«Un lit en maison de retraite représente 40.000 à 50.000 euros de revenus par an pour Korian»

Sophie Boissard, directrice générale de Korian, a accordé un entretien exclusif au Revenu. Elle détaille les perspectives du groupe et répond aux accusations de maltraitance et de mauvaises conditions de travail qui ont terni l'image du spécialiste des maisons de retraite.

Âgée de 50 ans, cette énarque alsacienne a démarré sa carrière dans la haute fonction publique (Conseil d'État, ministère du Travail, Bercy...). Sophie Boissard a notamment travaillé avec Christine Lagarde et Gérard Larcher. Entre 2008 et 2014, elle occupe des postes de direction à la SNCF. Directrice générale de Korian depuis 2016, elle est membre du conseil de surveillance d'Allianz.

Quels objectifs avez-vous dévoilés lors de la journée investisseurs du 28 juin ?
Sophie Boissard : Nous visons une croissance annuelle du chiffre d'affaires de 10% au-delà de 2022, dont 6% en interne et 4% via des acquisitions. Lorsque j'ai pris mes fonctions en 2016, ce rythme était de 5% et la croissance interne minoritaire. Nous confirmons aussi nos objectifs 2022, à savoir un chiffre d'affaires d'au moins 4,5 milliards d'euros (contre 3,9 milliards en 2020) et une marge d'excédent brut d'exploitation (Ebitda) de 15,5% (13,9% en 2020, 14,8% en 2019). Nous voulons par ailleurs porter notre cash-flow libre opérationnel de 223 à 300 millions d'euros entre 2020 et 2022.

Quelle est votre stratégie pour y parvenir ?
Sophie Boissard : Nous comptons poursuivre nos investissements autofinancés grâce à la génération de cash-flows à hauteur de 300 à 400 millions d'euros par an, dont 100 à 150 millions pour ouvrir 10 000 nouveaux lits à horizon 2024/2025 et poursuivre