Une semaine sur les marchés : le recap du 13 au 17 octobre information fournie par Boursorama 17/10/2025 à 09:10
Lundi 13 octobre
CAC 40 : +0,21% à 7.934,26 points et 2,8 milliards d'euros échangés
La séance
Le CAC 40 ouvre la semaine dans le vert. En France, le Premier ministre démissionnaire puis reconduit Sébastien Lecornu a demandé à ses ministres, qui ont pris leurs fonctions lundi, de mettre leurs "egos de côté" pour "surpasser la crise politique", alors que le gouvernement est menacé de censure dès cette semaine si les socialistes n'obtiennent pas une suspension de la réforme des retraites.
Côté américain, le Dow Jones a pris 1,29%, l'indice Nasdaq a grimpé de 2,29% et l'indice élargi S&P 500 a gagné 1,56%. Après avoir menacé vendredi Pékin de droits de douane supplémentaires de 100% sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, Donald Trump est revenu sur ses propos. Dans un message vu par certains analystes comme un nouvel exemple du phénomène "TACO" ("Trump always chickens out", "Trump se défile toujours"), le président américain a écrit dimanche que les Etats-Unis souhaitent "aider la Chine, pas lui nuire".
Les menaces formulées vendredi avaient fait tanguer les marchés financiers, notamment Wall Street dont l'indice de référence avait connu sa plus forte baisse en une séance depuis le chaos provoqué en avril par la guerre commerciale américaine.
Valeurs en vue
Nouveau succès pour Medincell qui a grimpé de plus de 20% en une séance ! Son partenaire Teva Pharmaceuticals, filiale américaine de Teva Pharmaceutical Industries a annoncé l'approbation par la Food and Drug Administration (FDA) américaine de l'extension d'indication au traitement du trouble bipolaire de type I (BD-I) chez l'adulte d'Uzedy administré une fois par mois en monothérapie ou en combinaison avec du lithium ou du valproate. "L'approbation aujourd'hui de Uzedy par la FDA leur offre une nouvelle formulation à action prolongée de rispéridone qui pourrait contribuer à répondre aux besoins non satisfaits et à combler les insuffisances thérapeutiques existantes dans cette indication", a déclaré Chris Fox, Vice-présidente exécutive de Teva, en charge des activités commerciales aux États-Unis.
Mardi 14 octobre
CAC 40 : -0,18% à 7.919,62 points et 3,2 milliards d'euros échangés
La séance
La Bourse de Paris a terminé en petite baisse face au retour des tensions commerciales. La Chine impose depuis mardi des droits spéciaux aux bateaux américains entrant dans ses ports, en représailles, dit-il, à des mesures similaires censées entrer en vigueur le même jour aux Etats-Unis contre les bateaux chinois.
Pékin avait annoncé jeudi l'instauration de nouveaux contrôles sur les exportations de technologies liées aux terres rares, suivie le lendemain par les menaces de droits de douane américains supplémentaires de 100% sur les produits chinois.
Les investisseurs scrutent également la situation politique française. Sébastien Lecornu évite pour l'instant "la crise de régime". Le Premier ministre français a annoncé devant l'Assemblée nationale la suspension de la réforme des retraites, symbole de la présidence Macron, obtenant la clémence au moins temporaire des socialistes, qui en faisaient une condition sine qua non pour épargner la censure au gouvernement et repousser ainsi la dissolution.
Le taux d'emprunt de la France à échéance 10 ans s'est nettement détendu, s'établissant à 3,39% à la clôture, au plus bas depuis mi-août. La veille, il avait atteint 3,47%.
De façon un peu similaire, la Bourse de New York a terminé sans direction claire, jonglant entre le retour des tensions commerciales sino-américaines et la perspective d'une poursuite de l'assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed). Le Dow Jones a pris 0,44%, l'indice Nasdaq a perdu 0,76% et l'indice élargi S&P 500 a reculé de 0,16%. La Chine s'est dite mardi prête à se battre "jusqu'au bout" sur les droits de douane, tout en déclarant rester ouverte à la discussion avec les Etats-Unis.
Plus tard dans la séance, les perspectives d'assouplissement monétaire, associées à un ton accommodant de la part du président de la Fed Jerome Powell ont favorisé un rebond du marché. M. Powell est apparu préoccupé par l'atonie du marché du travail aux Etats-Unis, deux semaines avant une réunion à l'issue de laquelle une baisse des taux d'intérêt est attendue.
