Vente du Doliprane: "trop tôt" pour dire quel montant sera réinvesti, explique Sanofi information fournie par Boursorama avec AFP 24/10/2024 à 16:22
Il est encore trop tôt pour dire comment Sanofi utilisera précisément le montant de la vente polémique de sa filiale produisant le Doliprane, entre réinvestissements et versements aux actionnaires, a expliqué jeudi un cadre du groupe.
"L'opération est en cours: elle doit s'exécuter (et) se terminer donc c'est un peu tôt pour être précis sur l'allocation de telle ou telle partie de ces fonds sur les différentes priorités", a déclaré Pierre Vergriete, directeur financier du groupe pour la France, lors d'une audition devant les députés.
Sanofi a confirmé lundi vendre la moitié du capital d'Opella, sa filiale fabriquant le Doliprane et d'autres traitements grand public, au fonds américain CD&R.
L'opération, qui valorise Opella 16 milliards d'euros et devrait donc rapporter environ huit milliards à Sanofi, suscite de vives inquiétudes dans le monde politique, sur fond de préoccupations sur la disponibilité à terme du Doliprane, ainsi que sur le maintien de l'emploi dans les usines françaises produisant le traitement.
Un accord entre l'Etat, Sanofi et CD&R prévoit néanmoins d'imposer de nombreuses conditions pour garantir notamment la production du Doliprane en France, l'approvisionnement du marché français et la préservation des emplois sur les sites nationaux. La banque publique Bpifrance devrait par ailleurs représenter l'Etat à hauteur de 2% du capital.
Si les dirigeants de Sanofi auditionnés jeudi, parmi lesquels Audrey Duval qui préside le groupe pour la France, ont réitéré ces engagements, ils ont aussi été interrogés à plusieurs reprises sur l'usage qui serait fait des fonds issus de la vente.
Dans une interview publiée cette semaine, Paul Hudson, directeur général de Sanofi, avait précisé que l'argent serait consacré à des réinvestissements et des acquisitions, mais aussi qu'une "partie" serait "accordée aux actionnaires".
Les cadres de Sanofi se sont abstenus d'en dire plus jeudi, laissant néanmoins entendre qu'une part importante serait allouée au développement du groupe.
"C'est une opération de développement et de croissance, ce n'est pas une opération financière", a insisté M. Vergriete, même s'il est "normal que les actionnaires voient leur investissement justement rémunéré".