USA-Des Marines déployés à Los Angeles où les tensions perdurent information fournie par Reuters 10/06/2025 à 16:45
(Actualisé avec arrivée des Marines)
Plusieurs centaines de Marines ont été déployés mardi à Los Angeles où ils stationneront jusqu'à l'arrivée de renforts de la Garde nationale dans la ville californienne secouée par des manifestations hostiles à la politique de Donald Trump en matière d'immigration.
Issus d'un bataillon de Camp Pendleton, situé au sud de Los Angeles, ces 700 Marines, vont être déployés temporairement pour contribuer à protéger le personnel des services d'immigration (ICE) et les biens fédéraux, a précisé l'armée américaine.
D'après un responsable américain s'exprimant sous couvert d'anonymat, l'administration fédérale de Donald Trump n'a pour l'heure pas invoqué la loi contre l'insurrection, qui autoriserait les troupes à participer directement au maintien de l'ordre face aux civils.
En parallèle, l'Etat de Californie a engagé une procédure en justice pour bloquer le déploiement de soldats de la Garde nationale ordonné dimanche par Donald Trump, montre une plainte déposée lundi, dénonçant une mesure illégale contraire à la souveraineté de l'Etat californien et aux lois fédérales.
Le gouverneur de Californie, le démocrate Gavin Newsom, a dit avoir été informé de l'intention de Donald Trump de déployer 2.000 membres supplémentaires de la Garde nationale à Los Angeles face aux manifestations contre les raids anti-immigrés menés dans le sud de la Californie.
Ce mouvement de contestation est d'une ampleur sans précédent depuis que Donald Trump, revenu au pouvoir en janvier dernier, a entrepris à travers les Etats-Unis ce qu'il a présenté comme le plus important programme de déportation de migrants de l'histoire du pays - l'une de ses principales promesses de campagne électorale.
Le chef de la police de Los Angeles, Jim McDonnell, a déclaré que son département n'avait pas reçu de notification formelle de l'arrivée de Marines dans la ville, qu'il a dit considérer comme un "important défi logistique et opérationnel".
Plus tôt dans la journée, Donald Trump a répété ne pas avoir eu d'autre choix que de déployer des troupes à Los Angeles pour éviter que la violence ne dégénère.
Les démocrates estiment que la décision du président républicain constitue un abus de pouvoir.
Via le réseau social X, les services de Gavin Newsom ont déclaré que "le niveau d'escalade est complètement injustifié et sans précédent".
Donald Trump a dit soutenir la proposition, émise par son "tsar des frontières" Tom Homan, de procéder à l'arrestation du gouverneur démocrate de Californie. "Je le ferais si j'étais à la place de Tom", a déclaré le chef de la Maison blanche à des journalistes, ajoutant que c'était une idée "géniale".
Pour une quatrième journée consécutive, des manifestants se sont rassemblés lundi à Los Angeles. Plus de 1.000 contestataires, réunis devant un centre de détention fédérale où ont été placés des immigrés, ont scandé "Libérez-les tous".
Un cordon de sécurité a été formé par la Garde nationale et la police locale autour du bâtiment.
Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs autres villes à travers les Etats-Unis, notamment à New York, Philadelphie et San Francisco.
(Reportage de Jane Ross, Jorge Garcia, Brad Brooks et Arafat Barbakh à Los Angeles, Idrees Ali et Phil Stewart à Washington, avec la contribution de Sandy Hooper, Daniel Trotta, Doina Chiacu, Steve Holland, Nandita Bose; version française Jean Terzian et Nicolas Delame, édité par Kate Entringer)