Une dette "croissante" mais "soutenable" : l'agence de notation Moody's donne un satisfecit à la mairie de Paris

information fournie par Boursorama avec Media Services 03/04/2024 à 16:15

Moody's estime que les pratiques budgétaires de la ville sont "prudentes" et son taux d'imposition "très inférieur à la moyenne".

Anne Hidalgo à Paris, le 3 avril 2024. ( AFP / DIMITAR DILKOFF )

La ville de Paris endettée et proche de la faillite ? Pas selon l'agence de notation Moody's, qui vient contredire les opposants à Anne Hidalgo en attribuant la "meilleure note possible pour une collectivité". Une preuve de "gouvernance et de gestion très solides" de la capitale, a avancé mercredi 3 avril l'exécutif parisien.

Moody's, qui notait pour la première fois Paris, lui a attribué vendredi la note Aa2 assortie d'une perspective "stable" en s'appuyant notamment sur "l'importance et la richesse de son économie", qui représente environ 10% du PIB français , ce qui lui procure "une base d'imposition très solide".

La dette, qui s'élève à huit milliards d'euros, est qualifiée de "croissante" mais "soutenable", avec 9,2 milliards attendus en 2026 . Les pratiques budgétaires sont elles jugées "prudentes" et le taux d'imposition "très inférieur à la moyenne".

"Fake news" de l'opposition

Le premier adjoint de la ville Emmanuel Grégoire (PS) a profité de cette notation pour condamner "les propos régulièrement tenus par les oppositions" qui s'apparentent selon lui à "des fake news" , comme l'idée que la ville, "en faillite", devrait être "mise sous tutelle". La dette parisienne "sert à financer nos investissements au service de la transformation écologique et du logement", a-t-il rappelé.

"Si nous n'avions pas investi massivement dans le logement, il y aurait encore dans le 18e des quartiers entiers totalement insalubres", a abondé Eric Lejoindre, maire de cet arrondissement.

"Cette note vient confirmer ce que Fitch a pu dire en décembre (...) ou Standard & Poor's en octobre", s'est félicité Paul Simondon, adjoint aux finances, expliquant que les comptes présentent un excédent de fonctionnement "d'environ 760 millions d'euros en 2023", alors que le gouvernement est lui-même "aux abois" après l'annonce d'un dérapage du déficit public .

En novembre 2022 Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, avait assimilé le dispositif dérogatoire mais légal des "loyers capitalisés" de la ville à un système frauduleux de "Ponzi". La maire PS Anne Hidalgo avait déposé plainte pour diffamation.

"Le fait que la ville soit bien gérée ne devrait même pas être un sujet", a souligné Paul Simondon.

Interrogé par l' AFP , le conseiller LR Aurélien Véron a lui jugé "préoccupante" la croissance de la dette "avec des emprunts proches du milliard d'euros en 2024, 2025 et aussi en 2026 ", qui promet selon lui aux Parisiens "de très fortes hausses de la fiscalité à défaut de rigueur budgétaire dans les années qui viennent".