UBS aurait discuté d'un éventuel transfert de son siège aux Etats-Unis (presse) information fournie par Boursorama avec AFP 17/11/2025 à 18:11
Le président d'UBS aurait discuté avec le secrétaire américain au Trésor Scott Bessent d'un éventuel transfert du siège social de la banque aux Etats-Unis, affirme lundi le Financial Times, relançant une rumeur récurrente.
Le géant bancaire est engagé dans un bras de fer avec le gouvernement suisse concernant un durcissement des règles bancaires, ce qui alimente depuis des mois des rumeurs selon lesquelles la banque pourrait transférer son siège hors de Suisse en cas de tour de vis trop sévère.
D'après le Financial Times, Colm Kelleher, le président d'UBS, "aurait tenu des discussions" au cours des derniers mois avec M. Bessent, l'administration de Donald Trump se montrant "réceptive" à l'idée d'accueillir la banque suisse, selon "trois sources" informées de ces conversations, précise le quotidien britannique.
"Ces discussions avec Bessent font partie des efforts en cours de la part de Kelleher pour mettre la pression sur le gouvernement suisse", affirme le Financial Times.
Le gouvernement suisse cherche à tirer les leçons du sauvetage de Credit Suisse et a notamment proposé de durcir les règles concernant les fonds propres pour ses filiales à l'étranger, ce qui obligerait la banque à mettre dé côté quelque 26 milliards de dollars (22,4 milliards d'euros) afin de pouvoir couvrir d'éventuels risques pour ces filiales en cas de choc sur les marchés.
Contactée par l'AFP, la banque n'a pas souhaité faire de commentaire mais a rappelé qu'elle a, à plusieurs reprises "répeté" qu'elle "veut continuer d'opérer avec succès en tant que banque globale depuis la Suisse".
En 2023, Credit Suisse était au bord de la faillite et les autorités suisses s'étaient réunies dans l'urgence pour trouver une solution. Elles avaient négocié son rachat par UBS qui avait repris son ancienne rivale pour 3 milliards de francs suisses (à l'époque une somme équivalente en euros).
Mais la fusion des deux plus grandes banques du pays a fait émerger un colosse que le gouvernement cherche à encadrer afin de limiter les risques pour l'économie suisse.
Si la banque s'est dite d'accord avec la plupart des mesures proposées, elle conteste vigoureusement la proposition concernant ses filiales étrangères, estimant que sa compétitivité s'en trouverait fortement minée.
En septembre, le New York Post avait déjà évoqué une rencontre avec des représentants de l'administration Trump concernant un éventuel transfert du siège au cas où le gouvernement suisse refuserait d'assouplir sa proposition.