Une semaine sur les marchés : le recap du 17 au 21 novembre information fournie par Boursorama 21/11/2025 à 10:00
Lundi 17 novembre
CAC 40 : -0,63% à 8.119,02 points et x milliards d'euros échangés
La séance
A l'instar de ses homologues européennes, la Bourse de Paris a débuté la semaine dans le rouge. Le CAC 40 a même aligné une troisième séance consécutive de repli et a perdu sur cette période 1,48%. La tendance a été toujours fragilisée par les craintes entourant la politique monétaire de la Fed, mais aussi par l'attente des résultats du géant Nvidia, mercredi, et des publications macro-économiques américaines retardées par le «shutdown». De son côté, l'Euro Stoxx 50 s'est replié de 0,89%, à 5 642,93 points. Côté statistiques, la croissance annuelle de l'ensemble de l'Union européenne devrait s'élever à 1,4% en 2025 et 2026, puis accélérer à 1,5% en 2027, selon les prévisions économiques de l'automne, la Commission européenne. Pour la zone euro, le PIB devrait croître de 1,3% cette année, puis de 1,2% en 2026 et enfin de 1,4% en 2027. Une hausse de 0,9% était auparavant attendue cette année et de 1,4% l'année prochaine.
C'est la même ambiance à New York avec un indice Dow Jones qui a cédé 1,18%, à 46.590,24 points. Le S&P 500 a perdu 0,92%, à 6.672,41 points et le Nasdaq Composite a reculé de 0,84%, à 22.708,075 points. La prudence domine à l'approche des rendez-vous clés de la semaine, qui pourraient être déterminants pour influencer l'opinion des investisseurs sur le secteur de l'IA et la politique monétaire américaine. Tous les regards sont tournés vers le rapport sur l'emploi du mois de septembre, dont la publication a été reportée à jeudi, et qui devrait confirmer les indicateurs privés précédents montrant un ralentissement du marché du travail.
Valeurs en vue
Dassault a survolé la séance alors qu'Emmanuel Macron a reçu Volodymyr Zelensky ce lundi à Paris. A cette occasion, l'Élysée a annoncé que l'Ukraine allait acheter jusqu'à 100 Rafale à la France. Après une brève rencontre avec des responsables de l'industrie française de l'armement à son arrivée sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, Volodimir Zelensky et Emmanuel Macron, venu l'accueillir, ont signé une "lettre d'intention" sur une estrade installée sur le tarmac, où étaient exposés un Rafale et d'autres équipements militaires de défense antiaérienne et de missiles, devant des drapeaux des deux pays. Les réunions de lundi pourraient également donner lieu à des accords portant sur des systèmes de défense aérienne SAMP/T supplémentaires ainsi que sur des systèmes et des missiles anti-drones, ont déclaré deux sources, sans être toutefois en mesure de préciser comment ces accords seraient financés.
Mardi 18 novembre
CAC 40 : -1,86% à 7.967,93 points et 4 milliards d'euros échangés
La séance
La Bourse de Paris conclut la séance sur un repli marqué, plombée par le secteur auto (-4,4% pour Stellantis, -3,8% pour Renault) ou encore par Pernod Ricard (-3,6%) 39 des 40 valeurs du CAC sont en rouge, seul Euronext se maintient hors de l'eau, à +1,3%. Le décrochage des cours ne se limite pas à Paris : l'Euro Stoxx 50 lâche 1,9%, Londres recule de 1,4%, le DAX cède 1,8%. La flambée de 8,5% du VIX, qui franchit les 24, valide d'ailleurs un mauvais scénario technique où la volatilité pourrait s'enflammer à tout moment en direction des 30 points, signe de stress maximum. La nervosité s'accentue sur les marchés la veille de la publication très attendue des résultats trimestriels de Nvidia, qui donneront sans doute aux marchés la direction à suivre pour les séances et les semaines à venir.
Le climat est aussi morose de l'autre côté de l'Atlantique. L'indice Dow Jones a cédé 1,07%, le S&P 500 a perdu 0,83% et le Nasdaq Composite a reculé de 1,21% à 22.432,846 points. Les investisseurs attendent notamment la publication des résultats trimestriels de Nvidia, prévus mercredi après la fermeture de Wall Street.
Valeur en vue
Rubis a sèchement reuclé alors que le groupe indique avoir été condamné lundi à une amende de 64,2 millions d'euros, solidairement avec sa filiale Rubis Énergie, ainsi qu'à une amende de 430.000 euros, solidairement avec son ancienne filiale Rubis Terminal, par l'Autorité de la concurrence. Cette décision sanctionne plusieurs acteurs pour une entente anticoncurrentielle dans l'approvisionnement, du stockage et de la distribution de carburants en Corse entre 2016 et 2022. Le montant total des sanctions prononcées s'élève à 187,4 millions d'euros. Se disant "consterné par la teneur de la décision" et "réfutant avec fermeté les pratiques reprochées par l'Autorité", Rubis réitère son engagement à "se conformer pleinement à l'ensemble des réglementations applicables, notamment au droit de la concurrence".
