Wall Street : déluge de records + des records de records, malgré les taux longs
information fournie par Zonebourse 18/09/2025 à 22:44

Le trimestre boursier (entamé le 20 juin dernier, précédente séance des '4 sorcières') va pulvériser pas mal de records, dont le record de records absolus battus par les indices US sur un intervalle de 3 mois, avec près de 60 au total (le Russell-2000 se joint au festival des '3 majeurs', in-extremis).

Le trimestre s'achève donc sur un quadruple 'bang' supersoniques sur les 4 principaux indices US (le Russel-2000 explose tous ses records avec +2,56% à 2.469Pts, 1er doublé record intraday/clôture depuis novembre 2021).

C'est vraiment historique à tous points de vue de voir tous les indices US pulvériser simultanément leurs records absolus... et avec 100% de 'doublés intraday/clôture'. Et ce n'est pas un hasard si cela survient au lendemain d'une baisse de taux de la FED (statistiquement, cela dope W-Street les 6 mois suivants), qui coïncide avec une veille de '4 sorcières' qui clôturera en fanfare le 3ème trimestre.

C'était le 25ème record pour le 'S&P' à 6.656 (+0,5% à 6.632 en clôture) qui affiche presque X 10 depuis mi-mars 2009 (666,7Pts post 'subprimes'), puis le 26ème record annuel du Nasdaq-100 qui bondit de +1% vers 24.455 (et 24.554 vers 17H15, dopé par les +22 7% d'Intel qui a gagné jusqu'à 30% en intraday, dans une ambiance de 'FOMO' jamais observée sur ce titre avec plus de un demi milliard d'actions échangées (Nvidia va investir 5Mds$ dans le capital de son concurrent).

A noter le nouveau record d'Alphabet (+1%), mais une lourdeur générale des '8 fantastiques', notamment de Tesla avec -2,1%.
Outre Intel, le Nasdaq a été dopé par Applied Materials (+6,5%), (+ASML (+7,7%) et Synopsys (+13%)... puis freiné par ARM (-4,5%) qui fournit Nvidia mais sera peut-être mis sur la touche à brève échéance.

Les investisseurs célèbrent t'ils juste les -25Pts annoncés hier soir par la Fed, une décision pourtant largement anticipée par le marché... où l'occasion était-elle trop belle d'arracher les cours vers le firmament à la veille des '4 sorcières' ?

La FED a en effet abaissé d'un quart de point l'objectif de taux de ses fonds fédéraux ('fed funds') pour le porter à 4%/4,25%, précisant que la décision avait été prise à l'unanimité, seul Stephen Miran, l'ex-conseiller de Donald Trump ayant rejoint le comité cette semaine, s'étant prononcé en faveur d'une baisse de taux plus marquée d'un demi-point.

Très attendues, les projections des gouverneurs de la Fed, les fameux 'dot plots', laissent entrevoir deux autres baisses de taux de 25 points de base cette année, en octobre puis en décembre, avant que les taux directeurs se rapprochent d'un niveau considéré comme 'neutre' de 3% d'ici à la fin 2026.

Les détenteurs de T-Bonds ne célèbrent pas avec le même enthousiasme que les investisseurs en actions les annonces de la Fed.

C'est bien le 'fait accompli' sur les T-Bonds qui succède à une décision largement anticipée par le marché (y compris 2 baisses de taux supplémentaires d'après les 'dot.plots')... mais de là à voir les taux longs se tendre de +4 à +5Pts en clôture, voilà un scénario un peu paradoxal.

Le rendement des Treasuries à 10 ans prend +4,3Pts vers 4,111% (4,138% au plus haut) après être tombé sous 4% mercredi soir, le '30 ans' affiche +5Pts vers 4,724% (après 4,743% au plus haut).

Si Jerome Powell a prédit un ralentissement de la croissance, 2 indicateurs sur 3 paraissent 'robustes' (donc pas favorables au scénario des baisses de taux) semblent recevoir un accueil enthousiasme : l'activité manufacturière dans la région de Philadelphie s'est redressée de +25,5Pts ce mois-ci, l'indice 'Philly Fed' étant passé de -0,3 en août à +23,2, son plus haut niveau depuis janvier.

Certes, cet indice est très 'volatile', mais lorsque l'écart dépasse +20Pts, c'est qu'il se passe quelque chose...

Les 3 principales composantes de l'indicateur de la FED de Philadelphie démontrent que l'activité générale courante, les nouvelles commandes et les livraisons ont tous augmenté, les deux premiers revenant en territoire positif.
L'indice de l'emploi est demeuré pratiquement inchangé.

La Fed de Philadelphie ajoute que les deux indices de prix ont ralenti, mais demeurent élevés, et que les indicateurs futurs de l'enquête suggèrent des attentes généralisées pour une croissance au cours des six prochains mois.

En ce qui concerne l'emploi, le Département du Travail annonce avoir enregistré 231 000 nouvelles inscriptions aux allocations chômage aux Etats-Unis la semaine du 8 septembre (contre 264.000, un chiffre en repli de 33 000 par rapport à la semaine précédente... une volatilité qui intrigue un peu.

La moyenne mobile sur quatre semaines -plus représentative de la tendance de fond- est quant à elle ressortie à 240 000, en repli anecdotique de 750 par rapport à la semaine précédente.

Enfin, le nombre de personnes percevant régulièrement des indemnités est ressorti à 1 920 000 la semaine du 1er septembre (soit la période disponible la plus récente pour cette statistique), en contraction de 7000 par rapport à la semaine précédente.

Petite bémol avec les indicateurs avancés qui reculent de -0,5% après -0,1% en juillet (consensus de 0,2%), et c'est un signal précurseur assez fiable d'un ralentissement de l'activité... mais le fait est que l'économie US part d'un pic de +3,3% de croissance au 2ème trimestre, la récession est encore loin.