Une nouvelle baisse des taux de la Fed s'impose, selon un de ses responsables information fournie par Boursorama avec AFP 18/11/2025 à 08:20
Un des responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) estime lundi que l'économie se porte moins bien qu'elle n'en a l'air et qu'une troisième baisse des taux d'intérêt d'affilée s'impose.
Le gouverneur Christopher Waller a annoncé la couleur dans un discours à Londres: il est "peu probable" qu'il change d'avis "dans les prochaines semaines".
"Une autre baisse (des taux directeurs) est nécessaire", selon lui.
Christopher Waller s'est fait remarquer cette année en plaidant dès juin pour une détente monétaire, pressentant une dégradation du marché du travail, qui s'est ensuite matérialisée dans les chiffres.
Il est aussi régulièrement cité par le gouvernement comme un de ses favoris pour présider la banque centrale à la suite de Jerome Powell, dont le mandat s'achève en mai prochain.
Cette année, la Fed a baissé deux fois ses taux, en septembre et en novembre. M. Powell a prévenu les investisseurs, d'une façon inhabituellement directe, qu'une détente supplémentaire était "loin" d'être acquise à la réunion suivante, en décembre, tant les responsables sont partagés.
Certains veulent canaliser d'abord l'inflation.
D'autres, comme Christopher Waller, pensent que la priorité doit être de donner de l'air à l'économie et au marché du travail, en allégeant les coûts d'emprunt.
"Je crains que la politique monétaire restrictive pèse sur l'économie, en particulier sur les consommateurs qui ont des revenus moyens ou faibles", a-t-il déclaré, citant leurs difficultés à acheter une maison ou une voiture, ce qui pèse sur la demande globale.
Il s'attend d'ailleurs à voir la croissance ralentir "significativement" au second semestre par rapport à un an plus tôt.
"Si la hausse des marchés financiers soutient les dépenses d'une petite frange de consommateurs aisés, elle ne reflète pas la situation financière de la plupart des Américains, ce qui constitue une vulnérabilité pour l'économie", a-t-il souligné.
Il a ensuite rapporté, lors d'une séances de questions, que les entreprises avaient commencé à changer d'approche: "Il y a quatre ou six semaines, elles étaient toujours sur le mode +ni embauche ni licenciement+. Elles commencent maintenant à parler de licenciements, à en planifier".
Plus tôt dans la journée, un de ses collègues, le vice-président de la Fed Philip Jefferson est apparu plus hésitant sur la conduite à tenir.
Lors d'un événement organisé par la Fed de Kansas City (Missouri, centre), il a considéré que la Fed devait avancer "lentement", avec "prudence", alors que la paralysie budgétaire ("shutdown"), pendant plus de 40 jours, a suspendu la publication des données macroéconomiques officielles.
Celles-ci vont commencer à réapparaître cette semaine.