Vivendi conteste les allégations de la Commission européenne concernant l'acquisition de Lagardère information fournie par AOF 18/07/2025 à 18:28
(AOF) - Vivendi a annoncé avoir pris acte de la communication de griefs de la Commission européenne et en conteste les allégations. Il s’agit d’une enquête formelle au sujet de l’acquisition du contrôle exclusif du groupe Lagardère par Vivendi. Le groupe présidé par Vincent Bolloré précise que le document de la Commission européenne présente les résultats provisoires de l’instruction et marque seulement l’ouverture de la phase contradictoire de la procédure. Il n’établit donc pas l’existence à ce jour d’une infraction et n’impose pas de sanction.
Vivendi va examiner les griefs de la Commission européenne et y répondra de manière argumentée.
Elle a adressé une communication de griefs au groupe français pour violation possible des règles communautaires en matière de concentrations en mettant en œuvre l'acquisition de Lagardère avant l'approbation de la concentration.
Bruxelles considère à titre préliminaire que Vivendi s'est engagé dans un ensemble de pratiques qui démontrent que la société a exercé une influence déterminante sur Lagardère avant la notification de l'opération à la Commission le 24 octobre 2022 ; entre la date de notification et la décision d'autorisation conditionnelle de la Commission du 9 juin 2023, mais aussi entre la décision d'autorisation conditionnelle de la Commission du 9 juin 2023 et la décision d'approbation du dernier acheteur de la Commission du 8 novembre 2023.
En particulier, l'enquête de Bruxelles a révélé que Vivendi suivait de près et intervenait régulièrement dans les décisions stratégiques concernant la ligne éditoriale ainsi que les couvertures et les articles de Paris Match et le Journal du Dimanche. Vivendi est également intervenu dans les décisions de ressources humaines concernant les licenciements et les recrutements de journalistes pour les deux publications. Elle a également montré que Vivendi était intervenu dans la grille des programmes de la radio Europe 1 ainsi que dans les décisions de recrutement et de licenciement du personnel de cette dernière.
" L'envoi d'une communication des griefs ne préjuge pas du résultat final de l'enquête ", a rappelé Bruxelles.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Holding spécialisé dans les contenus, les médias et les divertissements avec, pour principales participations : Gameloft, détenu à 100 %, Universal Music Group ou UMG (9,94 %), Banijay Group (19,21 %), MediaForEurope (19,78 %), Prisa (11,87 %) et Lagardère (4,73 %) ;
- Chiffre d’affaires de 297 M€ Mds€ apporté quasi-totalement par Gameloft et réalisé à 50 % dans les Amérique et 34 % en Europe ;
- Ambition : création de valeur via des prises de participation de long terme dans des groupes de premier plan auxquels sont apportés l’expertise des équipes de la holding ;
- Capital contrôlé à 29,9 % et 29,86 % des droits de vote par le Groupe Bolloré, devant les salariés (2,32% et 3,34 %), le conseil de surveillance de 8 membres étant présidé par Yannick Bolloré et le directoire de 4 membres par Arnaud de Puyfontaine.
Enjeux
- Agilité du modèle d’affaires :
- après la scission du groupe fin 2024 et la sortie totale de Canal +, Havas Group et, celle, partielle, de Louis Lagardère Group, focus sur :
- restructuration opérationnelle et financière de Gameloft (293 M€ de revenus) et déploiement de l’offre, des jeux sur mobiles vers les PC, consoles et plateformes,
- accompagnement des participations et les cessions,
- innovation fondée sur l’émergence de créateurs locaux, sur l’offre de plateformes et d’incubateurs de création et sur l’investissement dans des sociétés innovantes ;
- Stratégie environnementale remaniée avec objectif 2035 vs 2018 :
- réduction de 71 % des émissions de CO2 des activités :
- réduction de 43 % de la totalité des émissions (transports, déplacements, déchets…) ;
- Renforcement en juin de la position dans Louis Lagardère à hauteur de 9,36 % des actions et 13,21 % des droits de vote ;
- Bilan renforcé à fin mars avec le recul de la dette nette à 412 M€ (vs 2,1 Mds€ face à des fonds propres de 4,59 Mds€ à fin décembre), via l’encaissement de la vente, pour 684 M€, de la quasi-totalité de la position dans TIM.
Défis
- Evolution de l’actif net réévalué, en hausse à 5,06 € par action au 31 mars ;
- Sensibilité boursière à la valorisation de UMG ;
- Interrogation sur le maintien de la participation de 1,04 % dans Telefonica ;
- Incertitudes sur le traitement judiciaire de la scission de Vivendi, le groupe portant en cour de Cassation le jugement de la cour d’appel de Paris, ayant désavouél’AMF ;
- Après une stabilité du chiffre d’affaires à fin mars, la direction aborde 2025 avec « confiance malgré un contexte macro-économique tendu » ;
- Dividende 2024 de 0,4 € et poursuite du programme de rachats d’actions.