Une semaine sur les marchés : le recap du 6 au 10 octobre
information fournie par Boursorama 10/10/2025 à 12:00

recap (Crédits: Boursorama - A. Morris)

Lundi 6 octobre

CAC 40 : -1,36% à 7.971,78 points et 4,2 milliards d'euros échangés

La séance

La Bourse de Paris a terminé en nette baisse, les investisseurs digérant la démission du Premier ministre français Sébastien Lecornu après avoir dévoilé dimanche soir une partie de son gouvernement. Le CAC 40 creuse l'écart avec ses homologues européens : l'indice vedette de la Bourse de Paris s'est en effet octroyé 8,01% depuis le 1er janvier, pendant que le Dax de Francfort évolue proche de ses sommets et a gagné 22,45% sur la même période, et que le FTSE 100 à Londres enchaine les records en séance, prenant 15,98% depuis le début de l'année. Parmi les actions les plus affectées par la crise politique française figurent les banques : Société Générale a terminé en forte baisse de 4,23% à 54,32 euros, Crédit Agricole a lâché 3,43% à 16,34 euros et BNP Paribas a cédé 3,21% à 75,50 euros. Les cours des banques françaises, très sensibles au coût de la dette françaises, n'ont pas résisté à la hausse brutale du taux d'intérêt de la France à dix ans, passé de 3,51% vendredi en clôture à 3,61% juste après la démission de Sébastien Lecornu, avant de terminer à 3,57 à la clôture lundi soir. En comparaison, le taux allemand à dix ans a terminé à 2,72%, plutôt stable par rapport à son niveau de vendredi (2,70%). Le "spread", ou l'écart entre les taux d'emprunt français et allemand à 10 ans sur les marchés, atteint désormais 0,85 point de pourcentage. Avant la dissolution de l'Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin 2024, cet écart était d'environ 0,50 point de pourcentage.

Les marchés américains ne connaissent pas de tels problèmes. Le Nasdaq a gagné 0,71%, à 22.941,67 points, et le S&P 500 a pris 0,36%, à 6.740,28 points, atteignant tous deux un nouveau record en clôture. Seul le Dow Jones a reculé, cédant 0,14%. OpenAI a annoncé avoir passé une commande géantes de puces électroniques au groupe américain de semi-conducteurs Advanced Micro Devices (AMD), dont il va devenir actionnaire minoritaire. Le titre a AMD a gagné 23,7% dans la séance. Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat américains à échéance dix ans se tendait nettement, à 4,16% vers 20H30 GMT contre 4,12% à la clôture vendredi. Côté entreprises, la plateforme américaine de design collaboratif Figma (+7,39% à 56,96 dollars) a bondi, portée par l'annonce par OpenAI d'une nouvelle fonctionnalité pour son modèle ChatGPT, qui pourra désormais interagir avec certains applications.

Valeurs en vue

Dans une journée déjà compliquée avec la démission du Premier ministre, Seb chute fortement en Bourse. Le spécialiste du petit électroménager a annoncé une révision à la baisse de ses perspectives annuelles de croissance organique et de résultat opérationnel, se montrant prudent dans un contexte "incertain et volatil" marqué par "marchés toujours concurrentiels". Le groupe table désormais sur une croissance organique des ventes stable à légèrement positive, contre une fourchette de 2 à 4% annoncée en juillet. Le résultat opérationnel d'activité devrait s'établir entre 550 et 600 millions d'euros, contre une fourchette précédente de 700 à 750 millions. "Cette révision intègre une activité moins soutenue qu'anticipé en Europe", précise le groupe bourguignon dans un communiqué, ajoutant qu'aux Etats-Unis, Seb "est resté très pénalisé ces dernières semaines par l'attentisme des distributeurs grand public et de la clientèle Professionnelle."

Mardi 7 octobre

CAC 40 : +0,04% à 7.974,85 points et 3,4 milliards d'euros échangés

La séance

La Bourse de Paris conclut la séance à l'équilibre, soutenue par le rebond des valeurs du luxe avec Kering (+5,7%) et LVMH (+3,6%) notamment. Renault complète le podium et gagne 2,7%. Le CAC40 bénéficie d'un répit, mais l'instabilité politique et gouvernementale en France risque de ressurgir dès demain en cas d'annonce de dissolution du Parlement par le Président de la République, si les ultimes efforts de Sébastien Lecornu pour rassembler une 'majorité élargie' sur un projet de gouvernement 'a minima' n'aboutissent pas. Au chapitre des statistiques du jour, le déficit commercial de la France s'est réduit à 5,53 milliards d'euros en août, après 5,74 milliards le mois précédent, selon les données corrigées des variations saisonnières et calendaires (CVS-CJO) de Bercy.  Cette légère amélioration d'un mois sur l'autre résulte d'un tassement de 0,4% des importations françaises, alors que les exportations sont restées pratiquement inchangées (-0,1%). Les marchés obligataires de la zone euro se montrent peu volatils : nos OAT rajoutent +1,2 pt à 3,58% et le Bund +1 pt à 2,727%.Outre-Atlantique, les T-Bonds ne sont pas plus inspirés : -1,8 pt sur le 30 ans à 4,74% et -1,5 ps sur le 10 ans à 4,15%.

Les indices américains ont eux reculé par rapport à leurs records historiques lors d'une séance agitée, alors que les investisseurs, privés de données économiques en raison de la fermeture du gouvernement, se sont tournés vers les indicateurs secondaires et les remarques des responsables de la Réserve fédérale pour obtenir des indices sur la faiblesse de l'économie et la politique monétaire. Les trois indices sont devenus négatifs après qu'une enquête sur les attentes des consommateurs de la Réserve fédérale de New York ait montré une détérioration des attentes futures et une augmentation des projections d'inflation. Le rapport a fait l'objet d'un examen plus approfondi dans le cadre d'une panne de données fédérales résultant d'une impasse partisane au Congrès qui a prolongé la fermeture du gouvernement à son septième jour.

