TotalEnergies : de l'intérêt d'un modèle intégré
information fournie par Investir 01/12/2025 à 09:00

Le logo de TotalEnergies sur la façade vitrée d'un bâtiment. (Crédit: / Adobe Stock)

Une fois n'est pas coutume, c'est la division aval, c'est-à-dire raffinage-chimie, qui a soutenu la croissance des profits du groupe pétrolier à l'issue d'un troisième trimestre où les prix du brut ont reculé d'environ 10 $ sur un an, revenant de 80,30 $ (moyenne des trois mois à fin septembre 2024) à 69,10 $ en moyenne trimestrielle cette année.

En effet, TotalEnergies est un groupe intégré sur toute la chaîne de valeur du pétrole et du gaz, allant de la production en amont à la distribution de produits finis en aval, en passant par le raffinage et la chimie, le marketing et les services. Aussi, entre juillet et septembre 2025, la marge de raffinage a-t-elle grimpé de 78 %, permettant aux profits de la division de s'adjuger 33 %, à 1,07 milliard de dollars.

La branche Exploration-production a également bien résisté à l'environnement défavorable sur les prix, grâce à une hausse des productions de pétrole et de gaz de 4 % sur le trimestre, à plus de 2,5 millions de barils équivalent pétrole par jour (bep/j). De fait, de nombreux projets ont été lancés ou ont profité d'une montée en puissance, à l'instar de Mero-2, 3 et 4 au Brésil, d'Anchor et Ballymore aux Etats-Unis, de Fenix en Argentine et de Tyra au Danemark. Du coup, le résultat opérationnel net de la division a progressé de 10 %, pour s'établir à 2,17 milliards de dollars.

TotalEnergies est aussi présent dans le gaz naturel liquéfié (GNL), une source d'énergie qui, années après années, monte en puissance dans ses résultats. Sur le troisième trimestre, une légère baisse de prix du GNL a conduit à un recul des gains de la branche de 18 %, à 852 millions. La compagnie anticipe un niveau de prix de vente moyen au dernier trimestre de 8,50 $/Mbtu (million de BTU), contre 9,36 $ sur les neuf premiers mois.

Production d'électricité en hausse de 20 %

Enfin, le groupe est devenu un très grand producteur d'électricité (production en hausse de 20 % sur le trimestre) et, à travers sa division Integrated Power, il s'est de plus développé dans les énergies renouvelables. Grâce à son modèle intégré, appliqué également à ce segment, le groupe gagne à la fois sur la production (renouvelables et centrales à gaz) et sur la commercialisation (BtoB, BtoC, trading). Au total, le résultat opérationnel net ajusté de la branche est resté quasi stable, à 571 millions de dollars.

Dans l'ensemble, le résultat opérationnel net ajusté des secteurs a progressé de 6 %, à 4,66 milliards de dollars, et la marge brute d'autofinancement a grimpé de 7 %, à 7,1 milliards.

Les perspectives à court terme restent assombries par les cours du pétrole qui devraient demeurer bas (trop d'offre mondiale par rapport à la demande), mais à plus long terme, la société est capable d'une grande résilience, grâce à la diversité de ses productions et à la baisse continue de ses coûts.

Le groupe a également fait preuve de modération en termes d'investissements, confirmés entre 17 et 17,5 milliards de dollars sur l'année, et il réduit son endettement, avec un ratio qui sera ramené entre 15 % et 16 % à la fin de l'année. Cette bonne santé financière permet de ne pas s'inquiéter à propos du versement des dividendes, d'autant que le troisième acompte a été maintenu à 0,85 € par action.

Cerise sur le gâteau: la cotation des actions ordinaires à New York devrait commencer à compter du 8 décembre prochain. Il est certain que cette opération va augmenter le volume sur le titre, car des investisseurs américains pourront les acquérir beaucoup plus facilement. Il est ainsi espéré que la décote de valorisation qui existe entre TotalEnergies et les compagnies américaines puisse se réduire progressivement en 2026.

Pour l'heure le français se traite moins de 9 fois les profits attendus l'an prochain, contre plus de 15 fois pour ses concurrents anglo-saxons. De plus, l'action dispose d'un autre attrait: un rendement intéressant de plus de 6%, nettement plus élevé que celui d'ExxonMobil (3,2%) ou de Chevron (4,2%). En outre, si ce rendement s'explique un peu par la baisse de l'action, force est de constater que TotalEnergies a toujours versé un coupon, même dans les années les plus difficiles comme la Covid-19.

Nous sommes toujours positifs sur le titre. TotalEnergies devrait mieux résister que les autres majors à un environnement pétrolier moins favorable. La dette est maîtrisée et la distribution régulière de dividende rassure. La future cotation à New York va aussi favoriser le titre en 2026.

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