Wall Street : invoque encore et toujours l'imminence d'une baisse de taux
information fournie par Zonebourse 04/12/2025 à 07:32

Wall Street termine sur une note positive... et immanquablement, inexorablement, la baisse des taux attendue dans une semaine constitue le prétexte de l'avancée des indices US.

A 3 semaines de la fin de l'année 2025 et à l'issue des 100 dernières séances de hausse depuis mi-avril, il est difficile de trouver une seule séance positive où le commentaire "Wall Street salue les perspectives d'une prochaine baisse de taux" n'a pas été remis sur le tapis.

Ce n'est plus un "Leitmotiv", c'est un "mantra".

Puis on lit de façon quasi systématique depuis le rebond amorcé le 22 novembre que le mois de décembre est haussier dans 74% des cas depuis 80 ans, que les "habillages de bilans" font grimper les stars de l'année écoulée... et c'est conforme au schéma de cette journée du 3 décembre avec 12,2% sur Microchip, 11% sur On Semi, 5,7% sur NXP, 3,1% sur Palantir, 1,5% sur Alphabet, 1,3% sur Applied Materials.

Malgré ces locomotives, le Nasdaq-100 n'a pris que 0,2% à 25 606, plombé par les -2,5% de Microsoft, les -1,5% de Nvidia et Broadcom (qui appartiennent toutes au club des 1000 à 4000MdsUSD de "capi") puis les -4,9% de Netflix.

Le Dow Jones a dominé avec 0,9% et une clôture à 47 883, la 3e meilleure de l'Histoire, quasiment à égalité avec la 2e (qui remonte au 11 novembre), et le S&P 500 affiche 0,3% à 6850 (les 7000 sont à portée de main pour la fin de la semaine).

La séance a été ponctuée par la publication de nombreuses statistiques aux Etats-Unis, mais c'est l'évolution du marché du travail US -la boussole de la Fed- qui est devenu un enjeu majeur à une semaine du communiqué final du FOMC mercredi prochain : la question n'est plus de savoir si elle va baisser ses taux le 10 décembre (quasi-unanimité, consensus à plus de 90% ce soir), mais si elle va continuer en 2026 et ramener le loyer de l'argent à 3,00%.

Les espoirs de poursuite du cycle d'assouplissement monétaire sont ravivés par la destruction surprise de 32 000 emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis en novembre, une période où les embauches sont traditionnellement vigoureuses dans la distribution en amont de Thanksgiving.

L'enquête mensuelle du cabinet ADP s'inscrit aux antipodes des anticipations ( 10 000 postes) après les 47 000 créations d'emplois en octobre (chiffre révisé de 42 000 destructions de postes, soit 89 000 jobs d'écart, ce qui pose des questions sur la méthodologie et la fiabilité des données).

Par ailleurs, la croissance du secteur privé des Etats-Unis a finalement un peu décéléré en novembre, à en croire l'indice PMI composite de S&P Global qui est ressorti à 54,2 en donnée définitive, révisé de 54,8 en estimation flash et après 54,6 en octobre.

L'indice ISM des services présente un tableau plus positif : le secteur tertiaire a légèrement accéléré à 52,6 en novembre contre 52,4 le mois précédent, avec une amélioration de l'emploi (contradictoire avec ADP), tandis que le rythme des nouvelles commandes a ralenti.

Le prix du pétrole a mollement rebondi, le WTI ayant avancé de 0,7% à New York à plus de 59 USD : les médias font état d'une réunion infructueuse à Moscou mardi entre le président russe, Vladimir Poutine, et l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, tandis que Kiev revendique la destruction d'une portion de l'oléoduc Drougba (région russe de Tambov) qui avait déjà été ciblé quelques semaines auparavant.

Les cours du pétrole restent toutefois bas et une remontée aussi marginale n'a pas d'impact les marchés obligataires : le rendement des bons du Trésor efface 1,4 point de base, à 4,074%, tandis que le "2 ans" efface 1,6 point de base, à 3,500%.