Valeur en vue

Décidement, Valneva reste un titre très volatil. Suite à la suspension par la FDA américaine de la licence de son vaccin Ixchiq et compte tenu de l'incertitude actuelle alors que la société attend des informations complémentaires de la FDA, la société indique réviser ses prévisions financières pour 2025. Ses ventes sont désormais attendues entre 155 et 170 millions d'euros (contre 170 à 180 MEUR précédemment) en fonction du calendrier de livraisons de substance active aux partenaires situés dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). L'activité commerciale devrait générer des flux de trésorerie positifs, comme annoncé précédemment, mais le chiffre d'affaires de Valneva devrait se situer entre 165 et 180 MEUR (à comparer à 180 à 190 MEUR en estimation précédente). Les investissements en R&D sont eux aussi revus à la baisse, à entre 80 et 90 MEUR (contre 90 et 100 MEUR précédemment). Ces investissements devraient être partiellement couverts par des subventions et des crédits d'impôt recherche anticipés.

Mercredi 8 octobre

CAC 40 : +1,07% à 8.060,13 points et 3,4 milliards d'euros échangés

La séance

La crise politique, quelle crise politique ? Le CAC 40 a clôturé dans le vert, ignorant les remous politiques, entraîné par les valeurs du luxe et un rebond des titres bancaires. Parmi les valeurs bancaires, Société générale a repris 2,10% à 54,42 euros et le Crédit agricole a gagné 1,10% à 16,48 euros. Le taux d'emprunt à dix ans est redescendu à 3,51% alors qu'il était monté jusqu'à 3,61% lundi.

Valeurs en vue

Les valeurs du luxe qui avaient touché un point bas cette année avec les droits de douane et une contraction de la demande chinoise continuent leur rebond Le nouveau directeur général du groupe de luxe Kering Luca de Meo commence à mettre en ordre de bataille les dirigeants du groupe propriétaire des marques Gucci et Saint Laurent notamment. Il doit échanger avec les principaux responsables du groupe, plusieurs centaines de dirigeants, après leur prise de connaissance d'un mémo proposant plusieurs pistes de travail pour relancer le groupe, a appris un journaliste de l'AFP mercredi. Kering a gagné 1,81% à 314,80 euros, LVMH a bondi de 2,77% à 575,50 euros et Hermès a pris 1,89% à 2.155 euros.

Jeudi 9 octobre

CAC 40 : -0,23% à 8.041,36 points et 3 milliards d'euros échangés

La séance

Le CAC 40 finit dans le rouge au cours d'une séance calme alors que la situation politique en France se détend et que les investisseurs vont se focaliser sur les résultats de sociétés américaines. La balle est dans le camp du président Emmanuel Macron qui doit nommer un nouveau chef de gouvernement d'ici vendredi soir, avec l'espoir d'éviter une dissolution et de mettre un terme à la crise politique qui ébranle la deuxième économie européenne. Mercredi soir, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a estimé que "les perspectives d'une dissolution s'éloignaient" et que "la situation permettait au président de nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures", pour qu'un projet de budget soit déposé lundi au Parlement. L'écart entre les taux à 10 ans de la France et de l'Allemagne (le "spread") s'est un peu résorbé, s'inscrivant à 0,82% au lieu de 0,87% en pleine tourmente en début de semaine. Le rendement sur l'emprunt français à dix ans s'est établi jeudi à 3,52%.

Valeur en vue

Gros coup de frein sur Michelin. Le groupe clermontois a sèchement reculé après avoir déclaré mercredi lors d'une conférence téléphonique avec des analystes que si la demande s'était améliorée au cours du troisième trimestre, elle n'avait pas répondu aux attentes par rapport au trimestre précédent. "Dans ce contexte, les volumes du troisième trimestre pour les pneus resteront négatifs en glissement annuel. La tendance est positive au cours du trimestre mais l'amélioration séquentielle par rapport au deuxième trimestre est plus faible que nous le pensions initialement et devrait entraîner une baisse globale de l'ordre de 5% ('mid-single-digit') par rapport à l'année précédente", a indiqué Michelin, selon une transcription de la conférence publiée par le groupe. La publication des résultats trimestriels du fabricant de pneumatiques est prévue le 22 octobre prochain. Les analystes de J.P. Morgan se montrent prudents après cette conférence et ont revu à la baisse leurs prévisions d'EBIT ajusté pour 2025 et 2026, respectivement de 3% et 5%.

Vendredi 10 octobre

CAC 40 : actualisation à venir

La séance

Les marchés européens reculent légèrement. Après la démission de Sébastien Lecornu lundi, les investisseurs devraient connaître d'ici la fin de la journée le nouveau locataire de Matignon. En attendant, le spread franco-allemand se resserrent. Aux Etats-Unis, ils seront attentifs à l'indice de confiance des consommateurs de l'Université du Michigan pour le mois d'octobre. Le secteur de la défense recule alors que l'accord de cessez-le-feu est entré en vigueur à Gaza. Vers 12 heures, le CAC 40 s'effrite de 0,01% à 8038,79 points tandis que l'EuroStoxx50, cède 0,17% à 5615,86 points.

Valeurs en vue

La Bourse a parfois des logiques d'arbitrage surprenants voire simplistes. Les valeurs de la défense comme Thales ou Exosens reculent. Un phénomène sans doute partiellement lié à l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu à Gaza.

Laurent Grassin, avec Reuters, AFP, ZoneBourse et AOF