Côté entreprises, les performances trimestrielles des banques marquent le coup d'envoi de la saison des résultats.
Valeur en vue
Un dérapage non contrôlé pour Michelin . Le groupe a nettement chuté en Bourse après avoir abaissé la veille son objectif de résultat opérationnel des secteurs (ROS) pour l'exercice 2025. Citant une "détérioration supplémentaire de l'environnement économique", le fabricant de pneumatiques a indiqué lundi dans un communiqué que le volume des ventes en Amérique du nord avait diminué de près de 10% au troisième trimestre. "En termes de marges, la compétitivité du groupe a été dégradée par l'évolution des droits de douane", a précisé Michelin. Il anticipe désormais un ROS compris entre 2,6 et 3 milliards d'euros en 2025, contre plus de 3,4 milliards d'euros anticipés précédemment.
Mercredi 15 octobre
CAC 40 : +1,99% à 8.077 points et 4,5 milliards d'euros d'échangés.
La séance
Belle séance de hausse à Paris, le CAC 40 étant porté par l'envolée du luxe. LVMH s'adjuge 12,5% sur la journée, les investisseurs saluant la publication, hier soir après la clôture, de résultats trimestriels meilleurs qu'attendu, et entraîne dans son sillage Hermès (+7,3%) et Kering (+5,3%). Alors que le risque d'une censure du gouvernement français s'est éloigné hier grâce aux concessions acceptées par Sébastien Lecornu, le rendement du dix ans français se détend de six points à 3,347%, tandis que les Bunds allemands reviennent à 2,577% (-3,8 pts), ce qui permet au 'spread' France/Allemagne de revenir sous la barre des 78 points, comme avant la démission de François Bayrou.
Aux Etats-Unis, l'indice Nasdaq a gagné 0,66% et l'indice élargi S&P 500 a progressé de 0,40%. Le Dow Jones a clôturé proche de l'équilibre (-0,04%). Côté commercial, "les préoccupations entre la Chine et les Etats-Unis persistent", notent les analystes de Briefing.com. Le ministre des Finances Scott Bessent a affirmé mercredi que, selon ses informations, le président Donald Trump comptait toujours rencontrer prochainement son homologue chinois.
Valeurs en vue
L'action LVMH LVMH.PA a gagné 12,2% après que le géant français du luxe a fait état la veille de ventes en hausse organique de 1% au titre de son troisième trimestre, indiquant observer des signes d'amélioration en Chine, son marché clef. Dans son sillage, ses concurrents Kering PRTP.PA , Hermes HRMS.PA , Moncler MONC.MI , Burberry BRBY.L , Richemont CFR.S et Swatch UHR.S ont également progressé. Le groupe dirigé par Bernard Arnault a déclaré constater une "amélioration des tendances" au troisième trimestre et fait état d'un chiffre d'affaires de 18,28 milliards d'euros. Jefferies salue dans une note "un trimestre qui stabilise le navire" et souligne que l'amélioration des résultats a contribué à faire souffler un vent d'optimisme sur la conférence d'analystes qui a suivi la publication des chiffres de LVMH. "Néanmoins, la direction a fait preuve de retenue dans ses prévisions", nuance le courtier, qui rappelle que LVMH qualifie le contexte général actuel de "difficile et instable", malgré "les premiers signes tangibles d'une innovation favorisant une amélioration relative de l'attrait des consommateurs."
Jeudi 16 octobre
CAC 40 : +1,38% à 8.188,59 points et 3,4 milliards d'euros
La séance
Nouvelle séance de franche progression à Paris, le marché profitant d'une détente du risque politique dans le pays, le Premier ministre Sébastien Lecornu échappant de peu à la censure. Le CAC 40 rattrape ainsi un peu de son retard sur ses homologues européens, s'inscrivant en hausse de près de 11% depuis le début de l'année, contre près de 22% pour le Dax de Francfort ou 15,5% pour Londres. Le CAC 40 se situe même à quelques dizaines de points de son record historique en séance, à 8.259,19 points le 10 mai 2024, mais aussi en clôture, à 8.239,99 points le 15 mai 2024.
