TotalEnergies visé par une plainte pour complicité de crimes de guerre au Mozambique information fournie par Reuters 18/11/2025 à 07:49
L'European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR) a annoncé mardi avoir déposé une plainte contre TotalEnergies TTEF.PA et contre X pour complicité de crimes de guerre, de torture et de disparitions forcées au Mozambique où le groupe pétrolier français développe un projet de gaz naturel liquéfié (GNL).
L'organisme à but non lucratif basé à Berlin accuse TotalEnergies d'avoir directement financé et soutenu matériellement la Joint Task Force (JTF), composée de forces armées mozambicaines, alors que celle-ci aurait détenu, torturé et tué des dizaines de civils sur son site gazier au Mozambique entre juillet et septembre 2021.
La plainte a été déposée auprès du Parquet national anti-terroriste (Pnat), précise ECCHR.
En mars 2021, une attaque meurtrière menée par un groupe lié à l'organisation Etat islamique dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, avait entraîné la suspension du projet de GNL, dans lequel TotalEnergies détient une participation de 26,5%.
Des insurgés islamistes avaient attaqué notamment la ville portuaire de Palma, tuant de nombreux civils à proximité du site d'Afungi, sur lequel TotalEnergies développait son projet, obligeant le groupe à déclarer un cas de force majeure et à retirer tout le personnel du site de construction.
TotalEnergies a levé l'état de force majeure sur le projet le mois dernier.
Selon ECCHR, à la suite de l'attaque contre la ville de Palma, "les forces armées mozambicaines – y compris des membres de la JTF soutenue par TotalEnergies – auraient arbitrairement détenu des dizaines de civils dans des conteneurs métalliques situés à l'entrée du site gazier entre juillet et septembre 2021".
"Selon les allégations rapportées, les détenus auraient été torturés, victimes de disparitions forcées et plusieurs d’entre eux exécutés", poursuit ECCHR.
Contactés, TotalEnergies et le Pnat n'ont pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaires.
En mars dernier, TotalEnergies avait confirmé être visé par une information judiciaire pour homicide involontaire ouverte par le parquet de Nanterre (Hauts-de-Seine) concernant ses opérations au Mozambique.
Le groupe avait dit alors "rejeter" ces accusations.
(Rédigé par Blandine Hénault, avec la contribution d'Alessandro Parodi)