Wall Street : les alarmes du 7 et du 14 novembre ressurgissent
information fournie par Zonebourse 17/11/2025 à 23:58

Wall Street qui avait rebondi de façon un peu inattendue vendredi a déjoué à l'ouverture les anticipations négatives qui prédominaient en matinée: le premier quart d'heure se solda par des gains moyens de +0,2 à +0,3% qui s'inscrivaient dans le prolongement du rebond algorithmique de vendredi.
Une hausse funiculaire de heures, suivie d'une consolidation à l'horizontal qui avait permis une fois de plus de sauver des moyennes mobiles très surveillées (les MM50, soit 6.700 pour le S&P500 et 23.000 pour le Nasdaq) à la veille du weekend... histoire de prendre 2 journées de repos sans stress.

Mais contrairement à vendredi, la vapeur s'est inversée quelques minutes après l'ouverture, dans un contexte de flambée du 'VIX' qui s'est retrouvé en hausse de +17% vers 21H, à 23,4 : même s'il termine à 22,40, cela valide un très mauvais scénario technique où la volatilité pourrait s'enflammer à tout moment en direction des '30', signe de stress maximum.


Vers 20H30 ce lundi, tous les voyants d'alerte clignotaient de nouveau au rouge, tout comme vendredi à l'ouverture, et les principaux indices évoluaient dans les mêmes zones : le Nasdaq-100 vers 24.660 (-1,5%), le S&P500 vers 6.660 (-1,4%) et les canaux haussiers avaient rendu les armes.

Les pertes ont été réduites presque de moitié entre 21H et 22H : le Nasdaq Composite a reculé de 0,8 % à 22 708Pts, le S&P 500 perd 0,92% à 6 672, et le Dow Jones a 'oublié' de rebondir pour finir à -1,2 %vers 46 590, le Russell-2000 également puisqu'il termine proche de ses plus bas du jour, à 2.239 (-2,05%).
A moins d'un rebond salvateur mardi -qui devient un peu inespéré-, un cycle de consolidation semble s'enclencher et qui prend la forme d'un 'M' baissier si l'on considère un indice large comme le Wilshire-5000.

L'actualité de la semaine sera principalement dominée par les résultats très attendus du géant de l'IA 'Nvidia' (-1,9% ce lundi), mais aussi par la reprise des publications macroéconomiques aux États-Unis, comme le NFP d'octobre attendu ce 20 novembre : une succession de rendez-vous potentiellement cruciaux qui pourraient permettre soit d'endiguer les craintes actuelles, ou au contraire semer le doute dans l'esprit des investisseurs.

Dans l'ordre d'importance, la journée la plus cruciale sera probablement celle de mercredi, date à laquelle 'Nvidia' publiera ses comptes trimestriels, qui permettront de savoir si le fabricant de processeurs est en mesure de continuer à remporter le même succès que par le passé et d'alimenter son hyper-croissance grâce à la commercialisation de ses derniers produits.

Les attentes sont particulièrement élevées pour le groupe américain, qui a l'habitude de surpasser les prévisions et de revoir systématiquement ses objectifs à la hausse lors de l'annonce de ses résultats.

Au vu de la forte demande qui porte ses systèmes d'IA générative GB200/GB300 et sa plateforme HGX, le géant californien devrait encore une fois présenter un chiffre d'affaires supérieur de 2 à 3 milliards de dollars aux prévisions du consensus, mais les analystes s'attendent surtout à ce que ses perspectives laissent entrevoir une accélération de son hyper-croissance.

Après une hausse de 41% de son titre ces six derniers mois et une valorisation qui dépasse aujourd'hui 4600 milliards de dollars, la première capitalisation boursière mondiale ne semble guère avoir le droit à l'erreur, et une publication décevante, même si elle est jugée peu probable par les experts, risquerait de déclencher un mouvement de panique sur les marchés en remettant sérieusement en cause les niveaux de valorisations élevés du secteur technologique américain.
Lorsque Nvidia se projette vers 2027/2028 en anticipant des commandes portant sur des dizaines de millions de GPU, un paramètre de taille figure parmi les grands absents : l'énergie.
Il va manquer 35 à 42 gigawatts d'ici 2028 (l'équivalent de 30 EP de 1.400Gw) pour alimenter en électricité les centaines de data-centers en projet : pas 3 ou 4 Gigawatts que la remise en service de toutes les centrales au gaz et au charbon existantes permettraient de suppléer... non juste 10 fois plus.
Et personne n'est capable d'expliquer comment ce gigantesque 'gap' de puissance va être comblé.

La publication de 'Nvidia' ne sera pas la seule à retenir l'attention des investisseurs cette semaine de l'autre côté de l'Atlantique, puisque les performances trimestrielles des grands distributeurs Walmart, Home Depot et Target permettront d'évaluer la santé de la consommation des ménages américains, un moteur essentiel de la croissance du pays.

Après un mois et demi d'attente, les intervenants prendront par ailleurs connaissance, ce jeudi, du rapport sur l'emploi pour le mois de septembre que le Département du Travail aurait dû faire paraître le 3 octobre dernier, mais dont la publication avait été contrecarrée par le brutal 'shutdown' qui s'était abattu sur les administrations fédérales.

Les chiffres de la balance commerciale américaine sortiront eux 24H plus tôt (publication prévue mercredi), quelques heures avant le compte-rendu de la dernière réunion de la Fed ('beige book') qui fournira quelques éléments intéressants concernant la réflexion au sein du comité stratégique de la banque centrale américaine après les propos très prudents concernant la nécessité d'une poursuite de l'assouplissement monétaire tenus la semaine passée par 3 gouverneurs de l'institution.

Autre indicateur de stress assez marquant : le bitcoin chute de -3% sous les 92.000$ (-27% depuis ses sommets) et l'Ethereum a fait une incursion sous les 3.000$