DÜSSELDORF/LONDRES, 9 décembre (Reuters) - L'allemand
Thyssenkrupp TKAG.DE et l'indien Tata Steel TISC.NS sont sur
le point de décider qui prendra la direction de leur future
coentreprise européenne dans l'acier, ont dit à Reuters quatre
sources proches du dossier.
Les deux groupes industriels sont de grands producteurs
intégrés d'acier laminé au carbone et d'acier magnétique, dotés
de sites de production importants en Allemagne, aux Pays-Bas et
au Royaume-Uni.
Ce rapprochement envisagé entre la branche européenne de
Tata Steel et ThyssenKrupp doit leur permettre de combiner leurs
activités européennes d'acier au carbone et d'acier magnétique.
Mais le choix de la direction de cette coentreprise a été
retardé en raison de la crise sur la stratégie de Thyssenkrupp
et le changement de directeur général à la tête du conglomérat
allemand qui a décidé de se scinder en deux entités.
Le retard pris dans la définition de l'équipe dirigeante a
provoqué la colère des salariés de Thyssenkrupp. Un responsable
syndical a prévenu mercredi qu'il y aurait des problèmes si
aucun accord n'est trouvé prochainement.
D'après les sources, Andreas Goss, le patron de la division
acier de Thyssenkrupp, est le mieux placé pour diriger cette
coentreprise qui deviendra ainsi le deuxième producteur européen
d'acier après ArcelorMittal MT.AS .
Cette coentreprise aura un effectif d'environ 48.000
salariés et quelque 17 milliards d'euros de revenus.
Andreas Goss, considéré comme ayant un bon réseau dans le
monde industriel, est à la tête des activités acier depuis 2014.
Sa nomination permettrait à Thyssenkrupp de renforcer son
influence au sein de la coentreprise.
Ce projet de coentreprise doit encore recevoir le feu vert
de la Commission européenne qui a décidé fin octobre d'ouvrir
une enquête approfondie afin de savoir si le projet ne réduira
pas la concurrence sur le marché des aciers haut de gamme.
L'exécutif européen estime qu'il existe des problèmes de
concurrence notamment sur l'acier pour les applications
automobiles, l'acier à revêtement métallique et l'acier
magnétique à grains orientés.
La décision de la Commission européenne est attendue vers la
fin du premier trimestre 2019. Selon des sources proches du
dossier, des cessions pourraient être nécessaires pour obtenir
l'aval de Bruxelles.
En juin, Thyssenkrupp et Tata Steel avaient indiqué que le
directoire de la nouvelle entreprise serait composé de six
membres, répartis à égalité entre les deux groupes.
Mais selon les sources, ce nombre pourrait être abaissé à
quatre membres pour avoir une équipe de direction plus resserrée
et une annonce devrait être faite très prochainement.
En novembre, le directeur général de Thyssenkrupp avait
indiqué qu'une décision sur la direction de la nouvelle
coentreprise serait prise avant Noël.
(Tom Kaeckenhoff, Maytaal Angel, Euan Rocha et Christoph
Steitz, Matthieu Protard pour le service français)