Ukraine-Première attaque russe d'envergure depuis la suspension de l'aide américaine
information fournie par Reuters 07/03/2025 à 13:43

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La Russie a lancé 67 missiles et près de 200 drones sur l'Ukraine

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Des missiles ont touché des installations énergétiques

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Zelensky doit se rendre en Arabie saoudite avant les négociations USA-Ukraine

(Actualisé avec précisions, déclarations supplémentaires, contexte)

L'armée russe a bombardé avec des missiles et des drones les infrastructures énergétiques et gazières de l'Ukraine dans la nuit de jeudi à vendredi, première attaque majeure depuis que les Etats-Unis ont suspendu leur aide militaire et le partage de renseignements avec l'Ukraine.

Cette offensive accentue la pression sur l'Ukraine alors que le président américain, Donald Trump, souhaite mettre fin rapidement à la guerre entre Kyiv et Moscou.

Réagissant à cette attaque, le président ukrainien Volodimir Zelensky a réitéré son appel à une trêve "dans les airs et dans le ciel" et demandé aux alliés de Kyiv de faire pression sur Moscou pour mettre fin au conflit.

"Les premières étapes vers l'établissement d'une paix véritable devraient être de forcer la seule source de cette guerre, la Russie, à arrêter de telles attaques", a déclaré Volodimir Zelensky sur la messagerie Telegram.

Selon l'armée de l'air ukrainienne, la Russie a tiré une salve de 67 missiles et 194 drones dans la nuit. Kyiv a dit avoir abattu 34 missiles et 100 drones.

A Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, les autorités ont fait état de dégâts sur les infrastructures énergétiques et d'autres installations. Elles ont également signalé que huit personnes avaient été blessées.

LE SECTEUR ÉNERGÉTIQUE CIBLÉ

"La Russie poursuit sa terreur énergétique", a déclaré le ministre ukrainien de l'Energie, Herman Halouchchenko, dans un communiqué publié sur Facebook.

"Une fois de plus, les infrastructures énergétiques et gazières de plusieurs régions d'Ukraine ont été la cible de tirs massifs de missiles et de drones", a-t-il déploré.

Les frappes russes ont provoqué des dégâts importants, notamment dans la région centrale de Poltava, a déclaré l'énergéticien DTEK, mais elles n'ont pas entraîné de hausse significative des importations de gaz par l'Ukraine, qui restent proches de leur plus bas niveau, selon les données de l'opérateur ukrainien Naftogaz.

DTEK a fait savoir que la production de gaz était totalement interrompue dans la région de Poltava.

"Les installations qui assurent la production de gaz ont été endommagées", a également indiqué l'entreprise gazière publique Naftogaz.

Le ministère russe de la Défense a dit de son côté avoir ciblé des infrastructures énergétiques utilisées par le complexe militaro-industriel ukrainien.

La Russie, qui concentrait auparavant ses attaques de missiles et de drones sur les infrastructures d'électricité de l'Ukraine, a fortement intensifié ces derniers mois ses frappes contre les installations de production et de stockage de gaz du pays.

LA RÉUNION DE RYAD

Les relations entre l'Ukraine et les Etats-Unis se sont considérablement dégradées depuis la vive altercation à la Maison blanche la semaine dernière entre Donald Trump et Volodimir Zelensky.

Le président ukrainien a dit cette semaine vouloir "arranger les choses" avec l'administration Trump et a confirmé que des membres de son équipe prendraient part la semaine prochaine à une réunion avec des représentants américains en Arabie saoudite. Volodimir Zelensky prévoit de s'entretenir lundi avec le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane.

L'émissaire spécial de Donald Trump, Steve Witkoff, qui a déjà eu des entretiens approfondis avec des responsables russes, a déclaré être en pourparlers avec l'Ukraine pour un cadre d'accord de paix visant à mettre fin à la guerre et a confirmé qu'une réunion était prévue la semaine prochaine avec les Ukrainiens en Arabie saoudite.

"L'Ukraine est prête à poursuivre le chemin de la paix, et c'est elle qui aspire à la paix depuis la toute première seconde de cette guerre. La tâche est de forcer la Russie à arrêter la guerre", a répété Volodimir Zelensky dans son message publié vendredi sur Telegram.

(Reportage Anastasiia Malenko et Olena Harmash; rédigé par Anastasiia Malenko, Pavel Polityuk et Tom Balforth; version française Blandine Hénault, Tangi Salaün et Claude Chendjou, édité par Augustin Turpin et Kate Entringer)