Transgene valorise ses virus avec AstraZeneca
information fournie par Biotech Finances 03/05/2019 à 09:10

La biotech va percevoir 10M$ de paiement immédiat de son partenaire. (crédit : Adobe Stock)

Transgene profite (enfin) du boom des virus oncolytiques. La biotech strasbourgeoise vient de signer un accord de co-développement avec AstraZeneca. Dans le cadre de ce partenariat, le groupe pharmaceutique britannique aura accès à la plateforme technologique Invir.IO, mise au point Transgene et à partir de laquelle elle sélectionnera cinq candidats-médicaments, après une phase d'évaluation préclinique in vitro, menée par Transgene, pour en poursuivre elle-même le développement. La biotech va percevoir 10M$ de paiement immédiat de son partenaire. Elle est également éligible à des paiements d'étapes ainsi que des redevances sur les ventes si ces produits sont un jour commercialisés.

Cet accord redonne un peu d'oxygène financier à Transgene lui permettant de repousser de mi-2020 à fin 2020 son autonomie financière. Elle renforce surtout la crédibilité de la société dans le domaine des virus oncolytiques. Cette classe de médicaments - des virus conçus pour infecter spécifiquement certains types de tumeurs ciblés - a fait l'objet d'une série impressionnante de transactions entre biotechs et industriels, depuis la mise sur le marché d'Imlygic d'Amgen premier et seul actif commercialisé à ce jour, en 2015. Pour la seule année 2018, on recense deux acquisitions, celles de Boehringer sur Viratherapeutics pour 245M$ et celle de Merck&Co sur Viralytics pour 394M$, tandis que la société Replimmune est parvenu à lever 101M$ sur le NASDAQ à l'occasion de son introduction en bourse en juillet dernier.

Résultats à double tranchant

Le prochain rendez-vous à retenir pour les actionnaires de Transgene sera précisément la publication des résultats de l'étude PHOCUS, un essai de phase III évaluant Pexa-VEC, un virus oncolytique licencié au groupe coréen Sillajen. Ils seront à double tranchant. Un succès donnerait une position de leadership à Transgene parmi la poignée de biotechs actives dans ce champs d'innovation. Un échec pourrait inversement jeter un doute sur tous les acteurs engagés dans cette technologie.

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Mais fondamentalement, ce premier «deal» autour d'Invir.IO permet aussi à Transgene de se positionner sur une nouvelle génération de virus dits «multifonctionnels» ou «armés». Et de se donner une marge de manoeuvre en cas d'echec des deux premiers programmes, Pexa-Vec et TNG6002, licenciés, au coréen Sillajen et au chinois Tasly respectivement. En effet, alors que les premières générations de cette classe d'actifs – dont Pexa-Vec – sont des virus nus, les actifs issus d'Invir.IO sont dits multifonctionnels, c'est-à-dire équipés de molécules anticancéreuses (anticorps, cytokine, etc.) relarguées dans l'environnement tumoral.

Deux autres rendez-vous majeurs

Au-delà de Pexa-Vec, l'année 2019 sera jalonnée de deux autres rendez-vous majeurs avec les résultats de phase II de TG4010, dans le cancer du poumon en combinaison avec Opdivo – un checkpoint inhibiteur – et ceux de TG4001, également évalué en phase II, dans des indications de cancer de la tête et du cou induits par le virus HPV et en combinaison avec un autre checkpoint inhibiteur, Bavencio.

Ces deux produits sont des vaccins thérapeutiques,  destinés à stimuler le système immunitaire des patients et issus de la plateforme technologique historique de Transgene. Ils ont été repositionnés en combinaison avec des checkpoint inhibiteurs, au tournant de la décennie. Les données sont annoncées pour le second semestre.

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