bourse de New York recule à nouveau jeudi, les investisseurs se détournant des mégacapitalisations dans un mouvement d'aversion au risque, alors que les craintes économiques liées aux droits de douane se multiplient.

Vers 14H00 GMT, le Dow Jones reculait de 0,54%, l'indice Nasdaq de 0,61% et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,51%.

"Aujourd'hui, il ne fait aucun doute que la grande nouvelle concerne les termes de l'accord commercial avec l'Union européenne qui ont été annoncés" avant l'ouverture de Wall Street, estime auprès de l'AFP Christopher Low, de FHN Financial.

Les voitures et produits pharmaceutiques européens seront taxés à 15% à leur entrée aux Etats-Unis, selon un communiqué commun publié jeudi par l'UE et l'administration Trump qui ne prévoit aucune exemption pour les vins et spiritueux.

Cependant, cette clarification, "n'a pas suffi à inverser la tendance sur les marchés à risque", souligne M. Low.

Vers 14H00 GMT, Amazon lâchait 1,15%, Apple 0,32% et Meta ( Facebook , Instagram) 0,85%.

Pour Christopher Low, la raison de cette dynamique baissière est qu'il "y a un peu plus de signaux de difficultés économiques" aux Etats-Unis.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté à 235.000, là où les analystes tablaient sur une stabilisation à 225.000 demandes.

Surtout, les renouvellements de demande d'allocation chômage ont elles aussi encore augmenté, à un niveau plus vu depuis fin 2021.

En outre, une enquête de l'association professionnelle Conference Board a montré "qu'un nombre croissant d'entreprises prévoient de cesser d'embaucher de nouveaux salariés au cours du second semestre", relève M. Low.

Après une courte percée positive en juillet, l'indice d'activité manufacturière dans la région de Philadelphie est lui revenu dans le négatif pour le mois d'août.

Ces multiples données pourraient encourager la Réserve fédérale (Fed) à abaisser ses taux pour redonner de l'air à l'économie américaine.

Les investisseurs scruteront ainsi le discours du patron de l'institution monétaire Jerome Powell au colloque des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming) vendredi.

"Si M. Powell est disposé à réduire les taux lors de la prochaine réunion, ou ouvert à cette idée, cela serait extrêmement positif", pour la place américaine, anticipe Christopher Low.

Mais selon l'analyste, "toutes les pressions politiques vont le rendre un peu plus réticent à laisser entendre un assouplissement, car il y a encore des données à venir d'ici la réunion de la Fed (de septembre, ndlr)" alors que l'inflation reste au-dessus de la cible de la banque centrale.

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'État américains à dix ans se tendait à 4,33% contre 4,30% à la clôture mercredi.

La semaine reste aussi marquée par les résultats trimestriels des acteurs de la grande distribution. Les acteurs du marché digèrent en particulier jeudi ceux du géant Walmart.

Celui-ci a relevé une partie de ses prévisions pour son exercice fiscal décalé 2026 après une hausse de près de 5% de son chiffre d'affaires au deuxième trimestre.

Mais l'enseigne était sanctionnée pour son bénéfice net par action à données comparables inférieur aux attentes, à 68 cents. Vers 14H00 GMT, le titre reculait de 4,31% à 98,15 dollars.

Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, le directeur financier du groupe John David Rainey a estimé que "les coûts liés aux droits de douane continuent d'augmenter" et qu'une partie était répercutée sur les prix en magasin.

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