Visiomed : stopper l’hémorragie financière

information fournie par Biotech Finances 09/05/2018 à 20:23

Le Thermoflash, thermomètre sans contact, produit phare de Visiomed. (crédit : Visiomed)

Des résultats annuels catastrophiques et une suspension de cotation ont précédé l’annonce, le 6 mai dernier, du départ du PDG de Visiomed. Eric Sebban jette l’éponge, onze ans après avoir créé la société, entrée en bourse en 2011. Il laisse les commandes à Olivier Hua, un financier (Turenne Capital, Oddo) qui a investi dans la société dès 2009, siège au conseil d’administration depuis 2012 et occupe les fonctions opérationnelles de directeur général délégué depuis 2015.

Ce dernier, qui dévoilera son plan stratégique mi-juillet courant, est déjà en quête d’un partenaire – industriel ou financier – qui pourrait entrer au capital de Visiomed, indirectement, via sa filiale dédiée à l’e-santé, Bewellconnect.

Les mauvais résultats de l’exercice 2017, publiés le 30 avril dernier – une perte nette de 13,2M€, sans amélioration par rapport à 2016 (-13,4M€) et supérieure au chiffre d’affaires – ont précipité ce changement de gouvernance, qui intervient à quelques jours de l’assemblée générale des actionnaires. Celle-ci est prévue officiellement le 15 mai prochain mais sera probablement reporté au 29 mai, le quorum ayant peu de chances d’être atteint sur première convocation.

La société, qui a levé près de 56 millions d’euros depuis 2011 (lire ci-dessous), dont le nombre d’actions en circulation est passé, sur la période, de 2,6 à 28,4 millions et dont les pertes cumulées sur ces sept années atteignent 48,6 millions d’euros, est aujourd’hui aux abois.

Des accords qui tardent à se matéraliser

Si son activité historique, la commercialisation en pharmacie de produits, dont le fer de lance est le thermomètre sans contact Thermoflash, enregistre une croissance honorable, Bewellconnect peine à décoller. Cette filiale, qui absorbe l’essentiel des dépenses de R&D et de marketing de la société, se veut pionnière en e-santé. Elle a développé une gamme de dispositifs connectés (tensiomètre, balance, électrocardiogramme, lecteur de glycémie, etc.), associée à une application logiciel, ainsi qu’une plateforme de télésurveillance des données de santé (BewellXpert) et une station de télémédecine (Visiocheck).

«Pour BewellConnect, le catalyseur pour un décollage de la croissance serait la signature d’accords avec des compagnie d’assurance, aux Etats-Unis en particulier», explique un analyste. C’est précisément ce à quoi travaille Olivier Hua, depuis les Etats-Unis. Mais ces accords tardent à se matérialiser et le chiffre d’affaire de la filiale reste insignifiant. La société espère aussi, dès cette année, vendre quelque 300 stations Visiocheck à des pharmacies, dans les déserts médicaux. Les dirigeants se targuent d’avoir déjà reçu plusieurs dizaines de commandes fermes en début d’année, « mais cette objectif annuel paraît néanmoins très ambitieux », poursuit l’analyste.

Qu’elle se fasse par le biais de BewellConnect ou directement au niveau de la maison mère, une nouvelle augmentation de capital aura le même effet dilutif pour les actionnaires existants. Mais il faudra inévitablement passer par là, Visiomed ne disposant que de 3,4 millions d’euros de trésorerie nette à fin décembre.

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