(Actualisé avec communiqué d'UniCredit, cours de clôture)
FRANCFORT/LONDRES, 14 mai (Reuters) - UniCredit CRDI.MI a
franchi une nouvelle étape dans les préparatifs d'une éventuelle
offre d'achat de Commerzbank CBKG.DE en chargeant des
banquiers d'investissements, dont un ex-membre du gouvernement
allemand, de la conseiller, a appris Reuters auprès de trois
sources proches du dossier.
La première banque d'Italie a engagé Lazard LAZ.N et son
banquier Jörg Asmussen, ancien ministre délégué allemand des
Finances, ainsi que JPMorgan JPM.N , ont précisé les sources.
Dans un communiqué, UniCredit a déclaré vouloir préciser
qu'aucun mandat bancaire n'avait été signé en lien avec une
éventuelle opération de marché.
Le groupe a réaffirmé que son plan stratégique était fondé
sur la croissance organique et qu'un nouveau plan serait
présenté le 3 décembre.
En Bourse, le titre UniCredit a fini en baisse de 1,69% à la
Bourse de Milan après les informations de Reuters, l'une des
plus fortes baisses de l'indice Stoxx européen du secteur
bancaire .SX7P , qui a gagné 0,85% sur la journée. A Francfort,
l'action Commerzbank a pris 4,34%, la meilleure performance de
l'indice, portant sa capitalisation à 9,67 milliards d'euros
selon les données Refinitiv.
Il est difficile d'évaluer si et quand une offre pourrait
être faite mais la direction d'UniCredit réfléchit depuis
longtemps à une expansion en Allemagne, selon des personnes au
fait de la question. UniCredit possède déjà la banque allemande
HVB, basée à Munich.
UniCredit, concentrée sur son plan de redressement qui
s'achève cette année, a notamment dû attendre l'issue des
négociations de fusion entre Commerzbank et Deutsche Bank
DBKGn.DE , qui se sont récemment soldées par un échec.
En engageant Lazard, l'administrateur délégué d'UniCredit,
Jean Pierre Mustier, espère que Jörg Asmussen pourra plaider sa
cause auprès du ministre allemand des Finances Olaf Scholz, tous
deux issus du parti social-démocrate.
JPMorgan, Lazard, Commerzbank et le ministère allemand des
Finances n'ont pas souhaité faire de commentaire. Jörg Asmussen
n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.
Le succès de toute opération de rapprochement dépendra en
partie du gouvernement allemand, l'Etat détenant une
participation de 15% dans Commerzbank depuis un plan de
sauvetage nécessité par la crise financière de 2007-2008.
Un responsable allemand a déclaré que le gouvernement serait
ouvert à une fusion de Commerzbank avec une banque européenne,
comme UniCredit.
Mais un accord qui lierait l'une des plus grandes banques
d'Allemagne avec l'Italie, aux prises avec une lourde dette,
pourrait s'avérer difficile à vendre à Berlin.
(Arno Schuetze et Pamela Barbaglia, avec Silvia Aloisi à Milan,
Dominique Rodriguez pour le service français, édité par Benoît
Van Overstraeten et Marc Angrand)