Trian et General Catalyst rachètent Janus Henderson pour 7,4 milliards de dollars information fournie par Agefi Asset Management 26/12/2025 à 08:15
Le hedge fund activiste Trian Fund Management et la société de capital-investissement General Catalyst ont signé un accord définitif pour l’acquisition de la société de gestion américaine Janus Henderson Investors.
La transaction, dont le montant avoisine 7,4 milliards de dollars (6,3 milliards d’euros), sera entièrement réglée en numéraire et est soutenue par un groupe d’investisseurs dont font partie le fonds souverain qatari Qatar Investment Authority, le gestionnaire alternatif hongkongais Sun Hung Kai & Co ainsi que le groupe financier américain MassMutual.
La transaction, soutenue à l’unanimité par le conseil d’administration sur recommandation d’un comité spécial composé de membres indépendants, devrait être bouclée mi-2026. Les actionnaires de Janus Henderson recevront 49 dollars par action, ce qui représente une prime de 18% par rapport au cours de la société de gestion à la clôture de la séance du 24 octobre 2025, soit la veille de la proposition initiale de Trian et General Catalyst.
Une fois sortie de la cote new-yorkaise, Janus Henderson continuera d’être dirigée par l’équipe actuelle, dont le directeur général Ali Dibadj, et maintiendra sa présence entre Denver, dans l’Etat du Colorado, et Londres.
Le renouveau après une longue passe difficile
Nelson Peltz, directeur général et cofondateur de Trian, aura fini par s’imposer. Le fonds activiste possède déjà 20,6% du flottant de Janus Henderson, dont il est actionnaire depuis octobre 2020 et administrateur au conseil depuis 2022.
Lors de l’entrée de Trian au capital de Janus Henderson, Nelson Peltz avait poussé pour un mariage du gestionnaire, issu de la fusion entre Janus Capital et Henderson Investors en 2017 , avec Invesco, autre grand nom de la gestion d’actifs américaine.
Janus Henderson a remonté la pente après avoir connu une passe délicate post-fusion en 2017, qui s’était traduite par plusieurs années consécutives de décollecte nette. La codirection installée consécutivement au rapprochement des deux gestionnaires d’actifs n’avait pas survécu à ces difficultés. Le dernier directeur général restant, Dick Weil, était parti en 2022 et Ali Dibadj lui avait succédé.
Ali Dibadj incarne le «renouveau» de Janus Henderson . Sous son impulsion, le gestionnaire d’actifs a initié un plan d’économies de coûts en 2023 et procédé à trois acquisitions en 2024 . Celles-ci incluaient le gestionnaire d’ETF obligataires Tabula, le gérant de dette privée Victory Park Capital Advisors ainsi que l’équipe d’investissements privés de NBK Wealth, le département de gestion de fortune de la National Bank of Kuwait Group.
Reprise de la collecte
La société de gestion, qui ambitionne de devenir le plus gros fournisseur de fonds indiciels cotés activement gérés (ETF actifs) sur les obligations en Europe, vient d’enchaîner six trimestres de collecte consécutifs. Cette collecte a été, entre autres, tirée par le partenariat stratégique noué avec l’assureur américain The Guardian Life Insurance Company of America, qui lui a confié la gestion d’un portefeuille obligataire de 46,5 milliards de dollars au deuxième trimestre 2025.
« Au cours de ses 91 ans d’histoire, Janus Henderson a été tantôt cotée en Bourse, tantôt privée, mais elle n’a jamais perdu de vue son objectif : investir dans un avenir meilleur pour ses clients et ses employés. Grâce à ce partenariat avec Trian et General Catalyst, nous sommes convaincus que nous pourrons investir davantage dans notre offre de produits, nos services à la clientèle, notre technologie et nos talents » , a commenté Ali Dibadj, directeur général de Janus Henderson, dans un communiqué.
A fin septembre 2025, Janus Henderson comptabilisait 484 milliards de dollars d’encours sous gestion, en hausse de 27% sur un an et de 6% sur le troisième trimestre 2025. La société de gestion présentait un résultat net ajusté de 204 millions de dollars pour le trimestre (+20% sur un an). Elle dénombrait par ailleurs plus de 2.000 salariés répartis dans 25 villes à travers le monde.
Adrien Paredes-Vanheule