Wall Street : 2 nouveaux records intraday, la prudence l'emporte avant la FED
information fournie par Zonebourse 16/09/2025 à 23:56

Wall Street avait ouvert sur de nouveaux records mais les investisseurs ont peut-être commencé à se demander si le 'fait accompli' ne pourrait se manifester demain : les indices US ont marqué le pas.
Le Nasdaq-100 à aligné dès l'ouverture son 10ème zénith historique consécutif à 24.320 points, le S&P500 à inscrit son 6ème consécutif à 6.627Pts) mais ces gains ne 'tiennent pas' et le 'S&P' s'effrite de -0,13%, le Dow Jones de -0,37% et le Nasdaq finit dans le rouge (-0,08%), malgré Tesla et ses +2,8% .

Après 10 jours de hausse funiculaire inspirée par la thématique de la baisse des taux, les intervenants redeviennent prudents et gardent leurs yeux tournés vers la Fed, dont le comité de politique monétaire (FOMC) entame aujourd'hui ses débats avant la présentation de ses conclusions demain dans la soirée.

La conférence de presse de son président, Jerome Powell, sera particulièrement suivie, car le marché a le sentiment que la banque centrale pourrait accélérer la cadence de ses baisses de taux d'ici à la fin de l'année, au vu de l'accès de faiblesse que connaît actuellement l'emploi américain.

Mais l'anticipation de ces mesures a déjà alimenté la hausse des marchés ces dernières semaines, surtout à Wall Street, et leur officialisation formelle pourrait déclencher des prises de bénéfices, dans une situation où l'on achète la rumeur avant de vendre la nouvelle.
Par ailleurs, l'indépendance de la FED semble mise à mal : le Sénat a confirmé la nomination de Stephen Miran, un proche conseiller de Donald Trump, au poste de gouverneur de la Fed, une entorse à l'indépendance de la banque centrale américaine et de constituer un facteur de déstabilisation des marchés financiers... même si Lisa Cook reste à son poste, une décision de justice ayant statué sur la nullité de la procédure de limogeage engagée par Trump.

En outre, certains professionnels commencent à s'inquiéter d'un risque de divergence entre la trajectoire stratosphérique des marchés d'actions et des signaux macroéconomiques qui semblent de plus en plus moroses.

'Le S&P 500 a une valorisation élevée voire très élevée d'un point de vue historique', souligne Alexandre Baradez, responsable de l'analyse marchés chez IG France.
'Si l'on prend par exemple le ratio cours/bénéfices anticipés (P/E forward), il est proche de 23, un niveau atteint seulement à deux reprises sur les 40 dernières années : lors de la bulle post-Covid et, avant cela, lors de la bulle Internet', poursuit-il.
'Toute correction ou consolidation serait clairement la bienvenue sur le S&P 500 ou encore le Nasdaq100 pour faire dégonfler le risque de bulle', juge le stratège.

'Pas besoin de chercher bien loin pour voir ce qui cloche', opine Henry Allen, chez Deutsche Bank. 'Ces deux dernières semaines, les chiffres économiques se sont nettement dégradés, poussant les investisseurs à anticiper des baisses de taux plus agressives', ajoute-t-il.

'Le risque géopolitique reste élevé : des drones russes ont récemment survolé la Pologne et Israël a frappé au Qatar. Parallèlement, les craintes budgétaires restent bien présentes et l'impact complet des tarifs douaniers n'a pas encore frappé. Et signe classique de panique : l'or bat des records', explique le stratège.

Dans ce contexte, les ventes de détail aux États-Unis, attendues à 14h30, ont un peu douché l'optimisme des marchés obligataires : après avoir augmenté de 0,6% en rythme séquentiel en juillet (chiffre révisé d'une estimation initiale qui était de +0,5%), les ventes de détail aux Etats-Unis ont progressé au même rythme en août, surpassant largement les attentes des économistes.

En excluant le secteur automobile (véhicules et équipements), à l'évolution parfois volatile, elles se sont accrues de 0,7% le mois dernier, une hausse là aussi au-dessus du consensus, après une augmentation de 0,4% le mois précédent.

Toujours selon le Département du Commerce, les ventes de détail américaines ont progressé de 5% en août par rapport au même mois de 2024, marquant ainsi une accélération par rapport à la croissance annuelle de 4,1% observée en juillet.
La production industrielle des Etats-Unis s'est accrue de 0,1% en août selon la Réserve fédérale, après une baisse de 0,4% en rythme séquentiel en juillet (révisée par rapport à un repli de 0,1% estimé initialement).

La Fed précise que dans le détail, la production manufacturière proprement dite a augmenté de 0,2% en août, soutenue en particulier par une hausse de 2,6% de la production automobile, et que celle du secteur minier a progressé de 0,9%.

Toujours selon la Réserve fédérale, le taux d'utilisation des capacités dans l'industrie américaine s'est maintenu stable à 77,4% en août, un niveau inférieur de 2,2 points à sa moyenne de long terme (1972-2024).
Alors que les biens de seconde main n'ont jamais été aussi nombreux à la vente depuis 2007, l'indice NAHB de la confiance des constructeurs immobiliers ressort à 32 en septembre, contre 34 attendu, après 33 en juillet (et 42 un an plus tôt)... et 39% d'entre eux baissent le prix des nouveaux logements mis en vente (contre 37% en août).

Par ailleurs, les prix à l'importation ont progressé de +0,3%, ce qui bloque la détente du rendement des Treasuries: le '10 ans' se dégrade de +0,7Pt vers 4,028%, le '30 ans' stagne vers 4,65%.