Mercredi 19 novembre
CAC 40 : -0,18% à 7.953,77 points et 3,2 milliards d'euros échangés
La séance
Après avoir ouvert en rouge puis rebondi au-delà des 8.000 pts, la Bourse de Paris conclut finalement la séance sur un repli limité de 0,18%, à 7953 pts, soutenue par Saint-Gobain (+1,6%) et Hermès (+1,4%) mais freinée par Kering (-4,2%) et Thales (-2,5%). L'indice, comme tous les investisseurs du monde a joué la prudence avant les résultats de Nvidia. Sur le front des statistiques, le taux d'inflation annuel de la zone euro était de 2,1% en octobre, après 2,2% le mois précédent, et celui de l'Union européenne était de 2,5%, après 2,6% en septembre, selon Eurostat, qui confirme donc son estimation rapide pour la zone euro.
La Bourse de New York a, elle, fini en territoire positif après une séance en dents de scie, les valeurs du secteur de la technologie regagnant du terrain avant la publication des résultats trimestriels de Nvidia. L'indice Dow Jones a gagné 0,10% à 46.138,77 points quand le Nasdaq Composite grimpait de 0,59% à 22.564,229 points. Le marché a légèrement réduit ses gains après la publication du compte rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale. Les investisseurs craignent également de voir la faiblesse du marché du travail persister avant la publication jeudi du rapport sur l'emploi aux Etats-Unis, retardé par l'impasse budgétaire à Washington.
Valeurs en vue
Vivendi a cédé 13,6% à la Bourse de Paris après des informations du quotidien Le Monde selon lesquelles la Cour de cassation pourrait se prononcer en faveur du groupe Bolloré dans l'affaire de la scission du groupe contestée par un de ses actionnaires minoritaires, le fonds activiste parisien CIAM. Une telle décision pourrait remettre en cause l'obligation pour Bolloré de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur Vivendi, souligne Alexandre Desprez, analyste chez Alphavalue, auprès de Reuters. Dans une décision choc délivrée en avril, la Cour d'appel de Paris a estimé que le groupe Bolloré, contrôlé par l'homme d'affaires Vincent Bolloré et premier actionnaire de Vivendi avec 29,9% du capital, contrôlait de fait le groupe Vivendi. Dans ce cadre, elle a demandé à l'Autorité des marchés financiers (AMF) de réexaminer l'opération de scission du conglomérat réalisée fin 2024. Cette scission est contestée par le fonds CIAM qui estime qu'elle n'a pas respecté le droit boursier et nui aux actionnaires minoritaires. Le fonds estime que Bolloré aurait dû proposer une offre publique de retrait (OPR) pour offrir une porte de sortie aux actionnaires minoritaires - comme Bolloré aurait été obligé de le faire s'il avait eu le contrôle officiel de Vivendi. Face à la décision de la Cour d'appel, l'AMF a ordonné en juillet au groupe Bolloré de déposer sous six mois un projet d'OPA puis d'OPR sur les actions Vivendi qu'il ne détient pas déjà, une décision ouvrant la voie à une indemnisation des actionnaires minoritaires. Mais selon un article du Monde paru mercredi, l'avocat général de la Cour de cassation a recommandé de désavouer la Cour d'appel. Cet avis ne préjuge en rien de la décision de la haute juridiction, attendue le 28 novembre, mais le quotidien affirme qu'une "cassation sans renvoi", permettant de clore le dossier sans retour en cour d'appel, est "envisagée".
Jeudi 20 novembre
CAC 40 : +0,34% à 7.981,07 points et 3,6 milliards d'euros échangés
La séance
On dirait bien que l'effet Nvidia a fait Pschitt à la Bourse de Paris. Tout avait bien commencé, dans la foulée des marchés asiatiques mais ce bel optimisme a fini par s'étioler dans la dernière heure de cotation et le CAC 40 termine finalement sur une progression modeste et des volumes d'échanges qui le sont tout autant. L'indice de volatilité Vix, surnommé l'indice de la peur a fait le chemin inverse : en nette détente pendant la journée, il a brutalement remonté.
Côté statistiques, le rendez-vous incontournable de la journée, c'était la publication des chiffres de l'emploi américain pour... septembre. Initialement programmé le vendredi 3 octobre, le rapport du Département du travail avait été reporté du fait de la fermeture partielle des administrations fédérales pour cause de "shutdown". Résultat, les créations sont 2 fois et demi plus nombreuses qu'attendu à +120.000 (le consensus des économistes était de 50.000 créations de postes après 22.000 en août) mais le taux de chômage progressait de 4,3 vers 4,4%. Confirmant la vigueur du marché du travail, les inscriptions aux allocations chômage du 10 au 15 novembre sont ressorties en baisse de -8.000 à 220.000 contre 228.000 la semaine précédente.
