Valneva : un «pipeline» flambant neuf dans les vaccins

information fournie par Biotech Finances 20/03/2018 à 08:38

La société n’a pas encore connu le succès avec sa technologie originelle, EB66, qui permet de produire des vaccins à partir d’une lignée cellulaire. (crédit : Adobe Stock)

Lundi 19 mars, la biotech lyonnaise a publié les premiers résultats, positifs, d’un essai clinique intermédiaire (phase I) évaluant VLA 15, son vaccin en développement pour la prévention de la maladie de Lyme, auprès de 179 patients. Le critère principal de l’étude (le profil d’innocuité et de tolérance) a été atteint. L’immunogénicité du produit, c’est-à-dire sa capacité à générer des anticorps spécifiques contre les différents sérotypes de la protéine A (Ospa) de la maladie des Lyme, a également été démontrée. Un signal prometteur quant à sa potentielle efficacité.

Trois programmes en développement clinique

Cette annonce confirme donc que le programme est sur bons rails, alors que les dirigeants de Valneva espèrent le faire entrer en phase intermédiaire (II) dans cours du second semestre 2018. Elle parachève aussi la relance du portefeuille de produits en développement («pipeline») de Valneva.

Rappelons que, la semaine dernière, la biotech spécialisée dans les vaccins annonçait le lancement d’une phase I (premières évaluations chez l’homme) avec VLA1553, un candidat-vaccin contre le virus du Chikungunya, tandis que, trois semaines auparavant, c’est VLA1601, un autre vaccin expérimental, co-développé avec la société américaine Emergent Biosolutions, qui faisait ses premiers pas en clinique, dans l’infection au virus Zika. Désormais, avec trois programmes en développement clinique, la valorisation de Valneva ne dépend plus seulement de son portefeuille de vaccins «commerciaux».

Manque de catalyseurs en Bourse

La société entrée en Bourse en 2007 (sous le nom de Vivalis), n’a pas (encore) connu le succès avec sa technologie originelle, EB66, qui permet de produire des vaccins à partir d’une lignée cellulaire, qui a pourtant été évaluée, sous accord de licence, par plusieurs dizaines de groupes pharmaceutiques. Sous contrainte, elle a opéré une mutation, à partir de 2012, jusqu’à devenir une société commerciale… spécialisée dans les vaccins.

Son chiffre d’affaires est passé de 42 millions d’euros en 2014 à 110 millions en 2017, portée par les vaccins Ixiaro (encéphalite japonaise, hérité de la fusion avec Intercell en 2012) et Dukoral (diarrhée du voyageur, racheté à J&J en 2015). Quant à son excédent brut d’exploitation (Ebitda), il est positif depuis 2016. Pourtant, faute de catalyseur et de perspectives de «saut de valeur», ces performances n’ont que peu contribué au rebond du titre. Il progresse toutefois de plus de 30% depuis le début de l'année.

La maladie de Lyme en forte progression

Valneva peut aujourd’hui compter sur ce jeune «pipeline» pour soutenir sa valorisation. En particulier sur VLA15, le seul vaccin aujourd’hui au stade clinique dans la maladie de Lyme, une pathologie infectieuse, véhiculée par les tiques, qui est mal diagnostiquée et en forte progression. Le nombre de patients, en Europe et aux Etats-Unis dépasserait aujourd’hui les 600.000. En outre, l’espoir est permis de voir le programme VLA84 relancé. Ce vaccin prophylactique, en développement contre le clostridium difficile (une infection nosocomiales) a franchi avec succès mi-2016 la phase intermédiaire (phase II) des essais cliniques.

Il attend depuis, qu’un industriel de la pharmacie daigne le prendre en licence et en finance une phase III. Mais l’abandon, en janvier, par Sanofi de son propre candidat-vaccin, dans cette indication dégage l’horizon concurrentiel. Face à Valneva, seul le géant américain Pfizer est encore en lice. Son vaccin est en phase III depuis mars 2017 et les résultats sont attendus en septembre 2020. Le marché potentiel de ce type de produit est estimé, par les analystes à plus d’un milliard de dollars par an.

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