PARIS, 14 janvier (Reuters) - Les banques françaises doivent
exercer une vigilance accrue sur les crédits immobiliers
qu'elles accordent à leurs clients ou pourraient être
contraintes de provisionner une "surcharge en capital" pour les
prêts non conformes, a mis en garde mardi le gouverneur de la
Banque de France, François Villeroy de Galhau.
La baisse historique des taux d'intérêt de ces dernières
années a conduit de nombreux ménages français à contracter des
crédits pour financer l'achat d'une maison ou refinancer de
précédents prêts.
En un an, les crédits immobiliers en France ont crû de près
de 7%, poussant les cours de l'immobilier et portant
l'endettement des ménages à des niveaux record.
Face à ce risque de surchauffe, le Haut conseil de stabilité
financière a recommandé https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/hcsf/HCSF20191212_R2019_1_Recommandation.pdf
le mois dernier que les remboursements liés à un crédit
immobilier soient strictement plafonnés à 33% des revenus des
ménages et que la durée d'un prêt n'excède pas 25 ans (5% des
crédits dépassent cette durée, note https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/hcsf/HCSF20191212_Communique_de_presse.pdf
le Haut conseil).
Cette recommandation, a souligné François Villeroy de
Galhau, "s'applique à tous les nouveaux prêts déposés depuis ce
mois de janvier. Cela veut dire, en clair, que des dérives
doivent s’arrêter, et des comportements doivent changer, vite".
"Sinon, nous passerions à une surcharge en capital pour les
prêts non conformes, même si cela ne fait pas partie de mes
voeux", a-t-il prévenu dans ses voeux aux acteurs de la place
financière.
Il a également demandé aux banques de mieux gérer leur
tarification de sorte que leurs marges soient suffisantes "pour
couvrir les coûts et les risques associés aux crédits
immobiliers".
(Leigh Thomas
version française Henri-Pierre André)