Vinci : le paquebot continue d'avancer information fournie par Investir 13/11/2024 à 09:00
L'allure a tendance à se réduire, mais le paquebot Vinci continue à filer droit sur son ère. A fin septembre, le groupe a publié un chiffre d'affaires à neuf mois de 52,3 milliards d'euros, en hausse de 3,3%, dont 2,5% de croissance organique. Au troisième trimestre, comme lors des périodes précédentes, les branches Concessions (+ 8,1%) et Energie (+ 3,3%) ont fait preuve d'un dynamisme particulier à données comparables. Déception passagère en revanche sur Cobra IS, ses ventes ont reculé de 2,9% au troisième trimestre, affectées par des décalages de projets au Brésil, et sur la construction, en repli de 2,6% pendant cette période également, en raison de «phasages» de projets et d'une baisse d'activité en Afrique.
Autre point à relever: le niveau du carnet de commandes au 30 septembre, d'un montant de 66,8 milliards d'euros et qui a progressé de 6% sur un an, soit quatorze mois d'activité des branches Energie et Construction. La direction a été ainsi en mesure de confirmer ses prévisions annuelles: «une nouvelle hausse du chiffre d'affaires, mais d'une ampleur moindre que celle réalisée en 2023, cette hausse s'accompagnant d'une progression des résultats opérationnels».
Sélectivité des contrats
Dans un contexte de poursuite de la croissance, les marges d'exploitation de Vinci Energies et de Cobra IS sont appelées à continuer à progresser, ce qui sécurise ces anticipations. La demande globale reste très ferme dans l'énergie, ce qui permet de faire preuve de sélectivité et justifie la politique de croissance externe régulière de Vinci Energies (vingt et une acquisitions cette année) pour engranger de la force de travail.
L'aérien a dépassé en nombre de passagers le niveau de 2019. Les autoroutes gardent la marque des mouvements sociaux de janvier, mais ont bénéficié d'augmentations des tarifs. Au passage la direction s'est déclarée réceptive aux recommandations du Sénat, favorable au maintien d'un système autoroutier financé par les péages, et à des concessions de durée plus réduite sur des portions de réseaux moins étendues.
Sur le front des nouvelles taxes, le groupe a calculé que, en l'état, le nouvel impôt sur les grandes entreprises va lui coûter 400 millions d'euros, soit 8% du bénéfice net attendu en 2024. Le dividende que nous anticipions sera-t-il revu en baisse? Vinci distribue habituellement la moitié de ses profits mais a su aller au-delà face à des situations exceptionnelles, comme la Covid-19. La taxe programmée pour deux ans correspond à ce cas de figure.
La régularité offerte par les concessions et les perspectives particulièrement porteuses dans les services à l'énergie justifient d'acheter la valeur, malgré le risque fiscal.
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