TotalEnergies: Les résultats reculent au 2e trimestre sur fond de faible demande information fournie par Reuters 24/07/2025 à 15:57
PARIS - TotalEnergies a publié jeudi des résultats en recul au titre du deuxième trimestre 2025 en raison de la baisse des prix du pétrole et gaz, en ligne avec les attentes, tout en maintenant le niveau de son programme de rachats d'actions.
Le groupe pétrolier et gazier, également très présent dans les énergies renouvelables, a souligné que les marchés du pétrole restaient volatils "dans un contexte géopolitique et macroéconomique instable" lié aux droits de douane, avec "une offre abondante" et "une faible demande liée au ralentissement de la croissance économique mondiale".
TotalEnergies a également rappelé dans un communiqué que les marges de raffinage et de pétrochimie faisaient face à "des surcapacités structurelles au regard d'une demande qui reste faible".
"Nous vivons dans un monde (...) très volatil. La géopolitique influence les marchés plus que jamais, ce n'est pas seulement une question d'offre et de demande", a déclaré son PDG, Patrick Pouyanné, lors d'une conférence téléphonique.
TotalEnergies prévoit toujours de maintenir ses rachats d'actions actuels avec un prix du baril de Brent de 70 dollars, a-t-il également indiqué, alors que le conseil d'administration a une nouvelle fois autorisé, pour le troisième trimestre, un programme pouvant atteindre jusqu'à 2 milliards de dollars.
Le groupe a enregistré sur la période avril-juin un résultat net ajusté de 3,6 milliards de dollars (3,06 milliards d'euros) (-23%), au plus bas depuis quatre ans mais en ligne avec les attentes d'un consensus réalisé par LSEG, ainsi qu'un Ebitda ajusté de 9,7 milliards (-12%) et une production de 2,503 millions de barils par jour (+2,5%).
Sa dette nette s'établissait à 25,9 milliards de dollars à fin juin, contre 20,1 milliards à fin mars, représentant un ratio d'endettement de 17,9% contre 14,3%.
L'action TotalEnergies cédait 3,71% à 51,36 euros vers 15h15, pendant que le CAC 40 se repliait de 0,52%.
Dans une note, Jefferies a évoqué des résultats en ligne avec les attentes mais a aussi souligné le bond de la dette du groupe, estimant que l'attention des investisseurs devrait notamment se porter sur ce point et sur la pérennité du programme de rachat d'actions dans le contexte macroéconomique actuel.
OBJECTIF D'INVESTISSEMENTS CONFIRMÉ
Les analystes de Citi ont pour leur part jugé "probable" que le programme de rachat d'actions soit revu à la baisse à l'occasion de la prochaine journée investisseurs de TotalEnergies, prévue le 29 septembre.
"Le contexte macroéconomique s'est détérioré et TotalEnergies dispose d'importantes opportunités d'investissement pour sa croissance, qu'il convient de préserver (...)", ont-ils écrit dans une note.
Les prix du Brent ont chuté de 20% au deuxième trimestre 2025 sur un an, pour s'établir à 67,9 dollars, en raison notamment d'une offre abondante alimentée par la décision des pays de l'Opep+ de remettre sur le marché des réductions volontaires de production.
Par secteurs, l'Exploration-production de TotalEnergies a vu son résultat opérationnel ajusté baisser de 26% au deuxième trimestre tandis que ceux du Gaz naturel liquéfié (GNL) et du Raffinage-chimie se sont repliés de 10% et 39% respectivement. La division "Integrated power", qui inclut les renouvelables, a cependant progressé de 14%.
Le groupe propose un deuxième acompte sur dividende de 0,85 euro par action (+7,6%) au titre de l'exercice 2025.
TotalEnergies a confirmé pour 2025 ses prévisions de hausse de sa production d'hydrocarbures de plus de 3% et d'investissements nets compris entre 17 et 17,5 milliards de dollars "étant donné le programme de cessions prévues au second semestre".
Le groupe a approuvé des offres fermes engageantes pour une licence de pétrole non conventionnel en Argentine ainsi que pour deux autres actifs d'exploration-production, ce qui lui rapportera un milliard de dollars au total, a précisé Patrick Pouyanné.
TotalEnergies s'emploie par ailleurs à finaliser des cessions d'actifs pétroliers terrestres au Nigeria d'ici la fin de l'année, également pour près d'un milliard de dollars, et des ventes de participations dans des portefeuilles d'énergies renouvelables, pour environ 1,5 milliard.
(Rédigé par Benjamin Mallet, avec America Hernandez, édité par Augustin Turpin et Jean-Stéphane Brosse)