Veolia: le bénéfice net grimpe de 17,1% en 2024 porté par le nouveau plan stratégique
information fournie par Boursorama avec AFP 27/02/2025 à 11:24

( AFP / ERIC PIERMONT )

Malgré un contexte économique "défavorable" et de nombreux "vents contraires", le géant français des services à l'environnement Veolia a annoncé jeudi un bénéfice net en forte progression en 2024, porté par son plan stratégique.

Le groupe entend choyer ses actionnaires avec un rachat d'actions et une nette hausse du dividende.

Le bénéfice net a atteint 1,098 milliard d'euros, en hausse de 17,1%, grâce à la première année de déploiement du plan stratégique "GreenUp" qui prévoit un recentrage du portefeuille du groupe vers des technologies de pointe, plus rentables, a expliqué Veolia.

Le chiffre d'affaires a baissé de 1,45% (taux de change et périmètres courants) en raison notamment du recul des prix de l'énergie, mais la croissance organique à données comparables est de 5% à 44,7 milliards d'euros.

Le léger repli des ventes s'explique essentiellement par la cession de la Sade, filiale spécialisée dans les travaux de génie civil et la construction ou la remise en état des réseaux d'eau et d'infrastructures, qui représentait un chiffre d'affaires conséquent, de plus d'un milliard d'euros.

La directrice générale du groupe, Estelle Brachlianoff, a qualifié ces résultats d'"historiques", malgré "des vents contraires divers", d'ordre macroéconomique, géopolitique et liés au prix de l'énergie.

Les nouvelles priorités de développement de Veolia - que le groupe appelle ses "boosters de croissance" (déchets dangereux, technologies de l'eau, énergie locale) - ont progressé de 6,6%, contre 4,4% pour les activités socles (eau municipale, déchets solides, chauffage urbain, réseaux de froid).

- Lutte contre les "polluants éternels" dans l'eau -

Parmi les sujets porteurs, la lutte contre les "polluants éternels" ou PFAS présents dans l'eau, qui "n'était pas un sujet il y a deux ans", selon Mme Brachlianoff, a représenté 205 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2024. Le groupe vise au moins un milliard d'euros d'ici la fin de la décennie.

Concernant la dynamique des différentes régions où Veolia est implanté, l'Amérique latine (+10,9%), l'Afrique/Moyen-Orient (+6,1%) et le Pacifique (+7,7%) ont porté la croissance. Le chiffre d'affaires de l'Europe hors France est lui en recul de 3,6% en raison de la baisse des prix de l'énergie.

En France, en dépit de la situation financière très compliquée des collectivités, le groupe a obtenu des augmentations de tarifs de 4,5% sur le traitement de l'eau.

Illustration du dynamisme hors d'Europe, Mme Brachlianoff a annoncé le gain d'un nouveau contrat en Australie, d'un montant de 850 millions de dollars australiens (environ 511 millions d'euros), avec la construction et l'exploitation pendant 20 ans d'une installation de recyclage des déchets dans la capitale Canberra.

Alimentée notamment par un système de production solaire sur le toit, "cette installation ultramoderne recyclera 1,3 million de tonnes de matériaux sur 20 ans, provenant des habitants de Canberra et des communes voisines des Tablelands du Sud et de la Côte Sud", a indiqué le groupe.

Conséquence des bons résultats, le conseil d'administration de Veolia proposera une hausse du dividende de 12% à 1,40 euro par action.

En outre, "nous allons racheter des actions sur la période 2025-2027, pour compenser les effets du plan d'actionnariat salarié et éviter la dilution de nos actionnaires liés à ces plans", a indiqué Mme Brachlianoff, une opération qu'elle a présenté comme une première dans l'histoire du groupe.

La dette du groupe a légèrement baissé, à 17,8 milliards d'euros.

Pour 2025, malgré un contexte qui devrait rester compliqué, le groupe table sur "des objectifs ambitieux", selon Mme Brachlianoff, qui escompte une croissance organique "solide" du chiffre d'affaires, une croissance de l'Ebitda -un indicateur mesurant la rentabilité de l'entreprise- de 5 à 6% et un objectif de synergies cumulées du rapprochement avec Suez rehaussé à 530 millions d'euros à fin 2025, contre 500 millions d'euros.