Pour une fois, les marchés américains ont évolué à front renversé. Le Dow Jones a perdu 0,65%, l'indice Nasdaq a reculé de 0,47% et l'indice élargi S&P 500, de 0,63%. En cause, un nouvel accès de fièvre sur les banques régionales américaines. Zions Bancorporation a chuté de 13,14% à 46,93 dollars après avoir annoncé une perte considérable liée à deux prêts sur sa filiale californienne. Western Alliance a également glissé (-10,88% à 70,26 dollars) après avoir déclaré être confrontée à un emprunteur frauduleux. Le reste du secteur financier, qui avait pourtant brillé en début de semaine grâce à de bons résultats trimestriels, a aussi terminé dans le rouge, à l'instar de Bank of America (-3,52%), JPMorgan Chase (-2,24%) ou encore Wells Fargo (-2,86%). La place américaine se montre également prudente face aux tensions commerciales entre Pékin et Washington "qui créent de nombreuses incertitudes", note Angelo Kourkafas.
L'Etat fédéral se trouve, lui, toujours en état de paralysie ("shutdown"), ce qui inquiète aussi les marchés. Résultat, l'indice de volatilité Vix, surnommé indice de la peur, qui mesure la nervosité des investisseurs sur le marché, a progressé de plus de 20%.
Valeur en vue
Sartorius Stedim Biotech a grimpé de près de 10% suite à la révision à la hausse de ses objectifs pour 2025. Le fournisseur d'équipements et de matériel pour l'industrie biopharmaceutique prévoit désormais une croissance du chiffre d'affaires d'environ 9% cette année, contre un précédent objectif de 7%, avec une fourchette de prévisions d'environ plus/moins deux points de pourcentage. En termes de rentabilité, le groupe anticipe une marge opérationnelle courante (Ebitda) d'environ 31%, à comparer à 30-31% jusqu'ici. Sur les neuf premiers mois de l'année, son chiffre d'affaires a atteint 2.195 millions d'euros, soit une augmentation de 10,2% à taux de change constants grâce la vigueur de ses activités de produits consommables, qui génèrent de fortes marges. Son Ebitda courant s'est ainsi accru de 21% pour atteindre 683 millions d'euros, ce qui dépasse la croissance du chiffre d'affaires, avec une marge opérationnelle courante qui ressort à 31,1%.
Vendredi 17 octobre
CAC 40 : -
La séance
Les principales Bourses européennes sont dans le rouge à l'ouverture, au terme d'une première semaine de résultats d'entreprises chargée, alors que les investisseurs s'inquiètent de possibles tensions sur le crédit aux Etats-Unis après que les banques régionales américaines ont montré des signes de faiblesse.
Valeurs en vue
Dans un marché en nette baisse, le titre EssilorLuxottica se distingue avec une belle progression de plus 10%. Le numéro un mondial de l'optique a fait état jeudi d'un chiffre d'affaires de 6,867 milliards d'euros au troisième trimestre 2025, supérieur aux attentes et porté par les lunettes connectées ainsi que les régions Amérique du Nord et Europe. La croissance du chiffre d'affaires (+6,7% à taux de change courants) s'est accélérée au troisième trimestre, pour dépasser le consensus d'analystes de Factset et Bloomberg, qui tablaient respectivement sur 6,733 milliards et 6,747 milliards d'euros.
Avec une progression des ventes à taux de change constants de 11,7%, il s'agit du "meilleur trimestre depuis la création du groupe" né de la fusion en 2018 entre le spécialiste français des verres Essilor et le géant italien des montures Luxottica, ont déclaré dans un communiqué Francesco Milleri et Paul du Saillant, respectivement PDG et directeur général délégué du groupe. Le troisième trimestre a connu "une croissance exponentielle" des lunettes dotées de fonctionnalités d'intelligence artificielle et une forte accélération du chiffre d'affaires en Amérique du Nord (+5%) et en Europe (+10,7%). Le groupe indique renforcer sa position "dans la gestion de la myopie avec les verres Stellest", qui seront lancés aux Etats-Unis dès octobre, après la récente autorisation de mise sur le marché américain.
Sur les neuf premiers mois de 2025, le chiffre d'affaires s'est élevé à 20,891 milliards d'euros, en hausse de 5,9% à taux de change courants. EssilorLuxottica a confirmé son objectif de chiffre d'affaires de l'ordre de 27 à 28 milliards d'euros d'ici 2026.
Laurent Grassin, avec Reuters, AFP, ZoneBourse et AOF