L'enthousiasme suscité par les résultats trimestriels de Nvidia a également fait long feu jeudi à Wall Street, où le risque d'une survalorisation des entreprises liées à l'IA (intelligence artificielle) a repris le dessus à mi-séance et tiré les indices vers le bas. Le Dow Jones .DJI a perdu 0,84%, à 45.752,26 points, le S&P 500 .SPX a cédé 1,56%, à 6.538,76 et le Nasdaq Composite a trébuché plus lourdement encore (-2,15%), à 22.078,05 points. Malgré les propos du PDG de Nvidia Jensen Huang, qui a nié l'existence d'un tel scénario de bulle en parlant d'un "cercle vertueux" (lire ci-dessous), les investisseurs s'interrogent toujours sur les perspectives de rendement de la technologie, les dépenses astronomiques du secteur en infrastructures et le recours à l'endettement pour les financer.
Valeur en vue
C'est peu de dire qu'ils étaient attendus. La tenue des marchés dépendait des résultats d'une seule enteprise. Et ils n'ont pas déçu. Le géant américain des puces électroniques Nvidia est resté sur un rythme de croissance effréné au troisième trimestre de son exercice décalé, toujours soutenu par une demande qui "continue d'accélérer", selon son patron, Jensen Huang. Le bénéfice net pour le trimestre clôturé fin octobre a bondi de 65% sur un an, à 31,9 milliards de dollars, selon un communiqué publié mercredi, un chiffre salué à Wall Street, où l'action du groupe était en hausse de près de 4% dans les échanges électroniques postérieurs à la clôture. Rapporté par action et hors éléments exceptionnels, indicateur le plus suivi par les investisseurs, le bénéfice ressort à 1,30 dollar, contre 1,26 attendu par les analystes. Le chiffre d'affaires a progressé, au total, de 62% par rapport à la même période de l'an dernier, à 57 milliards de dollars. Et Nvidia ne voit pas son élan ralentir, tablant sur une croissance de 65% de ses revenus pour le trimestre en cours, un rythme sensiblement supérieur à ce qu'anticipent les analystes, Matt Britzman le qualifiant de "monstrueux". Le groupe de Santa Clara (Californie) annonce aussi une marge brute comprise entre 74,8% et 75%, toujours pour le quatrième trimestre (clôturé fin janvier) soit un niveau plus vu depuis cinq trimestres. "On parle beaucoup de bulle IA", a dit Jensen Huang lors de la conférence téléphonique de présentation de résultats. "De là où nous sommes, nous voyons quelque chose de différent. (...) Nvidia est un accélérateur sans égal."
Vendredi 21 novembre
CAC 40 : -
La séance
Les principales Bourses européennes évoluent en nette baisseen début de séance, dans un climat d'aversion généralisée au risque alimentée par les inquiétudes sur les valorisations très élevées des valeurs de la technologie.
À Paris, le CAC 40 perdait 0,85% à 7.913,36 points vers 08h19 GMT. A Londres, le FTSE 100 cédait 0,85% et à Francfort, le Dax reculait de 1,35%.
Valeur en vue
Ubisoft UBIP.PA se distingue sur le SBF 120. L'éditeur de jeux vidéo a repris sa cotation à 10h avec une publication appréciée. Le créateur des d'Assassin's Creed ou Lapins Crétins a fait état de réservations nettes ("net bookings") à 490,8 millions d'euros, en hausse de 39% sur un an et dépassant largement ses propres estimations (450 millions d'euros). Après un premier trimestre en-dessous des attentes, Ubisoft fait état de net bookings à 772 millions d'euros au premier semestre, en hausse de 20% par rapport à l'an dernier, avec 34 millions de MAU et 88 millions d'utilisateurs uniques sur consoles et PC, en légère baisse hors XDefiant. Pour le troisième trimestre, le groupe table sur des réservations nettes à environ 305 millions d'euros.
L'éditeur de jeux vidéo avait annoncé la semaine dernière le report de la publication de ses résultats pour le premier semestre. Lors d'une conférence de presse vendredi, le directeur financier Frederick Duguet a déclaré que la publication des résultats au premier semestre a été retardée en raison de la nomination d'un nouvel auditeur. Ubisoft avait également demandé la semaine à Euronext la suspension de la cotation de ses actions et de ses obligations jusqu'à la diffusion de ses chiffres.
Laurent Grassin, avec Reuters, AFP, ZoneBourse et AOF